Politique

Lutte contre l’insécurité à l’Est : Félix Tshisekedi reçoit le soutien d’Uhuru Kenyata

La relation entre la République Démocratique du Congo et la République du Kenya s’affermit davantage. A travers leurs Chefs d’États, les deux pays ont décidé de mettre en place des nouveaux instruments de coopération en vue d’approfondir la lutte contre le terrorisme, la corruption, le commerce et le développement des infrastructures. Du 20 au 22 avril 2021, le Président du Kenya, Uhuru Kenyata, a effectué une visite d’Etat à Kinshasa où il a été accueilli par son homologue congolais, le Président Félix Tshisekedi, et avec qui il a eu un entretien fructueux. Cette visite a été sanctionnée par la signature d’une série d’instruments bilatéraux de coopération.

En effet, cette signature porte sur un accord général de coopération mais aussi d’autres qui touchent particulièrement les secteurs de la défense, de la sécurité, de la gestion du fret maritime et des infrastructures, et sans omettre la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux. La Vice-premier ministre sortant, Ministre des Affaires étrangères de la RDC, Marie Ntumba, et son homologue kenyane, Monica Yuma, ont signé le 21 avril dernier lesdits accords intervenus à l’issue d’un tête-à-tête fructueux entre les deux Chefs d’États au Palais de la Nation.

Devant la presse, Félix-Antoine Tshisekedi et son hôte ont pris l’engagement d’oeuvrer ensemble pour la matérialisation de ces accords censés booster un développement durable entre les deux pays. C’est le cas du secteur des infrastructures routières.

Avec l’aide du Kenya, la RDC est en passe de concrétiser un gros projet d’infrastructure routière. Il s’agit de la construction d’une route reliant l’Est de l’Afrique à l’Ouest. De Mombassa en Tanzanie en passant par l’Ouganda pour rentrer en RDC via Beni, une partie de l’Ituri, Kisangani et ainsi longer le fleuve Congo jusqu’à Kinshasa avant de rallier le Kongo central à l’océan. D’après Félix Tshisekedi, ce qui reste c’est la finalisation du montage financier afin que ces travaux se concrétisent. Ce qui ouvrira la voie à beaucoup d’autres projets entre le Kenya et la RDC, notamment dans le secteur énergétique.

Au fait, le Kenya jouera un grand rôle dans les mois à venir, à déclaré Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. C’est d’ailleurs dans ce cadre que l’ancien premier ministre kenyan Raila Odinga organisera une réunion internationale qui regroupera tous les pays africains intéressés par la construction du barrage d’Inga. Cela pourrait faire d’eux des preneurs de services avec cet avantage de booster le financement et la réalisation de ce projet.

Dans le secteur de la sécurité, le Kenya s’est porté volontaire pour intégrer la brigade d’intervention rapide. Cette brigade constituée par les Nations Unies est dédiée à la traque des bandes armées qui opèrent dans la partie Est de la RDC. Selon le President Tshisekedi, les troupes kenyannes arrivent dans les semaines qui suivent en RDC pour appuyer les FARDC afin de s’attaquer de la manière la plus efficace aux groupes armés qui y sèment la désolation.

En son temps, le Président Tshisekedi avait décidé d’installer un état-major avancé dans cette région, afin de neutraliser ces mêmes forces négatives avec à la clé, la récupération des mains des bandes armées, des territoires qu’elles occupaient jadis. Ce qui était déjà une avancée très significative dans le processus de la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du pays.

Dans le domaine de la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux, l’Etat congolais veut s’inspirer de l’exemple du Kenya afin de renforcer les capacités de ses services notamment dans le domaine de la mobilisation des recettes. En amont, il faut souligner cette ferme volonté du Président de la République d’éradiquer ce phénomène à l’origine du coulage de recettes. D’où la création de l’agence présidentielle de la lutte contre la corruption ( APLC) qui est à pied d’oeuvre depuis l’anné dernière.

Pour rappel, les deux pays s’étaient engagés à mettre en place une commission mixte de coopération. En vertu de l’accord, le Kenya devait établir un consulat à Goma et en RDC à Mombasa. L’accord devrait donc contribuer à l’approfondissement du commerce et les investissements entre les deux pays. Il devrait aussi offrir au Kenya un accès préférentiel à l’Etat d’Afrique centrale qui compte plus de 80 millions d’habitants.

Du reste, le Congo Kinshasa est un importateur net de produits agricoles et manufacturés kenyans. l’Est de la RDC étant en grande partie enclavé, il accède aux eaux internationales par les ports du Kenya et de Tanzanie.

Djodjo Mulamba

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