Culture

Le début d’une rencontre durable…

Le premier geste à la base duquel l’édifice a été construit… La première action qui aurait déclenché la mise en œuvre, graduellement bien sûr, de toute la vision… Souvent dans l’opinion, on met un accent particulier sur la fin… A l’achèvement de l’ouvrage… C’est ainsi que les adages, ci-après, sont répétés en boucle : « En toute chose, il faut considérer la fin… Mieux vaut la fin que le commencement, etc. » Nous, nous vous proposons de remonter le courant… Vers le début… Quand le puzzle se construit, dans le flou, dans le brouillard, dans la solitude, dans le silence… Jean d’ORMESSON, ayant expérimenté la force liée au commencement, l’exprime par des mots propres à lui. Ils renforcent notre conviction : « Ce qu’il a de mieux dans ce monde, de plus beau, de plus excitant, ce sont les commencementsL’enfance et les matins ont la splendeur des choses neuves. L’existence est souvent terne. Naître est toujours un bonheur. »… C’est ce qui est arrivé au Personnage en faveur duquel nous scrutons pour vous, dans/par/(au travers de) cette rubrique, la succession d’une multitude d’impulsions liées entre elles d’une part ; et d’autre part, rattachées successivement à la petite enfance, à l’enfance, à l’adolescence et à la jeunesse… Les dates se succèdent à un rythme bien huilé… Deux d’entre elles se distinguent : le 3 septembre 1956 et le 17 juin 1969… Comme si elles se moquent du hasard… Le destin est, une fois de plus, au rendez-vous… Triomphant ! Une occasion, sans cesse renouvelée, de remercier le Créateur pour sa grâce infinie !

Lundi, le 3 septembre 1956

Comme nous l’avions déjà signalé, le Personnage, de notre récit, entame l’école primaire avec une avance extraordinaire en calcul – laquelle est la résultante de la première impulsion de 1954.

Le 4 juillet 1959 : La naissance d’un artiste

C’est grâce à cette avance que monsieur MUKADI André, son enseignant de la troisième année primaire, va le choisir, entre autres considérations, pour qu’il interprète le rôle principal de sa comédie musicale, le 4 juillet 1959, sur la belle pelouse de l’EP Quartier 2 Garçons Panda/Likasi… Likasi, ville industrielle, ne l’oublions pas, avait arraché, en mars/avril 1957, le Prix d’Excellence ; à l’issue du premier concours d’art dramatique, baptisé Challenge 1957, organisé à Lubumbashi, sous le patronage du Gouverneur du Katanga de l’époque.

Le 31 janvier 1965

La deuxième impulsion se manifeste – à quatorze ans et cinq mois – et lui ouvre l’opportunité de tenir les journaux intimes qu’il surnomme « Les journaux de bord ». Les seuls amis : moitié les écoutant, moitié leur répondant. Tenez ! Pendant quarante ans, de 1965 à 2005, cet exercice de volonté  va lui permettre de résumer, dans un cahier, acheté à cet effet, les principaux événements de la journée.

Le 10 avril 1966

La troisième impulsion le guide, carrément – à quinze ans et huit mois – vers la réception de sa première pièce de théâtre intitulée Face au danger ! Une adaptation d’un roman portant le même titre, dont il a oublié l’auteur. En vue de participer à un concours organisé par l’Association Dominique Savio du Collège du Sacré-Cœur de Likasi. La saynète sera refusée par les organisateurs. Car, sa réalisation nécessitait l’utilisation d’un enregistreur que possédait, par ailleurs, le Collège.

Le 26 juillet 1967 : De la maîtrise du calcul à l’encadrement des mathématiques

C’est ce qui lui est arrivé, fin juillet 1967 au croisement des avenues Basanga et Maniema de la commune de Kikula, chez un condisciple du Collège du Sacré-Cœur de Likasi, qui a été hospitalisé de mars à début juillet 1967. Kadino, son diminutif préféré, et condisciple de la quatrième année secondaire, section scientifique A. Là, Kadino lui apprend qu’il ne présentera que l’examen des mathématiques lors de la session de repêchage, de septembre 1967. Tous les enseignants du secondaire de la Ville montagneuse sont des Européens, et en majorité des Belges. Partis, tous en congé. Qui va l’aider à refaire un grand retard, à combler l’énorme déficit, dans les branches essentielles. Le désespoir est à son comble… Devant ce tableau… Flash ! La quatrième impulsion le pousse à tout sacrifier, à se  jeter à l’eau, bouée de sauvetage à la main… Pendant plus d’un mois, sans aucune préparation spéciale, il va aider son condisciple à aimer d’abord la théorie avant d’attaquer les exercices… Début septembre 1967, Kadino fut sauvé ! Au grand étonnement de tout le monde.

Le 15 février 1968

La cinquième impulsion le contraint, ce jour – à dix-sept ans et six mois – à  convaincre les 32 condisciples de trois sections : Economie, Gréco-latine et Scientifique A ; à monter une revue scolaire intitulée « La Tempête », la première, depuis que le Collège du Sacré-Cœur fut inauguré, en 1931, par la Congrégation des Frères Xavériens. Est-ce en souvenir de la pièce de théâtre intitulée « La tempête » d’Aimé Césaire ?

Mardi, le 17 juin 1969 : 20 minutes sur les 120 minutes

Conformément au programme, les finalistes du secondaire doivent présenter les examens oraux devant un jury composé d’enseignants, de la Ville et du monde du travail. En ce qui les concerne les ingénieurs civils de l’Union Minière du Haut-Katanga, UMHK, et de la Compagnie du Chemin de Fer du Bas-Congo au Katanga, BCK.

Pour accentuer la préparation, un blocus d’une dizaine de jours leur est octroyé. Début du mois de juin 1969. Avec les condisciples, une organisation avait été mise sur pieds pour se retrouver dans les locaux du Mouvement des Kiro chez Docteur Dorzée, à une dizaine de kilomètres en dehors de la Ville.

Contre toute attente, la sixième impulsion le contraint plutôt à choisir la Cité de Panda. Un de ses camarades célibataire, enseignant, préfère leur laisser la maison. A deux kilomètres à vol d’oiseau et de l’ancienne habitation de ses parents et de son école primaire. Accompagné de son meilleur ami, à deux, ils vont parachever le blocus dans de meilleures conditions.

C’est donc de Panda qu’il va se rendre à l’Athénée de Likasi – à plus de six kilomètres, bien sûr à pied – pour participer au jury des mathématiques prévu pour lui, le 17 juin 1969 – il y a donc 52 ans – de 14 heures à 16 heures. Sept branches des mathématiques. A savoir : Arithmétique, Géométrie plane, Géométrie dans l’espace, Géométrie descriptive, Géométrie analytique, Algèbre et Trigonométrie sphérique.

Dès l’entrée et sur un signe de monsieur Borgignon, le titulaire des cours des mathématiques,  le Personnage choisit le numéro 13. Tous les membres du jury – outre leur enseignant ingénieur de Mons, deux régents en mathématique, deux ingénieurs civils de l’UMHK et de BCK et Frère Georges à titre d’observateur – poussent un cri à la fois d’étonnement et de frayeur. Eu égard à leur culture. Ce fait ne l’a pas inquiété, outre mesure.

En vingt minutes, chrono ouvert, notre Personnage va expédier les sept questions, se rapportant aux sept branches précitées. Aucune hésitation. Mais avec une telle maitrise que les acclamations, spontanées des membres du Jury, saluent la sortie de notre Personnage de la classe…

Le hasard n’existant pas, c’’est sûr… Les six impulsions sont liées entre elles, alimentant et soutenant notre Personnage… (A suivre).

Mweena Ngenyi wa Kumvuila

 

 

 

 

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