Economie

Lutte contre la Corruption : L’APLC tient à asseoir la culture de l’intégrité et de dénonciation en RDC


« L’Agence de prévention et de lutte contre la Corruption (APLC) veut à ce que la corruption et les faits assimilés deviennent des activités à haut risque en RDC », c’est en ces termes que le Coordonnateur de l’APLC Thierry Mbulamoko a résumé l’idéal de l’action de cet organe de l’Etat congolais. C’était dans une conférence de presse tenue à Memling Hôtel de Kinshasa jeudi 07 juillet, avec comme thème principal :  » L’APLC informe », que son responsable a fait cette déclaration, tout en réaffirmant l’engagement de cette agence, lié à son souci d’asseoir la culture de l’intégrité et de la dénonciation dans le chef de tous les congolais.

Pour faire face à la corruption et aux faits assimilés en RDC, des faits qui privent l’Etat congolais des moyens de sa politique, l’APLC mise sur ses 59 analystes et enquêteurs, 7 officiers de police judiciaire et 20 conseillers. Avec ses deux ans d’existence et une année de l’administration Mbulamoko, elle revendique cette capacité de se déployer sur l’ensemble du territoire national. Actuellement, l’APLC est présente à Kinshasa, au Kongo Central, au Lualaba, dans le Haut-Katanga, mais aussi au Nord-Kivu récemment, a déclaré Thierry Mbulamoko.

Au Premier trimestre de l’année 2022, l’APLC a traité une centaine de dossiers répartis en faits de détournement des deniers publics, de la mégestion, de fraudes, des conflits parcellaires, de la spoliation. Dans cette flopée des dossiers, il y a celui très avancé du Lualaba sur le secteur minier. L’agence a saisi 33 camions contenant des minerais dont 16 camions transportant du cobalt et du cuivre à faible teneur, bien qu’une solution a été trouvée pour une transition de l’ordre de centaines des milliers de dollars américains. Par ailleurs une somme de près de 30 millions de dollars est attendue en termes de redevance et amandes, a indiqué Michel-Victore Lessay coordonnateur adjoint en charge des plaintes, des enquêtes et investigations de l’APLC.

Pour ce qui est de 17 camions restants, la RDC attend percevoir près de 3,5 millions de dollars américains, et bien d’autres sommes pour l’État congolais. Une réappropriation de ce qui est dû à la RDC, alors qu’il était sur le point d’échapper aux circuits normaux de l’État.

Si dans le Kongo Central, l’agence de prévention et de lutte contre la corruption s’intéresse aux ports de Matadi, à Kinshasa, elle est actuellement sur le dossier de spoliation des maisons de l’État congolais. Dans ce domaine, il est nécessaire de savoir qu’une centaine des maisons de l’État sont concernées sur les 8000 unités qui existent, à en croire Francis Lusakweno, le Coordonnateur adjoint chargé des poursuites et de suivis des affaires fixées devant la justice. Alors que l’État congolais tient à ce que toutes ces maisons spoliées puissent rentrer dans son patrimoine, l’APLC a mis en place une commission qui a analysé des rapports et arrêtés ministériels depuis 1970. Tout était parti d’une dénonciation d’une ONG. Il s’est révélé, après études, que les propriétaires de ces maisons ne les ont pas acquises de manière régulière. Les responsabilités ont été également établies.

A côté des enquêtes et analyses des documents, il y a aussi le travail de prévention qui se fait. L’APLC s’est dotée d’une stratégie nationale, initiée depuis 2010, mais actuellement adaptée au standard international pour se conformer aux textes internationaux auxquels la RDC a adhéré, notamment la convention des Nations Unies sur la lutte contre la corruption, une convention de l’Union Africaine et bien d’autres.

Ce document dénommé stratégie nationale, table sur plusieurs manifestations de la corruption, axées sur la prévention, la détection et les investigations, mais aussi la répression. Ces manifestations concernent plusieurs secteurs notamment dans le secteur Juridico-sécuritaire et recouvrement des avoirs, le secteur politico-administratif et d’aide au développement, le secteur économique, financier et ressources naturelles, le secteur socio-culturel, mais aussi le secteur des médias.

A chaque secteur correspond une activité stratégique. L’objetif de cette stratégie de prévention qui s’étend de 2022 à 2026, est de réduire le risque de corruption dans le pays à 60% de son niveau actuel.

Cette agence de la présidence de la République, APLC, avec bien d’autres structures partageant le même objet social, se sont mis d’accord à émettre des propositions pour l’amélioration du cadre légal dans ce secteur de la lutte et prévention contre la corruption. Il y a dans le pipeline, a noté la coordinatrice adjoint en charge de la détection, prévention et administration de l’APLC Bénie-Laure Kamwiziko, une loi sur la prévention et la lutte contre la corruption, la loi sur l’accès à l’information, une loi de protection des lanceurs d’alerte, mais aussi l’idée d’insertion d’un cours de lutte contre la corruption de la maternelle à l’université. Le but principal de toutes ces stratégies, est de minimiser sensiblement les opportunités de corruption dans le pays, pour maximiser les recettes dans le Trésor Public.

Contrairement à d’autres structures de l’Etat congolais qui ont opté pour la communication afin de décourager les actes de détournement et d’autres méfaits qui font saigner à blanc les caisses de l’Etat, l’APLC a choisi le respect des règles qui l’encadrent en tant qu’une branche de la présidence. Selon le Coordonnateur Thierry Mbulamoko, ce silence se justifie aussi par le respect du principe de secret de l’instruction, de présomption d’innocence, des règles déontologiques qui régulent les structures rattachées au cabinet du chef de l’Etat. « Bien plus, il faut protéger les lanceurs d’alertes et les enquêteurs », a indiqué le coordonnateur de l’APLC.

Fiston Oleko

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