Economie

Plan pour l’industrialisation de la RDC : Le regard du professeur Dady Saleh

58,3 pour industrialiser la République Démocratique du Congo. Une somme pharaonique pour un gigantesque projet. Le projet pour l’industrialisation de la RDC a été présenté par le ministre de l’industrie, Julien Paluku. L’objectif recherché est de redonner à la RDC les moyens de se remettre sur le rail de la vraie production économique en vue d’atteindre le statut de pays émergent entre 2030 et 2040. A ce jour, il faut dire que le pays a connu une régression spectaculaire : de 9.600 unités de production industrielles héritées de la colonisation, la RDC n’en compte plus que 507. Le projet devrait contribuer à construire ou rénover des infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires.

La question énergétique devrait être pris en compte par le plan puisque le gouvernement entend y consacrer 22 milliards de dollars. 21 milliards de dollars prévus pour la construction d’infrastructures routières, 9 milliards pour les infrastructures ferroviaires et 6,3 milliards pour les installations aéroportuaires et portuaires.
Les autorités congolaises entendent organiser prochainement une conférence des investisseurs pour la mobilisation des 58,3 milliards de dollars nécessaires à la concrétisation de ce « Plan directeur d’industrialisation ».

Dans les cinq prochaines années, le gouvernement veut doubler le nombre d’unités de production industrielle pour atteindre mille industries dans le pays et réduire de 60% la facture des importations évaluée à près de 6,5 milliards de dollars américains par an, a expliqué Julien Paluku.

Pour permettre de « libérer le potentiel de croissance et de transformation industrielle du pays », le Plan a éclaté la RDC en six zones industrielles: l’ouest dans la région de Kinshasa, le sud dans l’ex-Katanga, la zone centre dans l’espace Kasaï, la zone Est dans les trois provinces du Kivu, la zone nord-est qui regroupe l’ex-province orientale et la zone nord-ouest constituée de l’ex-Equateur

Économiste, spécialisé dans le développement, le professeur Dady Saleh, qui encourage le gouvernement pour cette initiative, estime néanmoins que le plan doit être revu afin de privilégier une création des richesses par des Congolais. « Il  faudra que ces industries puissent  appartenir aux congolais d’abord à un pourcentage élevé pour couper le cycle de la pauvreté. Pour moi, il faut refaire totalement le plan d’industrialisation de la RDC dans la mesure où ce sont toujours des investisseurs, bailleurs des fonds qui en profitent davantage et ceux qui sont au pouvoir. Entre-temps, le peuple congolais croupit dans la misère la plus extrême. Il faudra  que cela nous appartienne, qu’on soit capable de contrôler nos richesses à travers nos propres industries « , a-t-il souligné.

Fidèle à sa philosophie de Kujitegemeya ( compter sur ses propres moyens, se prendre en charge), Dady Saleh ajoute qu’il
faut toujours préconiser toujours l’esprit « KUJITEGEMEYA » et ne pas compter totalement sur des forces totalement pour la mise en place et l’exécution d’un projet aussi ambitieux. « La RDC doit avoir sa propre politique industrielle. Une politique basée
sur les besoins des congolais et sur la valorisation de son potentiel », renchérit-il.

Patrick Ilunga

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