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Pour une période de six mois : Les troupes Kényanes en RDC coûteront un peu plus de 32 millions US

Plus rien ne devrait faire obstacle au déploiement des troupes Kényanes à l’Est de la RDC. L’Assemblée nationale du Kenya a approuvé mercredi la demande du gouvernement d’envoyer un contingent dans le Kivu dans le cadre de la force régionale d’Afrique de l’Est, conformément à la volonté des chefs d’État de la communauté d’Afrique de l’Est. Un débat particulièrement chaud et sans fard a été engagé au parlement kényan pour délibérer notamment sur la question de l’opportunité et le financement des opérations de la KDF (Kenya Defense Force) en terre congolaise.
Les troupes de l’armée Kényane en RD Congo coûteront 4,5 milliards de shillings au contribuable, soit un peu plus de 32 millions de dollars US en six mois. Un montant qui a suscité un débat houleux dans l’organe délibérant Kenyan. Plusieurs députés ont soulevé des questions sur les défis économiques et sécuritaires auxquels le pays (le Kenya) est confronté. Les dépenses pour la KDF en RDC iront principalement à l’équipement, aux opérations et au paiement des indemnités des soldats.

Bien qu’une possibilité d’un financement international existe pour les opérations, certains élus se sont opposés à un tel engagement, évoquant les urgences internes auxquelles le Kenya est confronté. Le député Jared Okello qui s’est vigoureusement opposé au déploiement du contingent de son pays, affirmant que « le Kenya a déjà suffisamment de problèmes à régler, a souligné que « le pays (le Kenya) est actuellement confronté à des défis liés à la sécheresse prolongée qui l’affecte ainsi qu’aux problèmes de sécurité locale ». « Cet argent aurait pu être mieux dépensé pour faire face à ces défis et à bien d’autres », a déclaré Okello.

L’approbation du déploiement de la KDF est intervenue alors même que les députés se plaignaient que le budget était trop élevé pour un pays qui avait récemment adopté des mesures d’austérité en raison d’un espace fiscal limité et d’une sécheresse prolongée.

Le député Nelson Koech, président de la commission de la défense, du renseignement et des relations étrangères de l’Assemblée nationale qui a examiné et approuvé la demande de l’exécutif, a déclaré devant l’organe délibérant que le déploiement des KDF au sein de la force régionale « est aligné stratégiquement sur les intérêts nationaux du Kenya ». « Il renforcera la capacité du pays non seulement à répondre aux menaces émanant du conflit des Grands Lacs, mais aussi à atténuer les menaces qui pèsent sur la stabilité du Kenya et à renforcer ainsi la sécurité de ses citoyens », a ajouté Nelson Koech.
Il a également noté que « le Kenya sera également en mesure de protéger ses intérêts vitaux, y compris les entreprises kényanes comme les banques opérant en RDC, les nombreux hommes d’affaires kenyans au Congo, le commerce bilatéral avec la RDC et l’utilisation du port de Mombasa par la RDC, entre autres ».

Noël Koech a également expliqué aux députés que le budget des opérations a été revu à la hausse après une visite de reconnaissance dans la zone de déploiement (Le Nord-Kivu) qui a nécessité un changement de stratégie.

Le contingent des Kenyan sera le deuxième après le déploiement dans le Sud-Kivu depuis le 15 août, des troupes burundaises. Le Sud-Soudan a également déjà apprêté et entraîné des troupes pour être déployées à l’Est de la RDC, toujours dans le cadre de la force régionale. Les députés Kényans affirment aussi que l’Ouganda enverra ses troupes dans le courant du mois et la Tanzanie rejoindra la force plus tard.

Le mandat de la force régionale est de planifier et de mener conjointement des opérations avec les Forces Armées de la RDC (FARDC) dans l’Ituri, le Nord et le Sud-Kivu afin de vaincre les groupes armés locaux et étrangers.

Patrick Ilung

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