Politique

RÉCHAUFFEMENT ET CHANGEMENT CLIMATIQUES : LA RDC, UNE PARTIE DE LA SOLUTION

La deuxième plus grande étendue des forêts tropicales de la planète se trouve en Afrique centrale, dans le bassin du Congo. Elle assure la subsistance de quelques 80 millions d’habitants dans la région. Sa biodiversité joue un rôle essentiel dans la régulation du climat de la planète, car la forêt tropicale absorbe une grande partie du dioxyde de carbone que produisent les puissances industrielles. Il est important de souligner que des milliers de paysans tirent leur substance de ses forêts ; la déforestation quotidienne pour subvenir aux besoins des riverains entraîne des pertes énormes des milliers d’hectares des forêts primaires chaque année, ajouter à cela les conséquences du changement climatique.

Les forêts du basin du Congo reconnues sont en deuxième position mondiale dans leur capacité d’absorption du dioxyde et protection de la planète mais malheureusement, le constat est qu’elles n’attirent pas beaucoup l’attention des scientifiques, ni des pouvoirs publics encore moins des décideurs mondiaux que celles d’ailleurs.

Neuf ans durant (entre 2008 et 2017), des flux financiers internationaux destinés à la protection et à la gestion durable des forêts dans les zones tropicales, ont été répartis injustement comme suit : l’Asie du Sud-Est 55%, l’Amazonie 34% mais l’Afrique 11%, pourtant plus efficace en absorption que les autres selon une récente étude publiée en 2020 mais, elles restent toujours lésées. Est-ce par manque de lobbying, du leadership ou c’est fait exprès ?

En 2021, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) n’a pas pu inclure dans son rapport les tendances passées en matière de chaleur extrême du bassin du Congo faute de données suffisantes permettant à le faire. Ces forêts ne pourront pas être protégées contre les paysans qui en dépendent sans les mesures palliatives solides en compassion pour la protection de ces aires protégés. Lesdites mesures ne sont pas équitables et équilibrées selon les zones.

Plus les températures augmentent ainsi que les déforestations, plus elles (forêts) diminuent en capacité d’absorption du dioxyde de carbone même si ceci n’est pas remarquable à l’œil nu à cause de son exploitation illicite par les contrebandiers et les paysans qui en dépendent.

La démographie croissante en Afrique n’arrange pas grand-chose et le manque criant d’expertise en la matière présagent l’amplification de la déforestation si rien n’est envisagé.
Il faut des études sérieuses et une bonne politique financière pour éviter la catastrophe environnementale imminente du bassin de Congo. C’est un cri d’alarme qu’il faut lancer à tue-tête.

Qu’est-ce qu’il faudra faire ?

En premier lieu, il faut suivre l’exemple du Brésil :
– Constituer des groupes d’experts qui évoluent sur terrain et qui conseillent les gouvernements des pays membres,
– Former et créer une expertise scientifique des ressortissants de la région, pour la surveillance et la protection de nos 240 millions d’hectares de forêts tropicales,
– Sensibiliser et Conscientiser les paysans sur l’importance de la conservation et protection de la nature. Cette liste n’est pas exhaustive.

Les voix s’accordent de plus en plus que sa sauvegarde doit devenir une priorité mondiale pour les responsables politiques, les scientifiques, mais surtout pour les bailleurs de fonds et décideurs mondiaux.

Que Gagnent les pays du bassin du Congo en échange de la protection des leurs forêts tropicales au regard de son rôle dans le système terrestre (planétaire) ? Force est de savoir que cette région joue un grand rôle et rend un grand service à l’humanité mais malheureusement, ses communautés sont très pauvres. Ces dernières font exposer ses forêts et écosystèmes à une exploitation aveugle et incontrôlée.

ll faut nécessairement des solutions plus pragmatiques comme alternatives à sa destruction pour qu’elles restent debout et gardent sa capacité d’absorption de gaz carbonique produits par des puissances industrielles qui n’ont que faire de la misère de ses communautés.

Demander aux institutions de pays du bassin du Congo de protéger ces forêts sans tenir compte du vécu des riverains qui en dépendent, c’est comparable à demander à un pays classé puissance nucléaire d’arrêter l’enrichissement d’uranium. Les forêts d’Afrique centrale sont sous pression énorme des communautés qui y vivent, pour qu’elles subsistent et restent debout, il faut trouver une alternative au bois de chauffe qui est utilisé quotidiennement pour cuisiner, au bois qui est utilisé pour construire des maisons (bicoques et huttes) et à la production de la braise.

Que peut la RDC ?

La RDC faisant partie intégrante de ces forêts, est l’un des pays-solutions pour limiter l’ascension de la température planétaire à 1,5 degré. Ses immenses étendues des forêts, ses eaux, sa biodiversité… lui donne un potentiel naturel immense ! Rien qu’avec ses eaux, la RDC peut suppléer à elle seule au problème d’électricité pour la majorité de ces pays du bassin du Congo si elle a accès aux fonds internationaux d’adaptation à cette transition, pour ainsi empêcher la déforestation incontrôlée à usage domestique (bois de chauffage, braise, …) pour plus de cinq pays qui pourra être ralentie et même stopper si la RDC exploite le potentiel hydroélectrique du fleuve Congo, qui a le second débit le plus puissant après l’Amazone.

Et ceci est valable pour les autres pays du bassin du Congo, chacun dans sa spécialité et selon ses capacités s’ils ont tous accès à des fonds, répartis d’une manière égale comme c’est fait pour l’Asie et l’Amérique latine. C’est un préalable indispensable à ce que nous pensons tous mais qu’on ose dire à peine. Est-ce que la COP26 sera-t-elle une aubaine (profitera-t-elle au) pour le bassin du Congo ?

Jocia Nyanga

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