La pratique de l’automédication est un phénomène réel qui se vit en République démocratique du Congo (RDC) en général et à Kinshasa en particulier. Elle est surtout accentuée par l’ignorance de la majeure partie de la population congolaise sur les risques auxquels elles s’exposent en prenant des médicaments sans l’avis du médecin. Il est fréquent de voir certains soit acheter soit consommer des produits pharmaceutiques sans prescription médicale. Face à la montée et la normalisation de cette pratique dans la vie courante, la rédaction de Géopolis a approché un médecin pour faire avec lui le contour de cette question.
Pour le médecin généraliste David Gondele, « l’automédication c’est l’effet de consommer de médicaments par un patient sans au préalable avoir eu la prescription ou la recommandation du médecin, ou le cas échéant, d’un personnel médical, un personnel soignant.» a-t-il expliqué.
Pour lui, il existe des médicaments qu’on peut prendre sans l’avis du médecin. Généralement des produits pour soulager des symptômes en attendant de voir le médecin.
« Le plus couramment utilisé, c’est la catégorie de médicaments qu’on appelle les antalgiques. C’est-à-dire les médicaments qui agissent contre la douleur. Le plus connu, c’est le paracetamol, un médicament qu’on peut prendre en cas de mot de tête, de fièvre ainsi de suite. Bien que c’est un médicament dont l’utilisation doit aussi se faire avec circonspection, car il y a des doses à ne pas dépasser et il faut respecter les intervalles de temps de prise, » a-t-il indiqué.
Mais il y a aussi le risque que le patient court derrière le fait de procéder à l’automédication. Le docteur Gondele a avancé que « le principal désavantage de l’automédication, c’est souvent lié au fait que c’est un traitement symptomatique. Donc on soulage des symptômes sans forcément traiter la cause. Le deuxième désavantage ça peut être lié au non respect de posologie, parfois on peut avoir tendance à prendre le médicament en excès, ou sinon à prendre de doses qui ne sont pas suffisantes. Un autre désavantage, c’est que le traitement soit inapproprié, qu’on prenne un médicament mais qui n’est pas indiqué pour la pathologie dont on souffre, parce qu’elle n’a pas forcément été diagnostiquée puisqu’on a pas vu le médecin. Un autre désavantage, c’est également le risque de masquer les symptômes et laisser évoluer les maladies sous-jacente.» s’est-il expliqué devant le micro de Geopolis.
Ce sont là selon le doceur David les principaux désavantages de l’automédication qui peuvent entraîner des risques « d’intoxication de médicaments, des risques d’insuffisance rénale par exemple des risques des effets secondaires très mal tolérés.»
Au delà de ces faits et explications de l’expert en médecine, la République démocratique du Congo comme partout la réglementation sur la vente et l’utilisation des produits pharmaceutiques. Ce qui est visiblement peu observé.
Bénie Mbaya