Editorial

La valorisation des ressources naturelles, un impératif pour le Congo émergent

Une mauvaise transaction vaut mieux qu’un bon procès. Ce dicton qui tire son origine du droit des affaires, est plus couramment connu sous la forme  » un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès  ». En effet, elles ont évité le procès dont l’issue était incertaine et avec des conséquences incalculables pour les deux parties. Elles ont opté pour un arrangement à l’amiable en signant un protocole d’accord qui vient mettre fin à leur bataille au niveau des instances judiciaires nationales et internationales. Elles, c’est la République Démocratique du Congo et le groupe Ventora appartenant à Dan Gertler. Grâce à cet accord, l’État congolais va ainsi récupérer des actifs miniers et pétroliers litigieux évalués à plus de 2 milliards de dollars américains. Cet accord, a déclaré le milliardaire juif qui ne sera plus poursuivi en justice, met fin à l’impasse dans laquelle les deux parties se trouvaient et permet d’aller de l’avant. Aller de l’avant, c’est ce que souhaitent aussi les négociateurs de la crise ukrainienne afin à la fois d’ouvrir les couloirs humanitaires et de stopper la montée vertigineuse du prix du baril de pétrole sur le marché international.

En effet, le prix du baril de pétrole a frôlé, en ce début du mois, les 140 dollars américains, sur fond d’aggravation du conflit en Ukraine. Un record historique depuis 2014 où le prix était en dessous de la barre de 100 dollars. Depuis le lancement de l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, le Brent a pris plus de 35% de sa valeur initiale. Cette hausse est la conséquence logique de la dernière déclaration du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui a appelé son pays, les Etats-Unis et l’Union européenne à discuter  » très activement sur  » la possibilité d’interdire les importations de pétrole de la Russie, 3ème producteur mondial, en réponse à l’invasion de l’Ukraine. Même si le pétrole est, en théorie, exempté pour l’instant de sanctions, les exportations russes qui représentent 12 % de la production mondiale, ne trouvent plus preneur. Mais l’Etat Congolais, lui, est preneur de l’offre de la presse congolaise présentée récemment lors derniers États Généraux de la Communication et des Médias du centre catholique Nganda pour la refondation du quatrième pouvoir. En contrepartie, la République, par le truchement du Président Félix Tshisekedi, a promis de s’impliquer pour que l’accès aux sources d’information soit effectivement l’un des points cardinaux de l’exercice de la liberté de la presse en République Démocratique du Congo. L’autre bonne nouvelle, c’est l’annonce du début du processus de la 2ème validation de la RDC comme pays transparent par l’ITIE International.

Une bonne nouvelle qui en appelle une autre à l’immeuble Le Prestige où la coentreprise entre Barrick Gold, Anglo Gold Ashanti et Sokimo a présenté au cours de sa dernière conférence de presse des faits saillants et chiffres clés pour 2021. Kibali GoldMines qui a produit son lingot d’or en septembre 2013 plus tôt que prévu dans son calendrier, a annoncé avoir payé plus de 200 millions des dividendes aux actionnaires. Mais malheureusement, l’or que produit depuis une décennie la poule aux œufs d’or de la province du Haut-Uélé, est exporté à l’étranger sans subir une quelconque transformation locale afin de donner de la valeur ajoutée à cette matière première exportée du Congo. La valorisation et la transformation locale des ressources minérales en produits finis, tel est le souhait de SARW, des experts du secteur minier congolais et autres participants venus de tous les horizons pour prendre part à la 5ème édition de Alternative Mining Indaba.

S’agissant particulièrement du cobalt, la marque d’excellence qui joue un rôle important dans la transition énergétique, sa valorisation, de l’avis des participants, doit être un impératif pour un Congo émergent. Comment valoriser nos richesses sans énergie électrique et sans infrastructures d’évacuation à l’extérieur ? La valorisation des ressources naturelles ouvre donc un débat auquel toutes les intelligences sont conviées sur ce qui peut à nouveau aider le pays à renflouer ses caisses et à contribuer à la prospérité et au bien-être de la population.

A ce propos, il faut saluer la pose de la première pierre pour la construction du port en eaux profondes de Banana par le premier citoyen de la République. Un signal fort qui traduit en acte la volonté du Chef de l’État de respecter son engagement de conditionner l’érection du pont route-rail entre Kinshasa et Brazzaville à la construction du port en eaux profondes de Banana.

WAK et Dieudonné Buanali

 

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