Santé

Covid 19 : La RDC doit-elle se résoudre à une vaccination obligatoire ? :

La République Démocratique du Congo fait face désormais à une troisième vague de coronavirus. L’annonce, par le ministre de la santé, de la troisième flambée de la pandémie a suscité des sentiments divers. Dans certains milieux, une crainte, pendant que chez une grande partie des Kinois, cela n’a renforcé que le scepticisme en ce qui concerne même l’existence de cette pandémie ou encore la vulnérabilité des Congolais à la Covid-19. Et pourtant, le sujet ne fait pas rire les autorités du pays.

La Covid 19 est bel et bien présente au Congo-Kinshasa. Le relâchement dont fait preuve la quasi-totalité des Kinois, ou même des Congolais risque d’être une véritable négligence coupable.

La troisième vague va, à coup sûr, entraîner une modification de notre train train quotidien. Déjà, le gouvernement fait savoir qu’il annoncera « des mesures de riposte plus strictes ». Les universités, les écoles les églises, les marchés, diverses activités économiques, et tout autre rassemblement risquent de subir à nouveau des restrictions. Ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle parce que la vie au quotidien va sûrement en prendre un coup. Les bourses et le pouvoir d’achat des Congolais sont déjà mal en point. Les populations peinent déjà à se remettre des restrictions imposées en 2020. Tout ceci pour lutter contre la propagation d’un mal qui attaque d’abord ce que l’homme a de plus précieux : sa vie. Au-delà de tout, il faut peut-être prier que la Covid-19 ne s’en prenne qu’à l’économie. Parce que si cette pandémie doit être aussi fatale qu’elle l’est en Inde ou au Brésil, cela risque d’être une vraie catastrophe en RDC. Or, on parle d’un certain variant indien qui serait déjà en pleine opération à Kinshasa. On n’imagine pas l’extermination qui pourrait s’en suivre.

Ce qui est vrai, c’est que pour une ville comme Kinshasa, les morts se comptent par des dizaines de centaines quotidiennement, sans que l’on sache de quoi toutes ces personnes meurent. Personne ne se pose cette question, et pourtant le constat est là. Chacun n’a qu’à faire un tour à la Kyrielle des morgues qui existent à Kinshasa pour s’en rendre compte. Nous n’avons peut-être pas la culture des chiffres.

En même temps, il faut aussi reconnaître que les symptômes de Covid 19 ne sont pas forcément très visibles chez les Kinois, ni dans les quartiers populaires, ni dans les endroits de grands rassemblements. D’où le scepticisme de certains. Mais en RDC, il y a déjà eu officiellement près de 800 personnes qui ont été emportées par le coronavirus.

Vaccination, confinement, les autorités ont forcément la tête qui tourne

Depuis le mois de mars, la RDC avait reçu des doses du vaccin Astra Zeneca. A ce stade, il faut dire que non seulement la campagne de vaccination est un échec, mais aussi la désorganisation et la mauvaise communication ont achevé de plomber ce processus de vaccination.

Et pourtant le gouvernement veut y croire encore. Selon le dernier conseil des ministres, l’exécutif central se donne le devoir de  » redoubler d’efforts pour encourager la population à la vaccination ». Pour l’instant, les chiffres sont éloquents, ils montrent que la réticence est plus que forte chez les congolais à se faire vacciner. Sur les 80 millions des Congolais, seuls 26 000 se sont faits vaccinés (0,32%). D’ailleurs, selon les rapports des hôpitaux, 90% des vaccinés sont des expatriés. Suite à une désorganisation avérée, 1,3 millions des doses d’Astra Zeneca avaient été reprises à la RDC. Plusieurs autres doses( pas forcément Astra Zeneca) pourraient arriver encore au Congo.

Pour lutter contre la propagation de la pandémie, le gouvernement congolais avait déjà tout tenté en 2020: isoler la commune de Gombe, alors épicentre de la maladie, isoler Kinshasa, restrictions de la circulation humaine, fermeture des frontières, couvre feu, écoles, transport en commun, églises, bars… Tout a été tenté. Mais voilà qu’on se retrouve devant la troisième vague, malgré tout. Devant ce constat, la RDC doit-elle se résoudre à faire du porte à porte pour convaincre, si ce n’est contraindre la population à se faire injecter le sérum protecteur ? Les organisations internationales seraient en train de concocter une autre politique à « vendre » autorités congolaises pour tenter une autre méthode. Certaines sources parlent d’une éventualité d’un vaccin chinois qui devrait arriver en RDC.

Aujourd’hui, en attendant de savoir de quoi les jours à venir seront faits, 3 choses s’imposent comme des malheureuses évidences: la maladie existe, il faut s’en protéger ; le vaccin ne  manque pas d’effets secondaires, ( il y en a qui craignent des graves problèmes de santé, voire la mort, après vaccination) et la troisième évidence, c’est que les deuxièmes ou troisièmes des épidémies sont parfois les plus meurtrières, il faut s’en méfier.

Patrick Ilunga

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