Economie

Politique monétaire : Le taux directeur de la Banque centrale du Congo reste fixé à 14,0%

Le comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale du Congo (BCC) s’est réuni mardi 10 juillet 2018, dans le cadre de sa sixième réunion  ordinaire, sous la direction du gouverneur de l’institution d’émission, Déogracias Mutombo Mwana Nyembo. Il ressort de cette importante réunion que le taux directeur reste fixé à 14,0%.

Selon un communiqué de la BCC, les coefficients de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises à vue et à terme sont maintenus respectivement à 13,0% et ceux pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à 2,0 % et 0%. La source précise qu’au plan intérieur, la Commission d’études statistiques et des comptes nationaux (CESCN) statuant sur la base de réalisations de production à fin mars 2018, a anticipé une croissance de l’économie congolaise de 4,2% tirée par le dynamisme de l’activité dans les secteurs primaire et tertiaire.

Concernant le baromètre de conjoncture, note la même source, le solde d’opinions des chefs d’entreprises de la RDC qui s’était situé à plus de 10,9% au mois de mai dernier, s’est hissé à plus 26,4% au cours du mois de juin. Cette nette progression est le  résultat de la conjoncture favorable qui a prévalu notamment dans le secteur minier où ce solde est passé de plus de 27,5% à  plus 40,5% en juin 2018.

Cependant, cette tendance à la consolidation de la reprise économique reste confrontée à l’incertitude tant intérieure qu’extérieure. Sur le marché des biens et services, le mois de juin  2018 a été marqué par une décélération de l’inflation en rythme mensuel dont le taux est ressorti à 0,251% contre 1,194% le mois précédent.

En cumul annuel, le taux d’inflation s’est établi à 5,206% contre 20,766% à la période correspondante de 2017. Considérant la même tendance, l’inflation attendue à fin décembre 2018 serait de 10,684% contre un objectif optimal à moyen terme de 7,0%. S’agissant des finances publiques, l’exécution des opérations financières de l’Etat en juin s’est soldée par un léger excédent de 3,7 milliards de CDF consécutifs aux recettes de  539,0 milliards de CDF et aux dépenses de 535,4 milliards.

Comparé à la période correspondante de 2017, le trésor avait enregistré un déficit de 35,7 milliards de CDF, ce solde s’est  amélioré de 39,4 milliards de CDF. De même, le solde cumulé au 1er semestre 2018 accuse un  excédent de 546,3 milliards de CDF, soit une amélioration de 654,0 milliards CDF par rapport au déficit enregistré à la période correspondante de 2017.

Sur le marché des changes, le CPM a noté la pérennisation de la stabilité obtenue depuis le second  semestre 2017, sur fond d’une bonne coordination des politiques budgétaires restrictives et monétaire accommodante de 2017. Ainsi, en juin, le dollar américain s’est négocié à 1, 625,67 CDF à l’indicatif et 1, 647,00 CDF au parallèle, induisant une légère dépréciation mensuelle de 0,29% et une légère appréciation mensuelle de 0,05% sur les deux segments respectifs du marché.

Concernant les réserves de change, elles se sont situées à 1.191,87 millions d’USD au 1er semestre 2018, correspondant à 5 semaines d’importations des biens et services. Aux six premiers mois de l’année, il est noté une accumulation de 347,86 millions d’USD par rapport à fin décembre 2017. S’agissant du secteur monétaire, la liquidité globale s’est accrue, en raison d’une hausse des avoirs extérieurs nets contrebalancée par une baisse des avoirs intérieurs nets. Pour ce qui est des perspectives à court terme, le CPM reste confiant quant au maintien de la stabilité macroéconomique. A cet effet, il entend maintenir le niveau actuel de l’alerte étant donné la période électorale.

Raffermissement de l’économie mondiale au juin 2018

Le Comité de politique monétaire a noté au cours de la même réunion le raffermissement de l’économie mondiale au mois de juin 2018. Selon les perspectives de la Banque mondiale, la croissance mondiale se situerait à 3,1% en 2018, portée principalement par la progression de l’investissement conjuguée au redressement du commerce international sur fond de politiques monétaires et budgétaires accommodantes.

Cependant, les incertitudes liées à la matérialisation d’une guerre commerciale, au durcissement brutal des politiques monétaires ainsi qu’à la vulnérabilité des marchés financiers pourraient avoir des effets particulièrement négatifs sur l’économie mondiale au cours des prochaines années. 

GH/ ACP

 

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