Culture

RDC – Etats Généraux de l’ESU : Irène Esambo appelle à la réduction des frais academiques pour les étudiants en situation de handicap

 » La stigmatisation et les frais académiques jugés exorbitants poussent les étudiants vivant avec handicap à abandonner les études supérieures et universitaires  », a déclaré, la Ministre déléguée en charge des Personnes vivant avec handicap, au cours des États Généraux de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) qui se sont tenus, du 10 au 14 septembre derniers, à Lubumbashi, chef-lieu de la richissime province du Haut-Katanga. Le Warrior Irène Esambo Diata qui a prononcé son discours de circonstance lors de la troisième journée des assises des États Généraux de l’ESU, a fait un plaidoyer en faveur d’une éducation inclusive des tous les étudiants, plus spécialement de ceux vivant avec handicap.

Pour Irène Esambo, ces étudiants font face à plusieurs autres difficultés qui sont à la base du taux de déperdition académique sans cesse croissant. Les étudiants en situation de handicap ne se sentent pas soutenus tout au long de leur parcours académique. Elle a évoqué le cas de ceux qui ont des problèmes de communication et qui doivent suivre les cours dans les mêmes conditions que les autres.

Pour corriger cette injustice, Irène Esambo propose qu’au sein de chaque institution d’Enseignement supérieur et universitaire soit créé un Service ou une Direction chargée de recevoir les étudiants vivant avec handicap pour qu’ils expliquent leurs difficultés et qu’ils soient orientés dans le but de leur permettre d’étudier aussi dans des bonnes conditions.

A ces difficultés s’ajoute aussi la question relative aux frais d’études qu’elle trouve exorbitants pour les personnes vivant avec handicap. Ces derniers sont, dès le départ, victimes de la stigmatisation même au sein de leurs familles respectives. Ainsi, le membre du Gouvernement Sama Lukonde a plaidé pour que ces frais académiques leur soient allégés :  » Être handicapé, c’est un problème au-delà de la formation et de l’acceptation et ça commence même au niveau de la famille. Beaucoup des parents négligent les études de leurs enfants. Voilà pourquoi, je fais encore ce plaidoyer pour demander qu’il y ait un allègement de payement des frais  ».

D’après le Rapport de l’enquête E-QUIBB de l’Institut national de la statistique (INS) rendue publique en septembre 2018, les principales raisons de la déperdition des enfants du système éducatif varient selon le niveau scolaire.

Au niveau primaire, ce sont les frais de scolarité trop élevés (61,9%), la grossesse (10,4%), l’échec ou l’abandon (10,2%), la distance (5,4 %) la maladie ou le handicap (4,7 %), le travail (2,5 %), l’insécurité (0,2%) et d’autres raisons (8,7%).

Au niveau secondaire, ce sont en particulier les frais de scolarité trop élevés (48,5%), la grossesse (24,2%), l’échec ou l’abandon (6,4%), le travail (6,1%), la maladie ou le handicap (1,9%), la distance (1,6%), l’insécurité (0,0%) et d’autres raisons (11,3%).

La situation est encore dramatique au niveau de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) où les études coûtent excessivement chères. Dès lors, il appartient à l’Etat congolais d’amplifier les mesures tendant à assurer la gratuité de l’enseignement de base et l’allègement des frais académiques afin de permettre un plus large accès des personnes en situation de handicap au système éducatif.

Dieudonné Buanali

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