Politique

Le Congo d’Apres : QUI ES TU GUY LOANDO MBOYO ? Les questionnements de Paul-Gaspard NGONDANKOY NKOY-ea-LOONGYA

Cher Guy ;

Je te remercie, non seulement parce que tu m’as choisi en toute confiance pour faire ta présentation à l’occasion du vernissage de ton livre, mais aussi et surtout parce que, de tous les intervenants de ce jour, je m’estime être celui qui aura reçu le beau rôle, le plus beau rôle. Mon rôle est le plus beau parce qu’il ne m’exige ni casting ni timing particuliers pour le jouer, tellement ta réputation t’a précédé, tellement celle-ci a traversé eaux et forêts, depuis les lointaines rives de notre Tshuapa natale, jusqu’à l’embouchure du fleuve Congo.
Qui, à l’écoute d’un morceau de notre belle musique congolaise, n’a jamais capté un « libanga » au nom de Maître Guy Loando ? Qui encore, au détour d’un reportage radiotélévisé, n’a jamais vu et écouté un certain Guy-Loando Mboyo, tantôt dans sa casquette de Sénateur entrain d’haranguer sa base à Boende ou à Bokungu, tantôt dans celle d’un mécène sportif ou culturel toujours prêt à répondre au moindre besoin, tantôt encore dans celle d’un bienfaiteur désintéressé digne des grands philanthropes du 19ème siècle, allant jusqu’à construire bâtiments et autres édifices publics !
Le mélange de qualités et de personnages est tel que beaucoup en viennent jusqu’à se poser des questions, et des questions lancinantes : qui es-tu, Guy ? Que dis-tu de toi-même ? Es-tu celui qui doit venir ? Dis-le-nous, car nous devons rendre témoignage à ceux qui nous ont envoyés ! Sans être ces envoyés des Juifs auprès de Jean-Baptiste, je crois que tous et chacun de nous ici avons presque l’envie de te poser ces questions. Car, finalement, la meilleure présentation ne sera que celle de toi-même. La mienne ne peut être que parcellaire, partielle, voire tronquée.

Certes, je dispose d’un CV que tu m’as envoyé. Il est tout autant costaud que rachitique. Mais, celui-ci n’épuise pas le personnage que tu es, que tu es devenu. Et l’on se demande bien par quel bout te prendre pour mieux te présenter. Surtout que c’est ton jour.

J’y ai lu que tu as accumulé une assez longue expérience dans le monde des sociétés, surtout minières. Tu es conseiller juridique, avocat ou administrateur de pas moins de huit d’entre elles, toutes ou presque cotées en bourses. Tu es même, toi-même, fondateur du Groupe des sociétés Widal dont une est une société de consulting, l’autre une société minière et l’autre encore une société immobilière. Tu es même avocat de l’hôtel qui nous offre ce beau cadre.
J’ai lu également dans ce CV que, grâce à la Fondation Widal dont tu es à la fois fondateur et président, pour ne pas dire « président-fondateur », tu œuvres énormément dans le domaine du social, pour la promotion de ton modèle de développement, l’autonomisation de la jeunesse, la généralisation de l’éducation, la protection des enfants et de la femme, etc. Tu viens même de lancer la création de l’Université Widal, avec ses trois campus (Kinshasa, Mbandaka et Bokungu), privilégiant les sciences de la santé, les sciences agronomiques et vétérinaires, la construction, les travaux publics, dans ta région qui en demande tant.

Comment ne pas être impressionné par cette ambition et, disons-le, par les quelques réalisations dont tu fais déjà montre sur le terrain ! On ne compte plus le nombre de membres Widal qui ne témoignent des bienfaits reçus de leur association. Leur apprenant à pêcher plutôt qu’à quémander du poisson, tu ambitionnes de partager avec eux les quelques expériences que tu as glanées à travers le monde, dont la liste des pays visités est impressionnante : Hong Kong, Ouganda, Suisse, Cameroun, Autriche, Côte-D’Ivoire, Gabon, Afrique du Sud, Canada, Etats-Unis, Rwanda, Australie, Les Emirats Arabes-Unis, Chine, Portugal, Espagne, Belgique, Allemagne, France, etc.

Ton CV renseigne également, cher Guy, et ceci est un secret de Polichinelle, que tu es Sénateur élu de la Province de la Tshuapa. Tu l’es parce que, parallèlement à ta profession d’avocat et à tes multiples métiers, tu as choisi de te mettre au service de ton peuple, compté parmi les plus pauvres de notre pays. Par ton dynamisme, tu es déjà l’auteur d’une proposition de loi : la proposition de loi portant principes fondamentaux relatifs à la recherche scientifique et à l’innovation technologique. Membre des Commissions Socioculturelle et des Relations extérieures du Sénat, tu t’intéresses plus spécifiquement, depuis l’apparition de la pandémie, aux questions liées au COVID-19. Et c’est parce que tes pairs de la Province t’ont remarqué qu’ils ont fait de toi Président du Caucus des Sénateurs de la Tshuapa.

Cher Guy, cette qualité aurait suffi, à elle seule, pour justifier la présence nombreuse de ce public, venu te témoigner de son amitié. Mais, cela n’aurait pas entièrement satisfait les plus curieux. Car, il aurait fallu ensuite justifier pourquoi et en quelle qualité les as-tu convaincus à venir assister au vernissage d’un ouvrage. Depuis quand, en effet, t’es-tu découvert la vocation d’écrivain ?

C’est en me posant cette dernière question que j’ai pu découvrir que, dans le dernier point de ton CV, tu voulais me cacher, en fait, quelque chose qui ne peut susciter étonnement de la cérémonie d’aujourd’hui.

Déjà comme finaliste à la Faculté de Droit de l’Université de Kinshasa, tu fus l’auteur de quelques travaux qu’il n’est pas inutile de mentionner : De l’apport de la direction des grandes entreprises dans l’économie congolaise et De la gestion de la crise financière en République Démocratique du Congo, tels sont les titres de tes deux travaux de fin de cycle de graduat et de licence, et qui ont probablement aiguisé ton intérêt pour des questions économiques.

Ensuite, comme licencié et chercheur, tu as gratifié dernièrement les lecteurs d’une de tes toutes récentes publications, intitulée : L’après COVID-19 se prépare dès maintenant. Esquisse de réflexion sur la RDC post-COVID-19. Tout un programme ! Et, en proposant ce jour Le Congo d’après, comment ne pas y voir la continuité d’une pensée et, peut-être même, d’une action !
Voilà pourquoi, tout au début de ce petit mot, je posais la question qu’il ne fallait pas poser : qui es-tu, Guy ? Je ne sais d’ailleurs pas si cette brève présentation aura réussi à percer le moindre mystère de ton personnage. D’ores et déjà, veuille bien excuser mon incompétence, car, tout simplement, tu n’es pas présentable. Tu es un personnage complexe, multiple, et peut-être bientôt mythique !

Enfin, à travers le papier que tu m’as envoyé, cher Guy, j’ai découvert que tu es un polyglotte. Tu ne parles pas moins de quatre langues : le Français, l’Anglais, le Swahili et le Lingala. Même si tu ne l’as pas mentionnée, permets-moi cependant, en terminant mon propos, de t’adresser un dernier mot dans la langue de notre ancêtre commun : Guy ! Okendaka bolotsi ! Ikook’eo lokendo !

Professeur de Droit public à l’Université de Kinshasa et à l’Université Catholique du Congo
Ancien Vice-Doyen chargé de l’Enseignement à l’Université de Kinshasa
Juge au Conseil d’Etat

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