Politique

Négociations banc syndical EPST- gouvernement Mbuela Lodge, l’espoir renaît grâce à un dialogue social franc


Après 23 jours des travaux en commission paritaire du banc syndical de l’enseignement Primaire, Secondaire et Technique, et du gouvernement national, après une longue attente des membres du gouvernement qui devaient venir de Kinshasa, des délégations de syndicalistes de l’EPST( Enseignement primaire secondaire et technique) venues des provinces du Congo profond, le rapport final des travaux en commission paritaire entre le gouvernement et le banc syndical de l’EPST a été signé vendredi 19 novembre à presque 23 h, dans une salle du domaine de Mbwela Lodge à Kisantu, dans le Kongo central. Les assises de Mbuela Lodge ont été donc un cadre d’évaluation des engagements pris aussi bien par le gouvernement congolais que part le banc syndical de l’EPST le 18 décembre 2019, date de la signature du protocole d’accord entre les deux parties à Bibwa dans la commune de la N’sele, à Kinshasa.

A Mbuela Lodge, il s’agissait de l’évaluation des accords déjà passés, mais qui ont été « faiblement exécutés » depuis, selon Godefroid Matondo, porte-parole de l’intersyndicale de l’EPST. Mais il s’agissait aussi pour le gouvernement de réitérer sa détermination à honorer ses engagements pour l’amélioration des conditions socio-professionnelles des enseignants des écoles primaires dans le secteur public et également d’assurer la pérennisation de la gratuité de l’enseignement primaire. Deux engagements auxquels l’exécutif national dit tenir particulièrement, selon les membres du gouvernement qui ont fait le déplacement de Mbuela Lodge, en territoire de Madimba.  » La gratuité est irrévocable » a souligné le Vice-premier ministre, ministre de la Fonction Publique, Jean Pierre Lihau, qui a représenté le premier ministre à la clôture des négociations. Le gouvernement et le banc syndical se sont mis d’accord sur plusieurs points contenus dans l’addedum signé par eux. Cet addendum est donc une sorte d’ajout aux accords de Bibwa signés en décembre 2019. Dès lors, a insisté le porte-parole de l’intersyndicale EPST, « tous les enseignants devraient reprendre leur travail ».

Le banc syndical qui a fait preuve de beaucoup d’enthousiasme à la fin des négociations avec le gouvernement, a salué « la volonté manifeste du président de la République qui a listé l’éducation comme l’une de ses priorités ». Dans son mot de circonstance, Godefroid Matondo a salué « la détermination très remarquable du ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique[Tony Mwaba, Ndlr] dans la pérennisation de la gratuité de l’enseignement primaire et dans l’amélioration des conditions sociales des enseignants ». A ce sujet précis et à titre illustratif, le porte-parole de l’intersyndicale cite « le réajustement des frais de fonctionnement des écoles primaires [à hauteur de 20,25% Ndlr], l’octroie de la prime de brousse, l’opérationnalisation de la caisse de retraite des enseignants en cours de réalisation. »

Tout de même, les syndicalistes présents à Mbuela Lodge se disent vigilants face à leur partenaire le gouvernement en vue de l’application des engagements pris.

Les assises de Mbuela Lodge visaient entre autres l’examen des questions relatives à la paie des enseignants et du personnel administratif ; l’examen des questions liées à la carrière des l’enseignants ; la retraite des enseignants ; traitement des matières liées au cahier des charges du banc syndical présenté par l’intersyndicale des syndicats de l’EPST ; actualisation et validation du rapport final des travaux de la commission paritaire tenu à Bibwa ; produire et soumettre au gouvernement de la République une feuille de route ad hoc.

Le gouvernement s’est engagé à allouer une enveloppe de 9 milliards 780 millions des Francs Congolais comme prime de la gratuité aux enseignants des écoles du cycle primaire durant le mois de décembre 2021.

Quatre sous-commissions avaient été mises en place, notamment, la sous-commission chargée de la rémunération, celle des Nouvelles Unités et des Non Payés ainsi que la sous-commission chargée des écoles et des bureaux gestionnaires désactivés et la sous-commission chargée de la Carrière.

S’agissant de la problématique soulevée, notamment celle en rapport avec la paie de ces enseignants dits les Nouvelles Unités NU et les Non payés NP, l’État Congolais a promis de payer les 81.509 enseignants NP restants dès la paie du 1er trimestre 2022, organiser des missions d’identification des enseignants NP et le recensement de tous les enseignants « NU » prestant dans les établissements publics à travers toutes les provinces éducationnelles dès décembre 2021.
S’agissant des désactivés, le gouvernement a annoncé avoir convoqué dans l’immédiat les travaux de la grande commission chargée d’examiner au cas par cas les recours des écoles, bureaux gestionnaires et agents désactivés (suspendus de la paie) de sorte que les cas éligibles à la réactivation soient pris en compte à la paie du mois de décembre 2021 avec effets rétroactifs et faire en sorte que les contraintes d’ordre politique ne puissent en aucun cas interférer dans la mécanisation des écoles, des bureaux gestionnaires et des agents, de même dans la livraison des arrêtés de création des écoles.

Sur la carrière, le Gouvernement de la République promet de réhabiliter le mécanisme permanent de recrutement avant toute promotion.

En rapport avec la retraite, le Gouvernement décide d’allouer des ressources financières suffisantes pour assurer une retraite honorable aux enseignants éligibles à la retraite et organiser des missions d’identification des enseignants éligibles à la retraite en vue d’en constituer un fichier fiable et actualisé.
Les deux parties se sont convenus de mettre en place une commission de suivi et d’évaluation qui se réunira trimestriellement pour exécuter de bonne foi l’Addendum portant évaluation du Protocole d’accord du 18 décembre 2019.

Patrick Ilunga

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