Politique

MRSIT / Forum de validation du Document de Politique Scientifique Nationale : La patrie reconnaissante envers le prof Jean-Jacques Muyembe !

Sous le Haut Patronage du Président de la République Démocratique du Congo, Chef de l’État, avec l’accompagnement du Premier ministre, Chef du Gouvernement, le Ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique (MRSIT), Maître José Mpanda Kabangu organise, du jeudi 14 au samedi 16 octobre 2021, à Kampo Hôtel, le Forum de validation du Document de Politique Scientifique Nationale (DPSN). C’est le locataire de la primature, M. Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, Représentant personnel du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui a procédé à l’ouverture officielle de ses assises, avant de remettre le diplôme de mérite, symbole de la reconnaissance de la patrie à l’un de ses dignes fils, l’un des pionniers de la recherche scientifique en RDC, le professeur Jean-Jacques Muyembe Tamfum. Le virologue congolais a fait plus de 50 ans dans la recherche scientifique.

Dr Muyembe est notamment connu pour être l’un des co-découvreurs du virus Ebola. Il faisait partie de l’équipe de l’hôpital de la mission catholique de Yambuku qui a enquêté sur la première flambée d’Ebola en 1976. En août 2019, une molécule qu’il a mise au point avec la collaboration de chercheurs américains s’est révélée être efficace contre le virus Ebola. En mars 2020, il est nommé par le président Félix Tshisekedi coordinateur de la riposte face à la pandémie de COVID-19 en RDC. Actuellement, JJMT est le Directeur Général de l’Institut national de recherche biomédicale (INRB). Aujourd’hui, le pays lui rend l’ascenseur en lui décernant ce diplôme pour sa matière grise, la vraie richesse de la RDC capable de transformer toutes les autres richesses.

La RDC sera dotée bientôt d’une politique scientifique nationale

Pour la petite histoire, le Document de Politique Scientifique Nationale est le fruit d’un travail de longue haleine réalisé pendant deux ans par les experts congolais et internationaux sous financement de l’Organisation des Nations Unies pour la Science et la Culture (UNESCO), institution spécialisée du système des Nations Unies, qui servira désormais après sa validation, de Feuille de route dans les différents domaines de recherche en RDC. L’UNESCO a contribué à la rédaction de cette Politique Scientifique Nationale enrichie avec l’introduction des sciences sociales et sciences humaines, en plus des sciences naturelles et des sciences exactes.  » Ce DPSN porte sur les sciences et technologies, l’aspect innovation suivra après  », a fait savoir d’entrée de jeu le modérateur du jour, le professeur Valentin Kanda Nkula, Directeur Général du CRGM.

En effet, la Science, la Technologie et l’Innovation sont le moteur du développement socio-économique des nations.  » Le rapport mondial de l’UNESCO sur la science 2015 stipule que tous les pays du monde, quels que soient leurs niveaux de revenus, misent désormais sur la Recherche et l’Innovation pour stimuler leur croissance économique durable et favoriser leur développement. C’est dans ce contexte que la RDC s’est illustrée, il y a plus de 60 ans, par une activité scientifique intense menée par ses instituts de recherche ainsi que par ses universités. Ce fût le cas de l’Institut National pour l’Etude Agronomique au Congo (INEAC) et de l’Université Lovanium dont la contribution au développement du pays fût appréciable, dans la mesure où les résultats de recherche sur le cacao, le café et le palmier élaeis peuvent être comptés comme des facteurs ayant contribué à l’essor de la production agricole des pays comme la Côte d’ivoire, le Nigeria et la Malaisie. Aujourd’hui, malheureusement la longue crise dans laquelle la RDC était plongée depuis plus de trois dernières décennies a eu des conséquences néfastes sur tous les secteurs, y compris celui de la recherche scientifique. Avec l’avènement du Plan National Stratégique de Développement (PNSD) en 2018, la vision du secteur de la recherche scientifique est de faire de la recherche un leitmotiv du développement durable de par son caractère transversal, en appui à tous les secteurs de la vie nationale. Le présent Document de politique a comme cadre fédérateur le PNSD. II se définit comme l’organisation et la coordination des capacités, des compétences et des programmes dans le domaine de la science et de la technologie afin de promouvoir le progrès économique, social et culturel de la RDC. Pour rendre opérationnelle cette politique, il sera mis en place un plan d’actions stratégiques. Les chercheurs congolais sont donc appelés à trouver des réponses claires et idoines aux problèmes auxquels sont confrontées les populations congolaises. Il s’agit maintenant, à travers ces outils, de procéder à la mise en euvre effective des activités qui conduiront la RDC aux standards de qualité qui assurent un développement harmonieux et durable, à l’image de celui des pays les mieux nantis aux plans économique et social  ». Lit-on dans la préface du draft de ce Document de 54 pages.

Dans son allocution, le Représentant du Directeur-pays de l’UNESCO en RDC, le Dr Jean-Pierre llboudo, a, à l’occasion de ce Forum de validation du Draft du Document de Politique Scientifique Nationale, félicité les membres du Comité de Pilotage qui n’ont ménagé aucun effort et travaillé rigoureusement dans la préparation du Document de politique mais aussi, pour l’organisation de l’ensemble des exercices qui ont concouru à la tenue de ce Forum de validation.

En associant l’UNESCO à l’organisation de ce Forum, l’acte posé ce jour par le warrior Mpanda témoigne d’un partenariat solide et fécond qui existe entre cette organisation du SNU et le Gouvernement de la RDC pour la promotion des Sciences Technologies et Innovations, conformément aux engagements de l’Agenda 2030 des Nations
Unies et de I’Agenda 2063 de l’Union Africaine, pour l’émergence
de l’Afrique et de ses générations futures.

Selon notre orateur, la recherche scientifique est un secteur sur lequel l’UNESCO porte une attention particulière, car l’on estime qu’elle constitue un vecteur important de développement et d’équilibre socio-économique, surtout si elle est intégrée avec les sciences humaine et sociale. De ce fait, pense l’UNESCO, sa structuration au travers d’une politique pourrait constituer un instrument idoine de pilotage des différents outils y afférents.

L’objectif de ce Forum étant de promouvoir le Secteur de la
Recherche Scientifique et d’lnnovation Technologique de la RDC, la validation du Document de Politique Scientifique Nationale sonnera la fin d’un processus inclusif de construction d’un consensus national, d’une appropriation partagée et d’objectifs et de perspectives concertés et acceptés.

 » La Science, la Technologie et Innovation (STI) sont des éléments
clés de la croissance et du développement tant à l’échelle
internationale que nationale.

Un développement équitable, inclusif et durable ne pourra être atteint que si les priorités, besoins, attentes, responsabilités et compétences des femmes autant que des hommes sont pris en considération lors de l’élaboration, de la mise en œuvre et de l’évaluation des politiques. Ce qui s’avère être concret aujourd’hui
avec ce Document  », a-t-il poursuivi. Avant d’ajouter :  » C’est pourquoi le Secteur Sciences de l’UNESCO s’est donné pour mission de promouvoir, d’encourager et de soutenir la participation des jeunes et des femmes aux processus de haut niveau qui
façonnent l’agenda de la science et les politiques scientifiques relevés dans les agendas 2030 de Nations Unies et 2063 de l’Union Africaine.  »

Ce qui fait qu’à ce titre, UNESCO consacre les dates du 11 février, du 4 mars et du 10 novembre de chaque année pour les célébrations respectivement des Jounées internationale des femmes et filles scientifiques, Journées mondiales de l’Ingénierie et la Journée de la science au service de la paix et du
développement, afin de promouvoir l’accès de tous et particulièrement, la participation pleine et équitable des femmes et des files à la science.

L’UNESCO, a révèlé le Représentant du Directeur-pays, a aidé un grand nombre de pays à travers le monde, dont une vingtaine de pays d’Afrique, à élaborer des politiques scientifiques nationales et des indicateurs propres à évaluer les progrès des investissements dans la science, la technologie et l’innovation (STI). Le vrai travail commence après la validation du document. Pour ce faire,  » l’UNESCO sera à côté de la RDC pour opérationnaliser cette politique car, elle nous donnera désormais les repères pour aller vers un plan d’action et un plan de suivi et aussi de communication  », a promis le Représentant de M. Jean-Pierre Ilboudo.

Prenant la parole à son tour, le ministre de la RSIT, Maître José Mpanda, a affirmé que le DPNS est un outil de gestion globale du secteur de la RSIT. Selon le warrior Mpanda, faisant l’historique du DPNS, celui-ci a été présenté, le 15 octobre 2019, à la communauté scientifique congolaise au cours d’une séance de restitution et appropriation. Cette même version du DPNS, a-t-il ajouté, a été discuté en format virtuel en date du 11 juin 2021 par les experts du MRSIT, ceux du Bureau UNESCO-RDC et ceux du siège à Paris, sans oublier ceux de Yaoundé avec l’accompagnement du Ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire, sciences et technologies de la République sœur du Congo-Brazzaville. Le DPNS offrira, une fois validé, foi du ministre Mpanda Kabangu, un cadre de référence pour mieux piloter ce secteur transversal. Il permettra aussi d’être en cohérence avec les politiques publiques de développement et des engagements internationaux auxquels la RDC a souscrit. Cet outil fera office de la Feuille de route globale pour canaliser les différentes activités scientifiques qui se font aussi au niveau des centres et instituts de recherche privés, et enfin, assurer le suivi de la viabilité et de leur contribution dans le développement durable de la RDC. Tout ceci en redevabilité de la plupart des financements que reçoit la RDC. Il aidera également à la mise en œuvre de l’outil de recherche, la gestion du potentiel humain et des responsables des centres et instituts de recherche.

En définitive, les étapes à suivre pour la validation du DPNS sont les suivantes : 1) Approbation du DPNS par le Gouvernement de la République ; 2) Formulation du plan d’actions stratégique ; 3) Organisation de la table ronde des bailleurs de fonds, et enfin, ; 4) Alignement au protocole de la SADC, volet innovation, mise en œuvre, suivi et évaluation.

 » Certes, le processus a été long mais l’espoir est permis avec la tenue de ce Forum. Le moment tant attendu est venu et tous les participants chercheurs et scientifiques sont ici à Kampo Hôtel pendant trois jours pour cette fin, mieux pour l’aboutissement heureux de ce long périple débuté en 2005, en dotant le pays d’une politique nationale scientifique  », a fait savoir le ministre José Mpanda.

Avant de clore son propos, le ministre de la RSIT, José Mpanda Kabangu, a remercié de vive voix tous ses prédécesseurs dont le professeur Jean-Richard Kambayi Bwatshia, ministre honoraire de l’Enseignement supérieur, universitaire et de la Recherche scientifique sous Mobutu, qui était présent dans la salle, pour l’accompagnement et l’aboutissement heureux de ce processus. Les mêmes remerciements le warrior Mpanda les a adressé au professeur Jean-Jean Muyembe Tamfum en mission à l’étranger pour des bons et loyaux services rendus à la nation dans le secteur qui est le sien. Des raisons qui ont poussé la communauté scientifique congolaise et le Gouvernement de la République a lui décerné un diplôme de mérite, signe de la reconnaissance de la nation à ce digne fils du pays.

Dieudonné Buanali

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