Economie

Président du patronat congolais : Albert Yuma :  » Le camp de la FEC, c’est le camp de l’économie nationale, celui du développement.  »

En sa triple qualité de Président du patronat congolais, de Président du Conseil d’administration de la Générale des carrières et des mines (Gécamines S.A.) et de Chairman de l’Entreprise Générale du Cobalt (EGC, filiale à 95% de la Gécamines S.A. et 5% pour l’Etat congolais), qui a lancé officiellement ses activités, le 31 mars 2021, depuis Johannesburg (Afrique du Sud), M. Albert Yuma Mulimbi, a accordé, le samedi 17 avril dernier, une interview exclusive à Radio France Internationale (RFI) au cours de laquelle, le patron des patrons congolais est revenu sur les circonstances ayant conduit à la création de cette jeune entreprise minière d’État -ayant pour objet d’exercer le monopole d’achat sur toute la production artisanale de cobalt congolais, sa transformation et sa commercialisation- et sur le feuilleton de sa réélection, pour la 6ième fois consécutive par ses pairs, à la tête de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC).

 » Quand on parle de l’exploitation du cobalt (Ndlr: En République Démocratique du Congo), on dit souvent que le groupe Glencore a exporté autant, Tenke Fungurume Mining (TFM) a exporté autant, la Sino-congolaise des mines (Sicomines) a exporté autant… Mais on oublie de citer que c’est le cobalt du Congo et le gisement leur a été donné par une entreprise congolaise, la Gécamines S.A.  », a déclaré d’entrée de jeu M. Albert Yuma Mulimbi, PCA de la Gécamines et de EGC. Avant de s’interroger sur la vraie contribution de la production du cobalt dans le budget de l’État en RDC :  »Et aujourd’hui, l’année dernière on a exporté près de 100 000 tonnes de cobalt mais quels sont les revenus pour l’Etat congolais ? On va nous dire que cette année si l’Etat congolais va bénéficier de plus ou moins 1,3 milliards USD mais c’est sur 15 milliards USD d’exportation. C’est très peu.  »

Que fait la société-mère de EGC pour corriger ce désiquilibre ? A cette question, le chef du management de l’ex fleuron de l’économie congolaise, M. Albert Yuma, est resté égal à lui-même en ce qui concerne la défense des intérêts de la Gécamines et de surcroît, ceux de sa patrie :  » Alors ce que nous avons décidé. Puisque selon les conventions, on ne peut pas unilatéralement changer le partenariat industriel, il y a un volet du cobalt que nous pouvons récupérer. C’est ça que le Président Tshisekedi a décidé en 2019. Commençons par récupérer ce qu’on peut récupérer sur le cobalt artisanal.  »

Un cobalt artisanal qu’on ne vend pas sur le marché parce que pour sa production, on recourt à la main-d’œuvre bon marché constituée des femmes enceintes et enfants, et qu’il y a régulièrement des accidents dans ces mines artisanales congolaises. C’est à la suite d’un accident en 2019, au moment où il séjournait encore dans le Haut-Katanga que le Président Tshisekedi avait pris la décision de prendre en main la gestion de ce métal précieux et d’édicter des nouvelles règles pour le cobalt artisanal qui représente entre 25 et 30 % de tout le cobalt produit et donc exporté.  » Mais (malheureusement) ce cobalt-là est exporté de façon illicite  », reconnaît le PCA de EGC.

S’agissant de sa réélection pour la 6ième fois consécutive à la tête de la FEC, certaines personnes disaient qu’il était un proche du Président honoraire Joseph Kabila. Maintenant que la politique a changé, il va tomber. Le Président Albert Yuma a-t-il changé de camp ? Le patron des patrons s’est-il rapproché du Président Félix Tshisekedi ?

Voici sa réponse :  » Le camp de la FEC, c’est le camp de l’économie nationale. C’est le camp du développement. C’est ça le seul camp de la FEC.  »

Monsieur le Président, mais on connaît les conditions posées pour organiser et prendre part aux élections de la FEC. Il y a eu même quelqu’un d’autre qui a failli prendre votre place et puis, il y a eu une intervention de la justice pour qu’on vous rétablisse. Cela veut dire qu’il y a quand-même de jeu politique ?

Au Président réélu de la FEC de dire :  » Non. Il y a eu aucun jeu politique. Il n’y a eu qu’une seule élection le 26 novembre 2020 qui avait réélu M. Albert Yuma. Tout le reste, c’était de la mascarade. Et la justice n’a fait que rentrer dans le droit de l’élection qui avait eu lieu le 26 novembre. Vous savez, c’est la première fois dans ce pays qu’un Président sortant passe le flambeau à un Président entrant. C’est un signal fort. Que les gens comprennent que tout peut se faire autour d’une table dans des négociations. J’encourage les politiques à ça.  »

Dieudonné Buanali

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