ENVIRONNEMENT

Les grands enjeux mondiaux : Les États-Unis déploient une nouvelle stratégie en Afrique

Le continent africain est l’objet de toutes les attentions. L’Afrique est en effet la région du monde qui jouera un rôle essentiel dans les défis mondiaux actuels et à venir. Selon la nouvelle stratégie des États-Unis d’Amérique, il ne sera plus question de regarder de haut le continent africain. L’Afrique figure au cœur de l’agenda des États-Unis. C’est ce qui explique le voyage d’une délégation de l’administration américaine, conduite par le secrétaire d’État Antony Blinken en Afrique Subsaharienne du 7 au 12 août.

Blinken a été en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo et au Rwanda. Le secrétaire d’État a eu également un entretien téléphonique avec le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso à l’initiative de la partie américaine.

Le sommet Etats-Unis- Afrique prévu du 13 au 15 décembre figurait en bonne place de cet entretien ainsi que les questions liées à la protection de l’environnement, le changement climatique, la paix dans la région, la situation à l’est de la République démocratique du Congo et la crise libyenne pour laquelle le chef de l’Etat congolais assure la médiation sous mandat de l’Union africaine. Les deux hommes ont également parlé des conséquences de la guerre russo-ukrainienne sur le continent africain.

Pour les États-Unis, l’Afrique doit travailler aux côtés de Washington. En raison de ses grandes zones de libre-échange, ses écosystèmes les plus diversifiés et l’un des plus grands groupes de vote régionaux aux Nations unies (ONU) que l’Afrique possède, le continent noir est devenu incontournable pour relever les grands défis de l’avenir.

A travers son voyage, Antony Blinken a mis en exécution le plan de travail de son pays qui se résume en quatre axes: favoriser l’ouverture et les sociétés ouvertes; assurer les dividendes de la démocratie et de la sécurité; faire progresser la reprise après la pandémie de Covid-19 et les opportunités économiques; soutenir la conservation, l’adaptation au climat et à la transition énergétique juste.

Les États-Unis estiment que les sociétés ouvertes à la démocratie, sont susceptibles d’attirer davantage les investissements américains, en tirer le plus grand bénéfice. Ouvertement, il s’agira de contrer la Chine dont les échanges commerciaux avec le continent africain a largement dépassé l’engagement américain sur le continent, mais aussi contrer la Russie qui tate aussi le terrain africain pour y gagner des zones d’influence.

Les États-Unis tiennent particulièrement à soutenir les populations africaines et les sociétés civiles et même les gouvernements à promouvoir une justice digne, une transparence, l’État de droit. Raison pour laquelle, lors de son passage en RDC, Antony Blinken a rencontré aussi bien les dirigeants du gouvernement que la société civile et même le chairman de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) Denis Kadima. Le secrétaire d’État a rappelé que les États-Unis soutiennent les élections libres, transparentes et démocratiques en RDC, prévues en 2023. Le département d’Etat américain a noté que l’USAID fournira 10 millions de dollars supplémentaires pour promouvoir la participation politique pacifique et la transparence des élections, portant le soutien total des États-Unis aux élections en RDC à 23,75 millions de dollars américains.

L’administration américaine croit que l’Afrique se doit d’endiguer la récente vague d’autoritarisme et de prises de pouvoir militaires qui ont refait surface. Le pays du président Joe Biden promet de se tenir aux côtés des africains, réduire la menace que font peser les groupes terroristes sur le continent africain. Aussi longtemps que les poches d’insécurité, le terrorisme et les différents conflits ne seront pas élagués, l’Afrique ne pourra pas prétendre au progrès. Voilà qui explique le souhait pour les États-Unis d’Amérique à proposer une solution diplomatique et pacifique au conflit Rwanda – RDC.

Au moment où les économies africaines vacillent du fait de la crise sanitaire de Covid-19, les États-Unis s’engagent à travailler avec les gouvernements régionaux et les partenaires internationaux pour construire des économies africaines plus stables et plus inclusives. L’Afrique bénéficiera du financement annoncé par le président Joe Biden lors du sommet du G7 en juin. Le président Biden et les dirigeants du G7 ont annoncé que plus de 4,5 milliards de dollars seraient consacrés à la sécurité alimentaire mondiale, dont plus  de la moitié proviendrait des États-Unis.  Ce financement de 2,76 milliards de dollars du gouvernement américain contribuera à protéger les populations les plus vulnérables du monde et à atténuer les effets de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition croissantes, notamment en raison de la guerre de la Russie en Ukraine.

Les défis du climat

L’Afrique est la région qui est responsable d’émissions extrêmement faibles des gaz polluants par habitant, elle risque de subir certains des effets les plus graves du changement climatique. Dans sa nouvelle stratégie, les États-Unis d’Amérique promettent de soutenir l’Afrique dans son effort de préserver l’écosystème; travailler en étroite collaboration avec les pays pour accélérer leur transition vers un avenir énergétique propre, un accès à l’énergie et une sécurité énergétique; poursuivre le partenariat public-privé pour développer et sécuriser de manière durable les minéraux essentiels qui alimenteront les technologies d’énergie propre.

Patrick Ilunga

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