Economie

Pour une solution durable à la protection de l’environnement : La RDC et la SFI, d’accord pour le lancement d’un programme des mini-réseaux solaires

Alors que la Cop26 accouche d’un accord minimal sur la transition énergétique, la République Démocratique du Congo, deuxième poumon mondial vert de la planète, vient de réaliser un grand pas dans ce processus d’accès à l’énergie propre car elle vient de signer à travers le Ministère des Finances un accord important avec la Société Financière Internationale (SFI). Il s’agit du lancement d’un programme de mini-réseaux pour l’accès à l’électricité dans les zones non desservies par la SNEL. Cet accord s’inscrit dans le cadre du programme Scaling Mini-Grid du Groupe de la Banque mondiale en faveur des foyers, des entreprises, des écoles et des hôpitaux.

Selon le Ministère des Finances, la SFI et la RDC s’associent pour apporter une énergie propre à plus
de 1,5 millions de personnes. En collaboration avec la Banque mondiale et l’Agence multilatérale de garantie des
investissements (MIGA), la SFI va collaborer avec les autorités congolaises afin d’attirer des opérateurs privés pour développer, financer et exploiter des mini-réseaux à travers des partenariats public-privés.

Ce programme tombe à point nommé car la RDC a l’ambition de connecter 30 % de sa population à l’électricité à l’horizon 2024, contre à peine 19 % actuellement. Avec un objectif de plus de 200 mégawatts de capacité installée répartis sur deux projets initiaux de mini-réseaux et représentant un investissement total de plus de 400 millions de dollars US, le programme SMG pour la RDC constitue la plus grande opération en préparation dans ce domaine sur le continent africain.

Pour Nicolas Kazadi, Ministre congolais des Finances, les mini-réseaux restent aujourd’hui une solution incontournable pour l’amélioration des conditions socio-économiques des populations et d’accélérer le processus d’accès à l’énergie propre par un grand nombre de la population.

 » Les mini-réseaux portés par le secteur privé sont au cœur de la stratégie gouvernementale pour favoriser l’accès à l’électricité dans les zones non desservies par la compagnie nationale », a-t-il déclaré avant de souligner qu’ils constituent une solution innovante et économique, capable d’améliorer les conditions de vie de nombreux Congolais et de stimuler l’activité économique.

Convaincu que les mini-réseaux constituent une solution durable à la protection de l’environnement, Olivier Mwenze Mukaleng, Ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, a de son côté indiqué que le programme d’investissements prioritaires du gouvernement s’exécute dans 21 des des 26 chefs-lieux des provinces de la RDC.

« Nous sommes convaincus par le potentiel des mini-réseaux verts pour aider à accélérer l’électrification de la RDC d’une manière durable et respectueuse de l’environnement. C’est pourquoi notre programme d’investissements prioritaires prévoit de déployer ces solutions dans 21 des 26 chefs lieux où vit aujourd’hui un tiers de la population congolaise n’ayant pas accès à l’électricité, »

Grâce à une source d’énergie renouvelable en général des panneaux solaires associée à un stockage par batteries et à un système local de distribution, les mini-réseaux verts peuvent alimenter des foyers, des petites entreprises et des industries non raccordés aux réseaux nationaux. Si le marché est encore sous-développé, les innovations en matière des technologies et des modèles commerciaux, ainsi que la baisse des coûts, font de ces mini-réseaux une solution de plus en plus populaire en Afrique.

Malgré une amélioration globale de l’accès à l’électricité dans les marchés émergents, l’Afrique est à la traîne. Selon le rapport de suivi de l’ODD 7, l’Afrique subsaharienne concentre les trois quarts du déficit
mondial en matière d’accès, avec 570 millions de personnes, soit environ la moitié de la population du
continent non raccordées à l’électricité en 2019. D’après les estimations de la Banque mondiale, 90 % de la population mondiale sans accès à l’électricité vivra dans cette région à l’horizon 2030.
Le marché des mini-réseaux représente une opportunité d’investissement estimée par la Banque mondiale à plus de 200 milliards de dollars pour connecter 500 millions de personnes à 210 000 mini-réseaux d’ici à 2030 dans les pays d’Afrique et d’Asie.

En plus d’être rentables, les mini-réseaux peuvent aussi avoir un impact positif sur l’environnement. Par exemple, 210 000 mini-réseaux alimentés par l’énergie solaire permettraient d’éviter le rejet de 1,5 milliard de tonnes d’émissions de CO2. Ils offrent également aux services publics nationaux une solution gagnant-gagnant en ouvrant la voie à une expansion financièrement plus viable des réseaux électriques.

À propos de la Société financière internationale (SFI)membre du Groupe de la Banque mondiale, est la principale institution de développement axée sur le secteur privé dans les pays émergents. Elle mène des opérations dans plus d’une centaine de pays, consacrant son capital, ses compétences et son influence à la création de marchés et d’opportunités dans les pays en développement. Au cours de l’exercice 2021, SFI a engagé un montant record de 31,5 milliards de dollars en faveur des sociétés privées et d’institutions financières dans des pays en développement, mobilisant ainsi les capacités du secteur privé pour mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée alors que les économies font face aux répercussions de la pandémie de COVID-19.

Djodjo Mulamba

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