Politique

Ministre de la Défense nationale et Anciens combattants : Gilbert Kabanda :  » Ma première mission, c’est de rétablir l’éthique gestionnaire d’une armée moderne.  »

Général à la retraite, Gilbert Kabanda Kurhenga entre dans le Gouvernement Sama Lukonde après avoir rendu des bons et loyaux services à la Nation pendant près de 50 ans. Nommé Ministre de la Défense nationale et anciens combattants de la République Démocratique du Congo (RDC), le nouveau patron de la Défense nationale affiche déjà l’ambition qui sera au centre de son action :  » La restauration de l’éthique gestionnaire au sein de la grande muette  ». Le Ministre Kabanda l’a fait savoir au cours d’une interview exclusive accordée, le 18 avril 2021, à Radio Okapi.  » Je suis dans cette armée depuis 50 ans. J’ai fait le diagnostic de notre armée. Ce que nous avons un problème d’éthique dans la gestion de notre armée. C’est fondamental ! L’éthique de gestion d’une armée, si elle n’existe pas, vous pouvez donner les moyens, rien ne se fera. Ma première mission est de rétablir l’éthique gestionnaire d’une armée moderne. Tout le reste, c’est-à-dire les moyens financiers, les moyens logistiques, l’administration… viendra si l’éthique est rétablie  », explique Gilbert Kabanda. Avant de lancer un appel aux Forces armées de la RDC (FARDC) :  » Revenons aux fondements moraux de la communauté. Et l’armée est une communauté. Je m’efforcerai d’amplifier cette moralité qui est la base de tout. La science et la technique ne viennent que jouer le second rôle  ». Interview.

Monsieur le ministre bonjour ! Est-ce que les congolais peuvent espérer que votre avènement au ministère de la Défense nationale et des anciens combattants peut apporter un plus, un soulagement aux congolais de l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) et principalement, ceux de Béni qui sont massacrés tous les jours par des présumés rebelles ougandais de l’ADF et autres ?

Ils peuvent espérer parce que c’est d’ailleurs pour cela que le Président de la République a notamment opéré un changement au niveau du ministère de la Défense nationale parce que c’est sa première préoccupation, mettre fin au massacre de nos populations de Béni (…). Mais on va d’abord procéder à l’identification de cet ennemi. On ne peut pas mettre fin aux actes d’un présumé ennemi, il faut d’abord l’identifier pour pouvoir mettre en place le mécanisme de le combattre.

Quid alors des autres groupes armés locaux Maï-Maï, FDLR et autres qui écument l’Est de la RDC et qui font des ravages ?

Il y a la catégorie des groupes armés qui ont déjà manifesté la volonté de se rendre. Il y en a même ceux qui se sont rendus mais que nous n’avons pas démobilisés pour des raisons que je ne connais pas. C’est une des premières tâches à laquelle je veux m’atteler. Il y a le deuxième groupe de ceux qui ne se sont pas rendus. Avec l’état-major des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), nous allons étudier un mécanisme pour qu’ils puissent se rendre parce que nous ne pouvons pas pacifier le pays sans éradiquer les groupes armés.

Monsieur le ministre, ceux qui vous connaissent vous décrivent comme un homme intègre, un homme pétri de valeurs, un homme discipliné. La question de l’Est de la RDC pose la problématique de travail et de collaboration entre les FARDC et les casques bleus de la Mission des Nations unies pour la stabilité de la RDC (Monusco). Quel angle de l’amélioration de cette collaboration vous envisagez aussi tôt que vous entamez vos fonctions de ministre de la Défense nationale ?

Je suis dans cette armée depuis 50 ans. J’ai fait le diagnostic de notre armée. Ce que nous avons un problème d’éthique dans la gestion de notre armée. C’est fondamental ! L’éthique de gestion d’une armée, si elle n’existe pas, vous pouvez donner les moyens, vous pouvez amener la Monusco (Parce que la Monusco n’est pas ici pour faire le rôle des FARDC, elle est ici pour, ce n’est pas moi qui définit son statut, appuyer notre armée), rien ne se fera. Ma première mission est de rétablir l’éthique gestionnaire d’une armée moderne. Tout le reste, c’est-à-dire les moyens financiers, les moyens logistiques, l’administration… viendra si l’éthique est rétablie.

La question des règles d’engagement de la Monusco en RDC doit être renégociée, pense une certaine opinion, avec les autorités des Nations unies, seules pourvoyeuses des ressources militaires de la mission onusienne. Est-ce que la question de la Monusco est inscrite dans votre agenda ?

Je pense que les règles d’engagement de la Monusco devraient tenir compte et être fondées sur la capacité de nos forces armées à s’assumer puisque la Monusco doit intervenir et si elle doit intervenir, est-ce qu’elle doit tirer ou ne pas tirer ? Ces règles-là seront modifiées selon la capacité de nos forces armées. Si la capacité de notre armée est élevée, il est évident que les règles d’engagement de la Monusco seront suffisamment faciles à appliquer. Il n’y aura pas beaucoup de difficultés pour la Monusco. Mais si les forces armées continuent à être ce qu’elles sont aujourd’hui, il est évidemment certain qu’on va demander à la Monusco des choses qui probablement ne devraient normalement pas être demandées à cette force internationale.

Votre dernier mot monsieur le ministre ?

Je termine par dire, revenons aux fondements moraux de la communauté. Et l’armée est une communauté et je m’efforcerais d’appliquer cette moralité qui est la base de tout. La science et la technique ne viennent que jouer un second rôle.

Propos transcris par Dieudonné Buanali

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