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La réunification du Rassemblement passe par le maintien de sa structure initiale

ob_0e27ef_roger-lumbala-in-cheikfitanews-201503Revenu au pays à la faveur de la signature de l’accord du 31 décembre 2016, Roger Lumbala fait partie des 4 « personnalités emblématiques » dont les cas ont été validés par la majorité politique. Lumbala, qui jusque là observait et soutenait la démarche de ses pairs du Rassemblement dans la mise en œuvre de cet accord, a pris position contre un camp et pour un autre suite à la désignation d’un nouveau président du comité de sage. À ce sujet, son opinion demeure tranchée, tout sauf Lumbi. Toutefois, le président du RCD/N estime que la division au sein du Rassemblement affaiblie l’impact politique de cette plateforme.

Dans sa résidence perchée sur les hauteurs de Kinshasa, Roger Lumbala prend du recul pour pouvoir scanner la politique congolaise. Il est bien conscient que le décès inopiné d’Etienne Tshisekedi a perturbé l’opposition congolaise. Son remplacement est une équation à plusieurs inconnues. « Fils spirituel » de Tshisekedi, Lumbala Tshitenga ne partage pas la même opinion que le « fils biologique » de feu le président du comité de sages du Rassemblement, Félix Tshisekedi quant à la marche à suivre pour le remplacement de Tshisekedi wa Mulumba à la tête de cette plate-forme politique. « Lorsque Félix Tshilombo Tshisekedi nous a reçu un peu après le décès du vieux, je lui ai dis qu’il doit prendre la présidence du comité des sages », relate Lumbala. Le président du RCD/N s’est étonné que sur l’instant et puis plus tard, Félix Tshisekedi lui ait répondu que pour lui, c’est Pierre Lumbi qui devrait être le président du comité de sage. Ce qui a pour effet de choquer doublement Lumbala. Premièrement parce qu’il n’a pas une grande opinion des vertus de Lumbi comme opposant, deuxièmement parce que « Etienne Tshisekedi n’étant pas encore enterré, il ne fallait pas cracher sur sa mémoire en déstructurant le Rassemblement ».

Au sujet de la qualité d’opposant de Lumbi Okongo, Roger Lumbala fait sien les deux opinions contradictoires sur « l’autorité morale du MSR ». D’une part, il soutient que Lumbi « faisait parti du système qui a déstabilisé l’opposition congolaise lors des élections de 2011 et n’eut été l’équipée armée du M23,les concertations n’allaient pas être convoquées et Etienne Tshisekedi resterait toujours en résidence surveillée ». Cependant, tout en ne partageant pas vraiment l’autre opinion qui réplique que « Tshisekedi avant de devenir le premier opposant à Mobutu était son premier collaborateur », Lumbala reconnait tout de même qu’il n’existe pas un « délai pour être déclaré opposant ». Sur le ton de la confidence, il avoue d’ailleurs ne pas connaitre physiquement Pierre Lumbi. « Je me rappelle lui avoir parlé une fois seulement au téléphone à l’époque où il était conseiller spécial du Président Kabila ». Si à tout prendre Lumbi est opposant, il ne l’est pas suffisamment pour chausser les chaussures laisser par Etienne Tshisekedi, conclut Lumbala.

Par conséquent, seul Félix Tshisekedi est le candidat naturel pour remplacer son père à la présidence du comité de sages du Rassemblement. « Vous ne voyez donc pas que tout le monde est d’accord avec Félix Tshisekedi comme président, plutôt que Pierre Lumbi. Savez-vous que Etienne Tshisekedi pour que Etienne Tshisekedi devienne président du comité de sages il a réuni l’unanimité aussi bien au sein de l’opposition que de la majorité présidentielle. Ce n’est pas le cas de Lumbi », affirme Lumbala. Tant qu’à faire, si Félix Tshisekedi devient président du comité des sages, cela signifie qu’il devra renoncer à la Primature or, héritage contre héritage, feu son père avait non seulement léguer un Rassemblement « auquel il ne faut pas toucher » mais aussi une lettre dans laquelle il a désigné son fils candidat premier ministre. Comment le deviendra-t-il s’il est président du comité de sages du Rassemblement. Qui sera présenté alors comme premier ministre? Roger Lumbala n’en a aucune idée pour l’instant. Mais il fait observer que le contenu de la lettre n’étant pas encore divulgué, il serait hâtif de considérer que cette lettre désigne Félix Tshisekedi comme candidat premier ministre du Rassemblement.

Une réponse qui n’est pas sans rappeler la position de la majorité présidentielle ? Lumbala met quiconque au défi de démontrer ses accointances avec la majorité présidentielle. « Je fais partie des personnes emblématiques citées dans l’accord du 31 décembre et mon retour est lié à cet accord ». Toujours est-il que l’éclatement du Rassemblement n’est pas pour faciliter les affaires de l’opposition qui veut des élections en 2017. Des membres du Rassemblement jouerait-il le jeu du camp adverse ? Non, répond Roger Lumbala en faisant observer que si l’accord a été signé bien longtemps et que la différence de vues au sein du Rassemblement est survenue il y a peu. Pourquoi alors avoir fait le choix de Joseph Olenghankoy, est-il mieux que Lumbi ? « Olenghankoy était d’abord candidat déclaré à la présidence du comité des sages, ensuite, il a présenté 9 signatures notariées des personnalités membres du comité des sages qui le désigne comme président de cet organe, enfin, la réunion qui a élu Lumbi a été tenue à l’insu des beaucoup de cadres du Rassemblement », révèle Lumbala. Il ne se formalise pas outre mesure du ralliement des autres cadres tel que Fayulu ou Kiakwama. « Vous avez lu le tweet publié par Fayulu à la fin de la réunion au cours de laquelle Lumbi a été désigné président du Rassemblement », interroge-t-il avant d’indiquer que si Kiakwama est revenu c’est ne pas parce qu’il soutient Lumbi mais plutôt parce qu’il est d’accord avec Félix Tshisekedi.

C’est aussi la position de Lumbala. Le président du RCD/N est d’avis que le Rassemblement ne gagnera aucun combat politique en ordre dispersé. Les 3 « ailes » doivent être réunifiées. Pour ceux des participants du conclave de Genval qui sont au Gouvernement, Umbala affirme que des interlocuteurs comme Bitakwira sont valables pour faire évoluer les discussions. « Sa grand-mère lui prodiguera des sages conseils », déclare-t-il avec une pointe d’humour. Quant à la réunification des 2 nouvelles « ailes » antagonistes, Lumbala est convaincu qu’elle passera absolument par le maintien de la structure initiale du Rassemblement et par le retrait de la candidature de Lumbi à la présidence du comité des sages, si ce n’est pas la démission de ce dernier à ce poste.

John Ngombua

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