Sport

Nouveau ministre des Sports et Loisirs : AMOS MBAYO, de la passion à l’action d’Etat

L’une des grandes innovations qu’amène le Gouvernement Ilunkamba est que plusieurs compatriotes auront l’occasion de s’exprimer dans le secteur de leur passion au plus haut niveau en animant des domaines entiers en rapport avec leur technicité et compétence. On peut comprendre que cette stratégie va pousser les nouveaux promus qui connaissent les grandes questions de leur secteur d’avoir l’occasion d’appliquer les réflexions qu’ils ont depuis longtemps muries. C’est le cas notamment du ministère national des Sports et loisirs qui vient de bénéficier de l’arrivée de Marcel-Amos Mbayo Kitenge, président de la ligue nationale de Handball et Président du Comité Olympique Congolais (COC). L’homme est connu dans le secteur du Sport où il évolue depuis de longues années.

Président du Comité olympique national, il est l’une des personnes les mieux placées pour avoir une vision systémique du sport congolais, mais surtout une connaissance à jour des disciplines sportives et surtout, de leur développement. En République Démocratique du Congo (RDC), le football est le sport-roi et en même temps, c’est l’arbre qui cache la forêt car, plusieurs responsables politiques ont l’impression que s’ils ont agi sur le football, ils ont fini leur tâche ou réussi leur mission. Et pourtant, plusieurs disciplines sont pratiquées dans l’indifférence générale des autorités et c’est grâce à des hommes et des femmes de bonne volonté appelés communément mécènes qu’un soutien est apporté à la pratique de ces passions.

L’arrivée d’Amos Mbayo est perçue dans le milieu sportif comme la réponse divine aux prières que tous les sportifs congolais avaient formulées depuis longtemps à l’Eternel des Armées afin de voir un jour un fils de la ‘’maison’’ prendre les rênes de ce secteur d’abord pour éviter les improvisations et pour mettre hors état de nuire les acteurs qui viennent à la suite d’une nomination de l’un de leurs et qui passent pour experts en cacophonie.

Sitôt la personne nommée repartie, ils s’en vont et laissent derrière eux des gouffres de difficultés insurmontables et des crises de confiance parfois violentes entre dirigeants sportifs et sociétaires des ligues. Ce sont des mercenaires du Sport congolais. C’est pourquoi, il est difficile de voir dans ce secteur triompher les idéaux de l’olympisme car, des maffieux et des trafiquants de toute sorte sont légion. Ils vivent sans aucune conscience de redevabilité. Les conséquences d’une telle situation sont énormes mais les plus frappantes sont l’absence des victoires des équipes nationales et les échecs répétés dans plusieurs disciplines au point que les objectifs des uns et des autres sont flous et se résument à la phrase devenue célèbre de Pierre de Coubertin (Ndlr : Né Charles Pierre Fredy de Coubertin, baron de Coubertin, historien et pédagogue français fortement influencé par la culture anglo-saxonne qui a particulièrement milité pour l’introduction du Sport dans les établissements scolaires français. Dans ce cadre, il prend part à l’éclosion et au développement du Sport en France dès la fin du 19ème siècle avant d’être le rénovateur des Jeux olympiques de l’ère moderne en 1894 et de fonder le Comité International Olympique, dont il est le président de 1896 à 1925) : ‘’ Le plus important aux Jeux olympiques n’est pas de gagner mais de participer, car l’important dans la vie ce n’est point le triomphe mais le combat ; l’essentiel, ce n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu ‘’. Une phrase inspirée du sermon de l’évêque de Pennsylvanie, Ethelbert Talbot, prononcé le 19 juillet 1908, au cours des Jeux de la IVème Olympiade à Londres. Et pourtant, le Sport est l’une des activités qui forge l’identité des Nations, qui permet une socialisation et dont l’aspect Santé n’est pas négligeable. Chaque pays a besoin des modèles pour traduire sa civilisation et donner des raisons de vivre aux générations futures. La pratique du Sport a besoin d’un changement radical dans le pays et les congolais qui sont sportifs veulent devenir des champions. Alors, ils ont besoin de l’organisation.

Amos Mbayo est à l’origine un banquier, et à ce titre, il connait le prix et la valeur des actes posés dans toutes les disciplines sportives. D’ailleurs, conseiller financier à ce ministère pendant des longues années, il a permis à beaucoup de politiques d’obtenir dans des délais réduits des résultats probants.

Homme d’Eglise, il est un conducteur né, ayant un charisme avéré dans la conduite des âmes, il aura certainement besoin de toute sa foi pour insuffler un vent nouveau sur ce secteur en permettant aux valeurs éthiques et déontologiques de revenir au premier plan.

Sitôt nommé et pas encore investi, il a déjà fait savoir qu’il est judicieux de faire appel au concours de tout le monde pour révéler et faire décoller le Sport National et ce, grâce à un diagnostic sans complaisance. Pour y arriver, Amos Mbayo propose l’organisation des Etats Généraux du Sport. Cette initiative aura l’avantage de poser la problématique en mettant des lignes de démarcation entre le passé, le présent et en se projetant dans le futur.

L’arrivée d’un homme de ce calibre au ministère des Sports et Loisirs a ceci de bien que cela recrée la confiance perdue entre les différents intervenants mais aussi, il a l’obligation des résultats car, expert devenu politique, il n’aura aucune excuse à donner si le Sport ne décolle pas. C’est pourquoi, il est attendu de lui une fermeté et une intransigeance sans égales face aux dérives et à la complaisance. Les moyens mis par l’Etat à la disposition des disciplines sportives doivent réellement servir à cette fin et non à engraisser des légions des piques assiettes qui se sont assis sur les gradins du Complexe Omnisports Stade des Martyrs de la Pentecôte (COSM) comme des convives à une table n’attendant qu’une occasion pour s’enrichir, au détriment du Sport. Le ministre Mbayo part avec les faveurs des pronostics et il lui revient de ne pas démentir cette vision favorable.

Robert Tanzey

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