Economie

Lutte contre l’exploitation minière illicite : Six entreprises minières à capitaux chinois interdites d’opérer au Sud-Kivu

BM Global Business, Congo Blueant Mineral, Oriental Ressources Congo, Yellow Water Ressources, New Oriental Mineral et Group Cristal Service ne remplissent pas les conditions exigées par le Code et le réglement miniers en vigueur en République Démocratique du Congo (RDC). Par conséquent, elles ont toutes été suspendues d’exercer leurs activités dans cette partie de la République jusqu’à nouvel ordre. Selon un arrêté provincial dont Géopolis Hebdo s’est procuré récemment une copie, ces entreprises sont accusées d’exploitation illégale de minerais. La plupart de ces sociétés opéraient sur le territoire de Mwenga, à une centaine de kilomètres de Bukavu, chef-lieu de la province. Le Gouvernement provincial du Sud Kivu a, après des alertes lancées par les ONG locales et activistes des Droits de l’homme, pris la décision de remettre de l’ordre dans ce secteur porteur de croissance.

 » Ce sont des entreprises chinoises qui ne remplissent pas les conditions requises par le Code minier en vigueur. Ces sociétés opéraient dans l’illégalité, car elles ne disposent pas des documents essentiels qui les autorisent à opérer dans le secteur minier sur le territoire de Mwenga. Pire encore, ces Chinois, lorsqu’ils cherchent à exploiter les minéraux bruts, utilisent des produits extrêmement toxiques qui polluent la terre « , explique Clément Mutewa, Coordinateur de la jeunesse de la communauté locale du territoire de Mwenga, interrogé par DW.

Après un moratoire de 72 heures accordé à ces entreprises, le gouvernement provincial a signé un arrêté suspendant ces six entreprises chinoises et trois coopératives minières partenaires.

 » Avec l’arrêté provincial, nous avons demandé que tous les travaux soient suspendus. Tous les travailleurs nationaux et étrangers doivent pouvoir quitter la zone d’exploitation  », a déclaré à la presse M. Safanto Bulingo, Conseiller du gouverneur du Sud-Kivu en charge des Mines. Avant d’ajouter :  » Dans nos rapports, nous avons constaté que sur les sites, il y avait même des militaires qui gardaient certains opérateurs alors que le Code minier ne l’autorise pas.  »

La société civile reste sceptique

 » Il arrive que des arrêtés comme celui-ci soient signés mais sur le terrain, il se passe autre chose. C’est pourquoi, nous avons demandé au gouverneur que ce décret qui a été pris puisse vraiment produire ses effets. C’est-à-dire qu’il y ait d’abord le respect de cet arrêté, que tous les services qui interviennent dans ce secteur puissent respecter cette mesure et l’appliquer sur le terrain  », pense pour sa part M. Blaise Bubala, de la société civile thématique « Mines ».

Cette décision semble salutaire pour les populations autochtones de la région qui, depuis longtemps, dénoncent les violations des droits de l’homme vécues dans ces zones minières gérées par ces entreprises.
 » On ne peut pas venir exploiter illégalement alors que ce pays a des lois. Donc nous pensons qu’une fois que ce décret sera exécuté, il permettra aux citoyens des zones où il y a des exploitations minières de bénéficier de leurs ressources minérales « , a fait savoir M. Christian Wanduma, Avocat-conseil de la chefferie de Wamuzimu, dans le territoire de Mwenga.

Aucune des six sociétés minières n’a souhaité commenter cette décision du gouvernement provincial. Dans la province du Sud Kivu, au moins quatre territoires, notamment Fizi, Mwenga, Shabunda et Kalehe, sont riches en minerais dont notamment, l’or et la cassitérite.

La province du Sud-Kivu n’est pas la seule à avoir une vocation minière. On retrouve les chinois et autres nationalités un peu partout sur les sites miniers. Certains d’entre eux travaillent en toute illégalité. Les autres Gouverneurs de province sont invités à emboîter le pas à Bukavu.

Dieudonné Buanali

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