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Miliciens dits Kamuina Nsapu : Démobilisation urgente !

FB_IMG_1490270768349Depuis le week-end dernier, la situation sécuritaire revient progressivement à la normale dans la ville de Kananga, chef-lieu du Kasaï-Central, et les environs. Après une entrée euphorique dans la ville, les miliciens dits Kamuina-Nsapu ont installé leurs pénates au stadium de basketball de la ville. Devenus une attraction publique, ces miliciens semblent s’inscrire dans le retour total de la paix dans l’espace kasaien. lls se sont déployés pour intercepter des faux miliciens qui s’en prenaient aux jeunes filles vêtues en pantalons que ces imposteurs lacérés. Reçus par Justin Milonga Milonga, vice-gouverneur du Kasaï-Central, les miliciens ont reconnu que le temps de la paix est arrivé.

Mais ces hommes et quelques jeunes filles logés en plein centre ville de Kananga devraient au plutôt regagner leurs pénates probablement au terme d’une cérémonie dans la pure tradition du Kasai-Central pour conjurer la mort violente qui était devenue une banalité dans cette province peu connue pour ce genre de conflit. Comme cela arrive souvent, une dotation peut être prévue question de faciliter la réinsertion de ces hommes dans leurs milieux, souvent ruraux et surtout les stimuler à s’intéresser à des activités moins subversives à l’instar de l’opération désarmement, démobilisation et réintégration, DDR sous d’autres cieux.

Et pour cause, le vice premier ministre en charge de l’intérieur et sécurité, Ramazani Shadary avait dénoncé le fait qu’en plus de la souche liée directement au chef Kamuina Nsapu, s’autres mouvements opportunistes aux contours politico-affairistes s’étaient greffés sur la vague. Ainsi il identifiait des groupes liés aux chefs coutumiers pour des règlements de comptes en rapport avec la succession, d’autres étant des bras séculiers d’acteurs politiques et le troisième groupe constitué des repris de justices évadés à la faveur des troubles causés par la première vague et qui se sont réfugiés dans leurs rangs pour s’adonner aux rapines impunément. Ces 3 groupes sont un réel danger pour l’espace Kasaien.

En effet, les querelles de succession, les manipulations politiques sans compter l’attrait du gain facile sont des stimuli suffisants pour garantir la pérennisation du phénomène Kamuin Nsapu. La suite, on la connait, tout l’espace kasaien à été mis à feu et à sang par des groupes aux origines et revendications diverses. La preuve, la localité de Mayi-Munene à 40 Km de la ville de Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasai est aux prises avec un groupe des miliciens qui ne se reconnaissent pas de la lignée du chef coutumier décédé. De même, dans la province du Lomami, un groupe armé des fusils en bois et des quelques canardières a tenté de troubler l’ordre public sans pour autant avoir des accointances avec le mouvement qui a vu le jour au milieu de l’année dernière dans le territoire de Dibaya au Kasaï-Central.

Tel ce slogan éloquent sur la situation sécuritaire instable qui a caractérisée l’Est du pays à savoir « no Kunda, no job », il ne faudrait pas qu’on arrive à se convaincre dans l’espace kasaien que « no Kamuina Nsapu, no job ». Pour cela, il faut prévenir les velléités de rébellions en entamant un dialogue pour la restauration de la paix en même temps qu’il faudra renforcer le dispositif sécuritaire qui fait preuve d’insuffisance face à un groupe qui n’avait pas d’armes à feu dès le départ.

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