Société

Report de l’appui financier de la Banque Mondiale à la gratuité en RDC : La CONEPT invite le gouvernement congolais à envisager d’autres mécanismes internes de financement de l’éducation

Alors qu’au lendemain de son accession à la magistrature suprême, le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi avait bien négocié et obtenu de la Banque Mondiale l’accord de principe pour l’octroi, par cette dernière, d’une aide financière évaluée à 1.800.000.000 de dollars américains, pour appuyer la mise en œuvre de la gratuité de l’éducation, une réforme saluée par les parents d’élèves, cette institution financière internationale, à la suite des révélations troublantes de l’Inspection Générale des Finances (IGF), faisant état des cas des malversations et de détournement à l’EPST, a pris la résolution de reporter ou de suspendre le premier décaissement dans le cadre de ce financement fixé à 100 millions de dollars USD. En réaction, la Coalition Nationale de l’Education pour Tous (CONEPT-RDC), par le truchement de son Coordonnateur national Jacques Tshimbalanga qui a accordé une interview à Géopolis Hebdo, salue le travail de l’IGF qui permet aujourd’hui d’avoir la lumière sur la gestion des fonds mais invite vivement le gouvernement congolais à ne pas seulement compter sur l’aide extérieure pour développer le secteur de l’éducation au pays. Le gouvernement doit donc envisager des alternatives de financement internes.

A en croire le Coordonnateur national de la CONEPT, la position prise aujourd’hui par la Banque Mondiale vient conforter les multiples plaidoyers de son organisation sur la nécessité pour le gouvernement de la République Démocratique du Congo d’envisager un financement innovant de l’éducation.
«Nous avons toujours dit que l’aide extérieure a toujours été incertaine. Si un pays doit compter sur l’aide extérieure pour développer son éducation, on ne parle pas seulement de la RDC mais n’importe quel pays, si ce pays-là doit compter sur l’aide extérieure pour développer son éducation, eh bien, on est mal barré, on est mal parti. Nous avons toujours soutenu que la meilleure ressource pour développer l’éducation dans un pays, ce sont des ressources internes. C’est au niveau interne que nous devons améliorer l’assiette fiscale des impositions pour glaner, augmenter les ressources de l’Etat de manière à les orienter vers les secteurs sociaux », a déclaré d’entrée de jeu Jacques Tshimbalanga qui dit toutefois ne pas être opposé à un quelconque appui des partenaires extérieurs.

« Je ne suis pas contre l’aide extérieure, mais je dis qu’un pays qui est prudent ne peut pas compter sur l’aide extérieure pour développer des secteurs clés et sensibles, des secteurs sociaux en son sein. Nous avions lancé cette alerte avant même déjà quand le Président de la République avait très bien négocié cette aide avec la Banque Mondiale et que cette dernière avait accepté. C’est une très bonne chose mais nous avions lancé l’alerte qu’on ne doit pas compter sur les 1.800.000. 000 de la Banque Mondiale pour dire c’est bien, le pays est bien parti pour mettre en œuvre la gratuité », a martelé cet acteur de la société civile de l’éducation.

Jacques Tshimbalanga a enfin salué le travail fait par l’IGF qui a tout de meme permis de démanteler un réseau mafieux dans le secteur de l’EPST, un réseau qui a longtemps clochardisé les enseignants. Il pointe ainsi du doigt le SECOPE qui selon lui, doit disparaitre. La société civile de l’éducation se dit ainsi engagée à ne plus laisser les choses pourrir. « Ce que nous continuerons à faire c’est le monitoring pour savoir à quel niveau nous sommes avec le procès qui sera ouvert, parce que ça nous intéresse, la gestion des finances publiques doit etre l’affaire de tous y compris nous de la Société civile de l’éducation », a conclu le Coordonnateur de la CONEPT-RDC.

Théodore Ngandu

 

 

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