Politique

RDC : Le FCC peut-il survivre au séisme politique qui s’annonce ?

La fin de la coalition FCC-CACH décidée par le président Félix Tshisekedi va être à coup sûr une occasion pour la classe politique de la République Démocratique du Congo de se reconfigurer. Le vœu du chef de l’État de s’offrir une majorité parlementaire a forcément engendré un mouvement de transhumance politique. L’Union sacrée de la nation, concept codifié par Fatshi, sera peut-être le grand moule dans lequel pourraient se fondre des forces politiques. D’ores et déjà, il est évident que les partis du CACH sont d’office membres de cette Union sacrée, à moins d’un basculement de dernière minute. Cette adhésion est de facto une redistribution des cartes puisque, aux côtés de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social et l’Union pour la Nation Congolaise, d’autres formations politiques vont être là en vue de proposer une offre, mais en échange d’une parcelle de gestion au gouvernement central et sûrement dans des entreprises publiques. On ne le dit pas assez, mais l’Union sacrée semble consacrer aussi la fin du CACH. S’il ne fait aucun doute que l’alliance du CACH va être commuée en quelque chose d’autre, étant donné que ses protagonistes vont probablement continuer à accompagner le président Tshisekedi, les interrogations demeurent quant à l’avenir du Front Commun pour le Congo.

La méga plateforme est en train d’expérimenter le mouvement de transhumance en son sein et la bataille pour la conservation de sa majorité à l’Assemblée nationale et l’élection du nouveau bureau à cette chambre du parlement vont être décisives.

Selon nos informations, parmi ceux qui sont partis du FCC, il y en a qui essaient de convaincre leurs camarades de quitter la plateforme de l’ancien Président. La famille politique de Joseph Kabila peut- elle se résigner à être dans l’opposition si jamais la majorité venait à lui échapper ? Ce sera peut-être le plus difficile à faire. Le Front Commun pour le Congo qui est né au pouvoir va-t-il se contenter d’être dans la minorité, affrontant, quolibets privations et le traitement que, en Afrique, on réserve à ceux qui n’ont pas le pouvoir? Mystère.

Le Front Commun pour le Congo qui a été mis en place en juillet 2018, est une force qui s’est construite autour de « l’idéal du Congo d’abord », selon les termes de ses cadres. Pour les caciques de cette plateforme, cette idéologie est construite autour de Joseph Kabila, autorité morale. L’ancien Président est présenté par les cadres du FCC comme le leader qui a incarné le patriotisme, dans la lignée de Laurent Désiré Kabila, de Patrice-Emery Lumumba et consorts.
Comme pour dire qu’aussi longtemps que le facteur principal sera entier, les fondamentaux resteront. Il est certes vrai que le séisme qui secoue la classe politique congolaise actuellement, a touché l’arbre FCC. Reste à savoir maintenant si l’arbre en question est touché au niveau de son noyau ou seulement à ses branches.

De toute évidence, ceux qui ont constitué cet ensemble hétéroclite FCC, étaient recrutés des horizons tellement disparates, que la lézarde ne pouvait qu’être certaine à un moment ou un autre. Si l’Alliance pour la Majorité Présidentielle de 2006, la majorité présidentielle de 2011 et son cadet le FCC ont connu plusieurs vents violents durant leurs histoires et ont résisté malgré tout, c’est la première fois qu’une éventualité d’être dans l’opposition se présente à eux. On peut donc se poser cette question : le noyau aura-t-il suffisamment de sève pour faire pousser de nouvelles branches à l’arbre ?
Au sein des partis du FCC, il y en a qui réclament la tête des cadres. Et un mouvement des jeunes veut se positionner en vue de se poser comme la relève et la nouvelle vague qui va donner une nouvelle configuration au Front Commun pour le Congo.

Patrick Ilunga

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