Economie

RDC – Pêche sur le lac Tanganyika : La baisse des statistiques de captures des poissons inquiète les scientifiques

Les chercheurs du Centre de Recherche Hydrobiologie (CRG), situé à Uvira, dans la province du Sud-Kivu, ont dénoncé la surpêche sur le lac Tanganyika au cours d’une conférence qu’ils ont animé récemment au siège de cette institution. Cette dénonciation vise dans un premier temps, d’alerter et mettre en garde tous les intervenants dans les activités de la pêche sur l’état de la surpêche sur le lac le plus poissonneux du monde et dans un second temps, de proposer des pistes de solution pour améliorer la pêche des poissons au cours de cette dernière décennie.

 » En effet, le lac Tanganyika est partagé entre 4 pays dont la RDC (45%), la Tanzanie (40 %), la Zambie (7%) et le Burundi (6%). Il possède 250 espèces des poissons Cichlidés et 75% non Cichlidés. Environ 10 millions d’habitants vivent dans le bassin versant et dépendent des ressources de ce lac. Le revenu annuel de ce lac avoisine des dizaines des millions de dollars américains. En RDC, les activités liées à la pêche constituent un gagne-pain pour 51.652 pêcheurs et 89. 796 personnes après la capture », ont-ils souligné

Les résultats de cette institution note que trois espèces des poissons sont à importance économique, à savoir, stolothrissa tanganicae, limnothrissa miodon et lates stappersi et révèlent que les statistiques des captures sur le lac Tanganyika ont diminué sensiblement, passant de 380 000 (trois cent quatre-vingt mille) tonnes et 460 000 (quatre cent soixante mille) tonnes en 1981 à 165 000 (cent soixante-cinq mille) et 200 000 (deux cent mille) tonnes à ce jour.
Hormis la pollution physique, la pollution chimique se fait voir par la présence des métaux lourds dans la chair des poissons.

Ces résultats démontrent également, non seulement une intense activité d’extraction du sable, des pierres et de coupes de saprophytes entrainant la disparition des poissons non seulement parce que leurs habitats sont détruits, mais aussi par l’augmentation des captures des immatures et la reproduction précoce des poissons en fuite de la barbarie humaine.

Le commandant-région de la force navale congolaise présent à ladite conférence, a soutenu que si une importante quantité ne plus produite, c’est parce que la période de repos biologique des poissons n’est plus respectée. Comparativement à d’autres lacs de la région des Grands Lacs, cas du lac Moero – qui n’est pas plus profond que le Tanganyika- ce dernier temps le lac Moero produit plus des poissons du fait qu’on respecte la période de repos et cela est de rigueur contrairement au lac Tanganyika.

Ces chercheurs et scientifiques congolais ont déploré également que le filet à maille prohibée et même les moustiquaires sont utilisés en RDC contrairement à la Zambie, la Tanzanie et le Burundi, avant d’appeler à une prise de conscience collective afin de relever le défi.

Il est impérieux de noter que le lac Tanganyika est l’un des plus Grands Lacs d’Afrique, deuxième lac africain par la surface après le lac Victoria, le troisième au monde par le volume après la mer Caspienne et le lac Baïkal, le deuxième au monde par la profondeur après le lac Baïkal, et le plus long lac d’eau douce du monde (677 km). Il contient 18 % du volume d’eau douce libre de surface du monde. Malgré des caractéristiques oligotrophiques, le lac est paradoxalement très productif en poissons (200 000 t/an).
Les captures pélagiques concernent principalement deux espèces de sardines : Stolothrissa tanganicae et Limnothrissa miodon, et une espèce de perche : Lates stappersii. L’abondance de ces espèces fluctue en fonction des conditions environnementales liées notamment à l’existence de vagues internes dans le lac.

Edouard Funda

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