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Légende vivante du football africain moderne : Didier Drogba, officiellement retraité

Didier Yves Drogba Tébyli, l’un des meilleurs footballeurs africains de l’histoire et sans doute l’un des cinq meilleurs attaquants qu’ait vu naître le continent, à officiellement prit sa retraite. Il a vécu, à 40 ans, 7 mois et 26 jours, le dernier match de son immense carrière de footballeur. Une carrière qui l’a donc mené de petits clubs français, où il a pris son temps pour éclore durant les années 1980 et 1990, aux sommets des foots européen, africain et même mondial.

Si Didier Drogba garnit sans cesse son armoire avec des trophées nationaux, en Europe, en revanche, il peine à parvenir au sommet. Exclu en finale de la Ligue des champions 2007-2008, il s’incline face à Manchester United. Lors de l’édition suivante, il pète les plombs après une demi-finale retour houleuse face au FC Barcelone, lâchant au sujet de l’arbitrage, devant une caméra : « Vous avez vu ça ? C’est une honte… C’est une putain de honte ! » Un écart de conduite qui lui vaut quatre matches de suspension.

C’est en 2012, alors que Chelsea et ses trois piliers – Didier Drogba, Frank Lampard et John Terry – semblent sur le déclin, que les « Blues » deviennent enfin champions d’Europe. Après un parcours plein de hargne, ils triomphent en finale du Bayern Munich, aux tirs au but, avec une égalisation de l’Ivoirien durant le temps réglementaire.

Peu après ce sacre, Didier Drogba annonce à la stupeur générale qu’il quitte Chelsea après un peu moins d’une décennie pour aller en Chine, au Shanghaï Shenhua. Une expérience 2012-2013 peu stimulante. La superstar rebondit donc en Turquie et à Galatasaray, un championnat et un club plus compétitifs où les supporters en font une icône absolue. Pourtant Drogba n’y reste que quelques mois. Il retrouve en effet José Mourinho et Chelsea pour une pige qui lui permet d’ajouter un quatrième Championnat d’Angleterre à son CV, ainsi qu’une troisième Coupe de la Ligue anglaise, auxquels il faut adjoindre les quatre Coupes d’Angleterre et deux Community Shields déjà glanés.

En club, Didier Drogba a donc brillé sur trois continents. Mais c’est surtout à travers l’Afrique, avec l’équipe nationale de Côte d’Ivoire que « Dai Zoko national » a sans doute vécu ses émotions les plus fortes. Il y a évidemment cette qualification historique pour la Coupe du monde 2006, en octobre 2005. Depuis Khartoum au Soudan, l’attaquant-vedette lance alors un vibrant appel à la paix dans son pays, ravagé par la guerre. « Déposez les armes. Organisez des élections », réclame-t-il.

Sa popularité s’accentue encore en 2006 lorsqu’il mène les « Eléphants » en finale d’une Coupe d’Afrique des nations pourtant remportée par le pays hôte, l’Egypte. Mais c’est aussi le début d’une terrible frustration à la CAN.

Après avoir manqué un tir au but face aux « Pharaons », Drogba va encore perdre la finale de la CAN 2012, face à la Zambie cette fois. Et il ne sera pas de celle remportée par ses ex-partenaires, en 2015 en Guinée équatoriale.

Les trois phases finales de la Coupe du monde qu’il dispute avec la sélection ivoirienne, en 2006, 2010 et 2014, se soldent par ailleurs par des éliminations rageantes dès le premier tour. Au Brésil, en 2014, Didier Drogba semble déjà nettement moins percutant qu’à ses plus belles heures. Mais son aura auprès du public brésilien, qui a pourtant vu passer des légendes comme Pelé, Garrincha, Socrates ou Ronaldo, est impressionnante. Elle témoigne de la place prise par l’Abidjanais dans la saga du sport-roi.

Récit de la Rfi écrit par Joël Bolongo

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