Présidence de l’Union Africaine : Félix Tshisekedi reçu par Alpha Condé à Conakry!

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Décidément, Alpha Condé prend très à cœur son poste de président en exercice de l’Union Africaine (UA). Ainsi, à la différence de son prédécesseur le président tchadien Idriss Déby Itno qui, dans la crise post électorale au Gabon notamment, avait dépêché des émissaires, le président guinéen, lui, n’hésite pas à s’impliquer directement pour la résolution des crises dans le continent. C’est ainsi que le samedi 11 mars 2017, à sa demande, Félix Tshilombo Tshisekedi, le fils de l’opposant historique, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, par ailleurs, nouveau leader encore ‘’contesté’’ du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (RASSOP), la plateforme opposée à un troisième mandat pour Joseph Kabila, a été reçu au palais Sekhou Touré Ya à Conakry, capitale de la République de Guinée.

Rien n’a filtré de l’entretien auquel, nous dit-on, Mme Tshisekedi était associée. Toutefois, on imagine que la rencontre a porté sur la sortie de crise en République Démocratique du Congo (RDC). En particulier, Alpha Condé et son hôte ont dû explorer les pistes permettant la mise en œuvre de l’Accord politique de la Saint-Sylvestre, toujours en souffrance. Obtenu au forceps par les évêques de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), l’Accord bât de l’aile depuis la disparition, le 1er février 2017 du Sphinx de Limete. De fait, depuis ce décès, on assiste d’une part à une polémique insensée entre le Pouvoir et l’Opposition, autour du rapatriement de la dépouille mortelle et du lieu de son enterrement à Kinshasa, et de l’autre, à une double féroce guerre de succession au sein du Rassemblement et de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS, parti-phare de l’Opposition).

Dans un tel contexte, la prompte intervention d’Alpha Condé peut tout d’abord passer pour une réaction logique de l’Union Africaine, en vue de sauver ce qui peut l’être encore dans cette lancinante crise congolaise. Et pour Félix Tshisekedi surtout, la rencontre avec le président guinéen peut sonner comme un soutien de taille dans l’optique du poste de Premier ministre de la Transition qu’il convoite ouvertement.

Pour rappel, Alpha Condé est le nouveau président de l’Union Africaine élu lors du 28ème sommet des chefs d’État de l’organisation panafricaine à Addis-Abeba, Ethiopie. Le président guinéen Alpha Condé a été désigné par ses pairs pour succéder à son homologue tchadien Idriss Déby Itno à la présidence tournante de l’ex OUA.

L’élection à la présidence tournante de l’organisation panafricaine a eu lieu pendant une réunion à huis clos, avant la cérémonie d’ouverture du sommet des chefs d’État qui s’est tenu dans la capitale fédérale éthiopienne, lundi 30 et mardi 31 janvier derniers.

En devenant président de l’UA, le premier citoyen guinéen hérite de son prédécesseur des problèmes non résolus tels que la crise au Burundi, l’impasse politique en RDC, le terrorisme au Nigeria, au Kenya et au Cameroun, le conflit armé au Sud-Soudan, le réchauffement climatique en Afrique, les migrants clandestins, la xénophobie en Afrique du Sud, pour ne citer que ceux-ci.

Cependant, sur le long terme pour Alpha Condé, la crise congolaise doit être surveillée avec une extrême vigilance afin d’éviter l’embrasement de toute la région des Grands lacs africains. Car dans cette crise, le fond du problème, estime l’Opposition congolaise, serait la volonté du président Joseph Kabila de s’offrir une rallonge à lui interdite par la Constitution. Ce que nie toujours la Majorité au pouvoir. Or, en la matière, le nouveau président en exercice de l’Union Africaine, est lui-même, soupçonné de vouloir modifier la loi fondamentale dans son pays la Guinée. Encore qu’avec la médiation d’Edem Kodjo, l’ex Secrétaire général de l’OUA, les Congolais doivent avoir appris à se méfier des initiatives estampillées UA. Dossier à suivre !!!

Dieudonné Buanali