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Rencontre Tshisekedi et Kagame : Vers une résolution du conflit entre Kinshasa et Kigali ?

C’est ce mercredi 6 juillet 2022 que le Président angolais, Joao Lourenço, tentera de réunir les présidents congolais, Félix Tshisekedi et Rwandais, Paul Kagame. Cette rencontre va s’inscrire dans le cadre de sa médiation qui vise la résolution du conflit opposant les deux pays. Kinshasa accuse Kigali de soutenir l’incursion du mouvement terroriste M23 sur son territoire. Une accusation rejetée par les autorités rwandaises. Il faut dire que cette réunion fait suite aux entretiens que le Président Lourenço avait eus, fin mai et début juin 2022, avec les présidents Tshisekedi et Kagame.

Toutefois, il faut souligner que la relation entre la RDC et le Rwanda se dégrade au jour le jour. Elle n’est plus au beau fixe. Et pendant ce temps, les affrontements entre les forces loyalistes congolaises et les terroristes du M23 subsistent encore alors que les Etats membres de la Communauté Économique d’Afrique de l’Est ont pris la résolution de déployer une troupe des forces spéciales dans la partie Est du pays. « Une troupe à laquelle ne participera pas le Rwanda », a exigé la RDC.

Aussi, cette réunion de Luanda va se dérouler dans un contexte où la situation sécuritaire à l’Est du pays se détériore davantage et la situation humanitaire demeure préoccupante. Toutefois, les FARDC maintiennent la pression sur les insurgés du M23 qui ont bénéficié d’un nouvel appui de l’armée rwandaise. D’après la société civile du Nord-Kivu, 50 camions militaires ont traversé la frontière dans les zones occupées par les ennemis. Et à en croire Bintou Keïta, la cheffe de la Monusco, ce mouvement dispose des moyens militaires d’une véritable armée.

C’est pourquoi, au regard de ce fait, Jonas Tshiombela, coordonnateur national de la Nouvelle société civile congolaise estime que la RDC doit d’abord s’imposer militairement avant de compter sur l‘option diplomatique dans la résolution de la crise avec le Rwanda. Quant au président Paul Kagame qui s’est prononcé le lundi dernier sur le conflit qui l’oppose à la RDC, ce problème sécuritaire ne peut être seulement résolu par la force des armes, mais nécessite aussi des solutions politiques.

Or, dans son dernier message à la Nation à l’occasion de la fête de l’indépendance de son pays, le Président Tshisekedi avait réaffirmé fermement que le Rwanda a bel et bien agressé son pays et que toutes les options, militaire et diplomatique, restent sur la table pour mettre fin à cette situation et pacifier l’Est. Selon lui, la volonté de paix et la disposition à dialoguer ne doivent pas être considérées comme un signe de faiblesse.

Mais face à l’escalade militaire qui provoque déjà des conséquences dévastatrices pour les civils pris entre deux feux, l’Amnisty International a appelé toutes les parties au conflit à respecter strictement les règles du droit international humanitaire, notamment en faisant tout leur possible pour garantir la sécurité de la population qui a déjà souffert des derniers combats au Nord-Kivu. Plus de 80 000 personnes ont fui leur foyer depuis les débuts des combats. D’après l’ONU, les combats entre l’armée congolaise et le M23 ont fait plus d’une vingtaine des morts, dont trois enfants, parmi les civils depuis le mois de mai 2022.

La lourde mission de Joao Lourenço

Le gouvernement congolais a longtemps accusé le Rwanda de soutenir le M23, ce que le Rwanda dément toujours. Ces accusations ont repris de plus belle ces dernières semaines. Selon des sources sécuritaires, des nombreux combattants du M23 appartiennent à l’ethnie tutsie, la même que celle du président rwandais Paul Kagame. Pour sa part, le Rwanda a accusé les forces congolaises d’avoir blessé plusieurs civils lors de bombardements transfrontaliers et de soutenir les résidus de la rébellion FDLR pour attaquer son territoire, ce qui n’a jamais été démontré.

Au regard de ces déclarations contraires, Joao Lourenço aura donc une mission lourde à accomplir, car il devra mettre en commun les cahiers de charge de toutes les parties et faire taire les divergences. Le but ultime est d’obtenir un cessez-le-feu et réconcilier les deux pays. Toutefois, le retour de la paix et la stabilisation de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC s’avèrent une priorité et un impératif à privilégier par tous.

Djodjo Mulamba

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