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Pages choisies de la pièce de théâtre intitule Le cou et les épaules, éternels complices de Katsh Katende, CEPROLA, Kinshasa, 48 pages, Juillet 2021. : En souvenir de l’étudiant Honoré SHAMA KWETE de G2/UNIKIN tué dernièrement par balle.

*Au moment où la direction artistique du Centre de Promotion de l’Art, CEPROLA, s’apprêtait à signer le bon à tirer pour lancer l’impression de la pièce de théâtre intitulée mise en exergue qu’était diffusée en boucle la terrible nouvelle de la mort atroce de l’étudiant Honoré SHAMA KWETE. Bouleversé, ému, touché et par sa jeunesse et par le fait qu’il soit mort les armes à la main, c’est-à-dire en plein tournage d’un film de T.P ; sans aucune hésitation, le dramaturge a été constraint d’ajouter la page de dédicace à l’honneur de l’illustre disparu à la pièce prête à l’édition. D’autant plus qu’elle est axée sur notre contribution à la campagne de sensibilisation en faveur du changement de mentalité pour l’instauration harmonieuse la Police de proximité. Avec espoir qu’elle se comportera en professionnelle et surtout proche de la Population.

“ Dans un quartier tranquille de Kinshasa… Sans explication aucune, les vols avec effraction, se multiplient. La population est en émoi. On vole à gauche. On vole à droite. On arrache un sac ici. Là un téléphone. Personne ne parvient à dormir. Et encore moins le voleur et/ou les voleurs ne sont jamais arrêtés. Ils disparaissent dans la nature. On dirait qu’ils s’évaporent. Après le vol, les victimes crient. Souvent, quelques voisins courageux sortent de leur maison. On poursuit les ombres. On entend le bruit des pas. Puis, rien ! Quelqu’un pense aux enfants des voisins qui n’ont aucune occupation lucrative ou non… La Police, dont un commissariat le plus proche, se trouve à plus de deux kilomètres de ce quartier, arrive toujours en retard. Les biens de valeur emportés. Les présumés voleurs disparus. La rumeur éteinte… Ce qui touche le voisin ne vous concerne-t-il pas en premier lieu ? Les anciens répétaient souvent : le cou et les épaules sont des éternels complices ! Et alors… “

Parmi les pistes de solution…

1.-Se barricader. Mais les voleurs utilisent les grosses tenailles et cassent les antivols. Ils s’organisent en conséquence. Ils réussissent à contourner tous les obstacles. Car, ils viennent en conséquence. Ils prévoient tout ;
2.-Acheter et entretenir un bon chien de garde. Mais comment le nourrir pour qu’il soit performant ? Quand la famille ne mange presque pas à sa faim ?
3.-La Police peut-elle être motorisée pour intervenir à temps ? Qui lui fournira le carburant ? Qui va lui octroyer un véhicule ? Qui va l’entretenir régulièrement ?
4.-La meilleure solution est de se prendre en charge. Que tout le quartier se mobilise autour de la sécurité de proximité. Que veut dire la sécurité de proximité ? Qui se chargera de l’installer ? Qui va l’appuyer ? Comment la faire admettre ? Que faire pour le changement de mentalité de la population envers cette prise en charge individuelle et collective ?
5.-Le mauvais côté des barricades réside dans la conséquence d’enfermement lors d’un incendie, l’habitant est coincé, pris par les flammes. Pas moyen de s’en échapper. Pas moyen d’être secouru.

Au cinema…

La prise en charge sera montée à l’issue d’une longue discussion quand tout le monde aura été convaincu de la manière la plus économique du montage de la Police de proximité.

Au théâtre…

Au trois quarts de la représentation (en langue nationale de préférence), les acteurs sur scène arrêtent le jeu. On demande à quelques spectateurs de monter sur la scène pour jouer leur solution avec les autres acteurs dont le niveau d’improvisation doit être élevé. Ainsi au fur et à mesure, le jeu se poursuit avec l’échange et la montée des acteurs-spectateurs jusqu’à la victoire, c’est-à-dire l’adoption par l’ensemble de la police/sécurité de proximité.

N’est-ce pas que c’est au THEATRE, et nulle part ailleurs, que l’on rencontre des mots posssedant une force ; et dont la charge agit sur l’esprit du spectateur bien au-delà de la representation scénique ?

Le proverbe kongolais du cou et des épaules illustre bien mes propos. « Mukuata shingu….» (Ce qui touche le voisin me concerne…)

DEUXIEME SCENE

(Une femme est sortie de la maison pour augmenter le volume de l’ampli. L’ambiance reprend son rythme. Le groupe des poursuivants revient en mimant et la course et la poursuite. Chacun parle au même moment. Après on découvre le Nouveau Champion.)

Deuxième Homme : Voisin, c’est terrible ce quartier…
Ancien Champion (crie) : Va manger une poule blanche car si nous t’avions attrapé… Ah !
Premier Homme : Il nous a échappé de peu…
Femme : Et…
Ancien Champion : Diminue d’abord la musique. (La Femme s’exécute.)
Premier Homme : Malgré la présence d’une vingtaine de gars bien bâtis-là ce kuluna se permet d’attaquer encore ce quartier ce soir. Le soir de notre deuil… (Crie.) Chers parents, veuillez conseiller votre enfant. Nous vous le répétons encore ce soir…
Femme : Et…
Ancien Champion : Comme les autres fois, les voleurs s’évanouissent… On dirait qu’ils sont mangés par l’ombre… Ils s’évaporent… Subitement, ils deviennent invisibles… Quel quartier !
Premier Homme : Mama Micha, avez-vous salué notre voisin ?
Femme : Non.
Deuxième Homme : Venez que je vous présente le nouveau champion du jeu de dames…
Femme : Ah bon !
Premier Homme : Kendjo a été battu dix fois !
Ancien Champion (fâché) : Franck !
Premier Homme : J’ai bien compté, dix fois. Ce voisin est terrible. Un joueur expérimenté.
Femme (intéressée) : Dix fois !
Ancien Champion : Je suis fatigué ce soir après tout le travail abattu. Demain je reprendrai ma place. Mama Micha, vous le savez très bien qu’au jeu des dames je suis imbattable… Je vous rappelle que Sesekul envoyait régulièrement un de ses gardes de corps me prendre pour une série de matches. Bande d’ingrats. Tous les bienfaits sont maintenant oubliés… (A suivre)

Mweena Ngenyi wa Kumvuila

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