Economie

Pour soutenir l’économie du pays : Les vendeurs ambulants appellent à la réglementation du marché informel

Ils sont nombreux à travers la capitale, transportant généralement leurs marchandises sur la tête ou sur les bras ou encore sur le corps. Ils, ce sont les vendeurs ambulants. On peut les voir sillonner à Kinshasa à travers les rues et avenues, à la sortie des écoles et universités, au marché et aux arrêts de bus. Certains des marchands ambulants exercent ce commerce à la criée pour attirer l’attention des clients afin qu’ils achètent chez eux, d’autres se contentent juste de faire circuler leurs marchandises sans aucun commentaire.

C’est un travail que de nombreux jeunes exercent à Kinshasa depuis plusieurs années par manque d’emploi. Bien que leur gagne-pain ne soit pas reconnu par l’Etat, ils sont obligés d’exercer ce commerce pour subvenir à leurs besoins essentiels. Nous sommes allés à la rencontre de quelques vendeurs ambulants dans la ville afin d’en savoir plus sur leur petite activité.

Un vendeur d’eau en bouteille et boisson gazeuse nous a expliqué comment il mène ses activités. « Je promène la marchandise vu que je vais à la rencontre des clients à travers plusieurs avenues. J’ai énormément d’avantage en vendant de la sorte que d’être sur place. Les moyens ne me permettent pas de louer un petit magasin pour vendre. D’ailleurs, la marchandise que je vends ne m’appartient pas. Le matin, Je prends les paquets de jus chez une personne qui me donne pour vendre. Un paquet de jus revient à 5000 et lorsque je vends j’ai un bénéfice de 1000fc sur chaque paquet. Je rends 5000fc à la personne qui m’en donne et les 1000fc sont à moi. Donc si je je vends 8 paquets, je récupère 8000fc et je donne 40 000fc à mon fournisseur. Il y a des journées où je peux me retrouver avec 24 000 fc de bénéfice. » a-t-il expliqué.

Les vendeurs ambulants ne demandent qu’une chose à l’Etat celle de rendre formel ce type de commerce car le taux d’emploi est largement en baisse à Kinshasa. S’il tenait à abandonner, vers quoi seront-ils tournés pour gagner leurs vies.  » Nous demandons juste à l’Etat de nous imposer une taxe, s’ils tiennent à ce que nous le faisons légalement. Au lieu de nous chasser comme des chiens dans la rue ou de nous arracher ce que nous vendons. Ça fait un an que je fais ce travail et jusqu’à ce jour  desnous n’avons jamais entendu qu’ils ont fixé une taxe et que nous avons refusé de payer », a dit un vendeur de pain et de boudin.

D’autres jeunes, provenant de l’intérieur du Pays, viennent à Kinshasa à la recherche du bonheur, ne s’imaginant pas des difficultés socioéconomique se trouvant à Kinshasa. C’est le cas de ce jeune venu de Boende dans la province de la Tshuapa. « Je vends du lait concentré sucré sur la route. Mon fond de commerce était de 20 000fc  et cela remonte à 1 mois seulement que je suis dans cette affaire. J’ai vendu jusqu’à ce que j’ai eu un nouveau capital de 41 000fc. Je gagne quand même petit à petit par rapport au peu que j’ai investi. Par jour, je peux vendre la moitié du carton. Une boîte de lait revient à 1000fc et dans le carton il y en a 60. Le problème est que les policiers des fois nous poursuivent parce qu’ils ne veulent pas que nous vendons ici en ville. C’est difficile de trouver du travail parce qu’il n’y en a pas mais au moins qu’on nous laisse vendre. »

Les conditions socioéconomiques précaires en RDC et particulièrement à Kinshasa constituent un sujet qui a traversé le fil des années. La population kinoise s’est accommodée à ce climat en créant de petits emplois afin d’avoir ne fut-ce qu’un pain pour remplir leurs estomacs. L’Etat quant à lui, ne doit pas seulement être celui qui impose des sanctions mais il doit être une pièce motrice dans l’amélioration des conditions de vie de sa population.

Damany Mujinga

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