Politique

Palais du Peuple, épicentre d’une crise de trop

L’esprit républicain est profondément entamé car les « grands animateurs »de la République sont en désaccord sur un sujet complexe, aussi rébarbatif qu’ impossible à traduire dans des termes ordinaires pour qu’ il soit accessible au commun des mortels. C’est pourquoi les deux camps en présence usent des raccourcis pour expliquer ce qui devient une crise de trop car elle est aux antipodes de la volonté du peuple qui avait décidé que la classe politique apprenne à conjuguer ses différences et à trouver des voies communes pour servir ce peuple que tout le monde dit être le plus brillant serviteur. Après les élections, il était devenu évident que la gouvernance ne pourrait se mettre en place que par un préalable à savoir la conquête par tous d’un esprit de conciliation et surtout d’une recherche permanente du consensus.

La vérité en politique est vraiment relative, car elle dépend des valeurs du moment et de la vision du monde qui est en vogue au moment de sa quête. Alors qu’il avait une connaissance nouvelle à savoir que la terre tournait autour du soleil, Galilée a eu des ennuis avec la nomenklatura de l’époque qui ne pouvait admettre en tenant compte des connaissances à sa disposition de cette nouveauté.

 

La République Démocratique du Congo est réduite à ce jour à vivre les affres d’une crise dont les allures sont juridistes. Comment le FCC et Le CACH pensent sortir grandi de cette épreuve qui divise ainsi l’opinion publique et qui a déchainé les passions ? Comment les institutions les plus importantes qui forment la coupole démocratique vont jouer leurs rôles si les actes qu’ils s’apprêtent à poser vont enfermer le peuple dans un dualisme inutilement mortel, ou en chiens de faïence vont désormais se regarder les acteurs politiques ? Comment certains politiques peuvent lancer des appels à manifestations les uns pour défendre les institutions et les autres pour garantir le déroulement d’une cérémonie ? Comment la Présidence de la République, le Parlement et la Justice peuvent préserver l’esprit de la République si les contradictions inhérentes à la différence d’opinions prennent le pas sur la neutralité des institutions ? Comment le FCC et son allié CACH, dépositaires de l’héritage de l’alternance comptent réaliser le passage entre cette époque censée glorieuse et celle à venir où le pays avait espéré tourner définitivement la page à l’époque de la loi de la force et entrer dans la force de la loi ? Comment les acteurs actuels pensent-ils vraiment passer à l’histoire s’ils n’ont pas été capables de tenir un consensus alors que celui-ci est la clé de toute cohabitation ? Aujourd’hui, quel que soit ce qui va se passer au Palais du Peuple, le peuple lui n’est pas le plus grand gagnant car c’est le triomphe des conceptions individuelles, celles des groupes politiques et non celle des institutions.

Aujourd’hui, ceux qui aiment le Congo avec ses différences des couleurs et sa variété des sensibilités sont tristes car l’épreuve à laquelle est soumise le pays pouvait être évitée et la crise surmontée. Si au nom de la Nation en quête de paix, les acteurs avaient mis dans leur vin un peu d’eau. Mais le pays est plus fort que ces dirigeants, les institutions sont plus puissantes que leurs animateurs, l’espoir et l’âme du peuple sont des jumeaux d’une même histoire, c’est pourquoi au-delà des camps partisans, il existe des pâturages de concorde nationale où ne peut paitre que ceux qui mettent l’intérêt du peuple au-dessus de leur lecture de la constitution et qui font de cette vision la seule qu’il faille défendre.

Adam Mwena Meji

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