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Qui veut la tête de Jean Claude Kazembe ?

Depuis quelques jours il n’est plus à Lubumbashi, il est avons-nous appris à Kinshasa pour répondre des certains faits qui lui sont reprochés par ceux qui estiment en avoir le droit, c’est possible, mais la vérité est ailleurs et les investigations de Géopolis Hebdo font remonter à la surface une cabale bien huilée contre un serviteur de la République, une cabale comme beaucoup d’entre les responsables d’Etat l’ont expérimenté au moment même où ils décidaient de se conformer à une éthique de responsabilité et se donner l’obligation des résultats.

Jean Claude Kazembe Musonda est à Kinshasa pour faire face à des accusations proférées au sein de certaines sphères de la majorité sur la qualité de sa gestion et sur un enrichissement suspect que l’on aurait constaté par les mêmes intelligences. Tout cela est possible, car dans le monde des hommes on ne peut rien réfuter sans vérification. Mais à l’analyse des faits que nous avons disposés il convient d’abord de poser des questions préalables à savoir de quoi l’on parle ? On parle du Haut Katanga, la province la plus politiquement importante après Kinshasa, province des grands enjeux. Cette province est en réalité parmi celles dont les différents gouverneurs ont l’obligation réelle des résultats car leurs actions ont un impact sociologique important sur la configuration même de la majorité au pouvoir. C’est dont avec beaucoup de passion que des discours sont tenus par les uns et les autres en faisant commerce facile des rumeurs et des accusations gratuites.

C’est dans cette province qu’il y a eu un gouverneur célèbre dont les ambitions pour la magistrature suprême ne sont pas un secret, et il est normal que ses sociétaires fassent de son bilan, l’argument principal de sa campagne. Or Jean Claude Kazembe en cherchant dans le cadre de la continuité des affaires de l’Etat à poser des actes parfois plus substantiels, est en réalité entrain de démentir le bilan historique. Delà à chercher à ce qu’il échoue dans toute son entreprise, il n’y a qu’un pas et dans le domaine du cynisme politique c’est une réalité certaine. Un deuxième plan à considérer avant d’aborder le fond de la question est le fait que pendant longtemps plusieurs bonzes ont bénéficié d’un régime des faveurs, avec ou sans la bénédiction des autorités ils se sont accaparés des pans entiers de l’économie de la province et ont construit des empires financiers parfois au mépris de la loi, mettant en exergue leur appartenance à la majorité comme un sauf conduit. Est-il alors étonnant qu’un gouverneur nouvellement élu et décidé à changer les choses ne soit attaqué par ceux-là même qui ne seront pas contents du changement ? Comment expliquer que les faits évoqués publiquement ou en privé contre Jean Claude Kazembe soient si dénués de fondement ?

Qu’avons-nous appris ? Il est reproché au gouverneur Jean Claude Kazembe d’être un tribaliste, c’est-à-dire de privilégier les membres de sa tribu dans l’attribution des postes de responsabilité. Rien de plus faux car selon les listes des membres de son cabinet que nous avons analysé on a constaté que sur dix conseillers 4 sont du Haut Katanga et les 6 autres des autres provinces voire même loin du Grand Katanga. C’est la même situation au niveau des ministres et des autres responsables de la province, il est quand même difficile de considérer de tribaliste un homme qui a nommé dans son cabinet un congolais d’origine libanaise. La vérité est ailleurs, certaines forces politiques de la majorité ont estimé que la nomination sinon l’élection de cet homme au poste de gouverneur était dû à, leur principale action auprès des décideurs et donc par conséquent elles avaient le droit à la cogestion. Pour certains leurs recommandations de nomination n’ont pas été respecté par Jean Claude Kazembe. Certains en conflit privé ont nourri cette opportunité pour tout traduire en termes politiques et en diabolisation du Gouverneur.

Les faits évoqués par la rumeur sont si démontables que le problème est ailleurs, il se résume à empêcher Jean Claude Kazembe a réussir son mandat, car il va détruire un prochain discours de campagne à ceux qui ont fait de cette province leur argument principal pour les élections de demain. C’est pourquoi il ya une spéculation permanente sur le prix du maïs et sur certains produits de première nécessité. Ce sont des thèmes de campagne et lui il a le « culot » de venir travailler sur les cendres de leur gestion ?

Et pourtant en moins d’une année, Jean Claude Kazembe a à son actif plusieurs réalisations notamment la construction d’un immeuble du Gouvernement qui est à sa phase de finition, la construction d’un mausolée sur le lieu même de l’assassinat de Patrice Lumumba, le projet des villages agricoles, la réhabilitation des certaines infrastructures comme la prison de Bulowo, la commune de Kikula, la route Kasomeno-Kasenga, l’asphaltage de la route Likasi. Ce qui dérange c’est la méthode de travail du gouverneur, méthode qui empêche la magouille de se développer et aux prédateurs de prospérer, c’est pourquoi ils lui en veulent de ce contrôle sur les questions de bonne gouvernance. Il n’est pas interdit à un gouverneur de rendre compte, sur le plan de sa gestion, de laisser les services concernés de revisiter les comptes de l’Etat. Mais la chasse aux sorcières pour des motifs fallacieux est une erreur tactique qui d’ailleurs va pousser une partie de la majorité qui y a goûté de faire indirectement le jeu de l’opposition car en s’attaquant ainsi à leur élément, ils ne construisent pas une force, ils réduisent celle-ci à des réflexes commerçants. Jean Claude Kazembe a peut-être des défauts, mais ce n’est ni celui du tribalisme ou de détournement des fonds publics voir d’un enrichissement sans cause. Cette province a besoin de son élu, représentant du chef de l’Etat, il doit travailler pour réaliser les promesses contenues dans son programme sinon le Haut Katanga deviendra un terrain de grande désillusion.

Robert Tanzey

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