Economie

Retombées de la matinée d’échanges ANAPI – Entrepreneurs locaux : Investissements de qualité et essor de l’entrepreneuriat, gages d’une RDC prospère

Dans le cadre de la poursuite des activités marquant ses 20 ans d’existence depuis sa création en 2002, l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI) a organisé, avec le concours de l’Agence nationale de développement de l’entrepreneuriat congolais (ANADEC), la Confédération des petites et moyennes entreprises congolaises (COPEMECO), la Fédération nationale des artisans, petites et moyennes entreprises congolaises (FANAPEC) et l’Association des femmes chefs d’entreprises de la RDC (ASSOFE), le 29 avril dernier, dans la salle de spectacles du site touristique Aqua Splash – un projet ayant bénéficié de grands avantages qu’offre le Code des investissements – une matinée d’échanges sous le thème :  » L’essor de l’entrepreneuriat, gage d’une RDC prospère de demain pour des investissements de qualité  ». Une matinée d’échanges qui est venue non seulement couper court aux rumeurs les plus folles selon lesquelles, cette agence gouvernementale ne travaillerait que pour l’attractivité des investissements directs étrangers mais aussi, montrer les efforts fournis par le Gouvernement de la République pour accompagner les jeunes entrepreneurs Congolais dans le processus de maturation de leurs projets d’investissements ou innovations.

 » En ce 21ème siècle, l’entrepreneuriat s’impose de plus en plus comme le moteur du développement économique et social à travers le monde entier et sans distinction en termes des pays développés, émergents ou moins développés. Par conséquent, les entrepreneurs sont perçus comme les piliers de l’économie de marché, et leurs activités comme créatrices de valeur, d’emploi et d’avantages multiples pour les consommateurs  », a déclaré d’entrée de jeu le Directeur Général de l’ANAPI, Anthony Nkinzo. Kamole. Avant d’ajouter :  » Le monde vit donc dans un modèle d’économie entrepreneuriale et la RDC n’est pas en marge de cette réalité. En dépit de la forte mobilisation et sensibilisation sur l’entrepreneuriat, en RDC, cette discipline est encore dans une phase embryonnaire. Il se dégage que le pays n’est pas doté d’une classe moyenne solide, dynamique et compétitive  ».

Cette situation peut notamment s’expliquer, a poursuivi le numéro 1 de l’ANAPI, par un climat des affaires et des investissements non véritablement assaini, l’absence d’une culture entrepreneuriale dans le chef d’un grand nombre des entrepreneurs, non préparés pour la plupart et sans une véritable vision claire en termes de propspérité, qui ne se limitent qu’ à un entrepreneuriat de survie le plus souvent conditionné par les circonstances, en ignorant les règles fondamentales de la gestion des entreprises.

Selon notre source, la situation décrite ci-dessus à entre autres comme effets collatéraux, l’extraversion structurelle de l’économie qui est victime des inflations importées en cascades. Parlant  justement de l’extraversion de notre économie, il n’est pas un secret qu’étant moins structurée, elle est est à la merci de la conjoncture économique  internationale qui, actuellement est caractérisée par la volatilité des prix sur le marché  des biens et services.

 » Je demeure persuadé que si la RDC était dotée d’une classe entrepreneuriale solide, dynamique et orientée vers la croissance, la crise actuelle ne se ressentirait pas autant dans le vecu quotidien des ménages. Cette situation doit nous conduire à un questionnement et une remise en question en vue de la recherche des solutions durables  », a conseillé le DG de l’ANAPI.

Les problèmes étant connus de tous, y compris les solutions, Anthony Nkinzo en a appelé à l’amélioration effectif du climat des affaires pour une contribution notable à l’essor et à la structuration de l’économie congolaise. Avant de terminer son speech, le DG de l’ANAPI a rappelé à l’auguste assemblée que plusieurs obstacles tant exogènes qu’endogènes entravent l’essor de l’entrepreneuriat en RDC, notamment :  l’ignorance des normes, textes légaux et réglementaires en la matière ; la vétusté et/ou l’obsolescence de l’outil de production utilisé qui occasionnent  la non compétitivité des PME locales ; l’atomicité des opérations économiques du secteur face à l’État, à l’environnement et aux grandes entreprises ; la faiblesse dans l’innovation et dans la capacité d’investir dans la recherche ; la faible capacité managériale des opérateurs économiques congolais ; l’absence d’esprit associatif qui favorise sans nul doute le partage de risque ; la centralisation de la fonction administrative, financière, technique et autre entre les mains d’une seule personne (l’exploitant ou le chef d’entreprise) ; le déficit  d’incubateurs des PME ; le manque de politique claire en faveur des PME (Heureusement, il y a PRONADEC) ; l’accès difficile des PME au financement et aux marchés ; l’insuffisance du respect des normes de qualité ; la faible capacité de gestion ; l’atrophie de la fonction marketing. Cette liste n’est pas exhaustive.

Il y a nécessité, de l’avis du DG Nkinzo Kamole, de prendre des mesures allant dans le sens d’être résilient et contourner certaines des difficultés sus-rappelées qui ne dépendent pas nécessairement de l’intervention du pouvoir public. A titre d’exemple, l’orateur a cité l’innovation dans l’entrepreneuriat qui constitue un élement capital dont la plupart des opérateurs économiques nationaux semblent négliger pourtant, elle permet de se positionner et de gagner une part importante du marché dans un contexte de concurrente. Dans la même optique, l’organisation des entrepreneurs dans une chaîne de valeurs est également un atout majeur pour faire face à certains aléas dont la concurrence étrangère tout en restant compétitif sur le marché et impose aux entrepreneurs une certaines disciplines dans la pratique des affaires.

 » Travaillons ensemble dans le cadre de nos protocoles d’accord pour assainir le climat des affaires dans notre pays, car nous n’avons qu’un seul héritage que le Seigneur nous a légué qui est la RDC avec une recommandation, celle de la cultiver et de la garder  ». C’est par cette exhortation que le DG de l’ANAPI, Anthony Kinzo Kamole, mettra un terme à sa communication.

Prenant à son tour la parole, le Directeur Général de l’ANADEC, Ezéchiel Biduaya, après avoir fait une présentation succincte de son Agence tout en encourageant cette initiative ô combien louable, a plaidé pour le développement de startup centers et incubateurs afin de pallier au déficit de formation professionnelle, car en RDC on ne forme pas des créateurs d’emplois mais des demandeurs. Comment dans ces conditions avoir des entrepreneurs locaux dans le pays ? C’est un problème encrée dans le mental collectif et qui est fondamentalement structurel. C’est la cause, a estimé le numéro 1 de l’ANADEC, qui empêche le développement de la culture entrepreneuriale en RDC. Les startups centers constituent l’une des pistes de solutions. Aussi longtemps qu’on ne va pas développer ce dispositif, les gens iront développer des activités où il y a moins des risques tels que le commerce et les services qui occupent plus de 65 % des activités économiques en RDC.

A son tour, le Vice-président de la COPEMECO, après une brève description de la Confédération, a invité

l’ANAPI à s’intéresser aussi aux entrepreneurs locaux.  » L’ANAPI ne doit pas seulement focaliser son attention sur l’attraction des investissements directs étrangers mais aussi, travailler pour l’essor de l’entrepreneuriat local. Car, a fait savoir José-Albert Kabangu, le plus grand frein au développement des PME/I, ce sont les pouvoirs publics qui ne disposent d’aucune politique pour leur développement.

Quant au Président National de la FENAPEC, celui-ci a fait un constat amer concernant l’essor de l’entrepreneuriat local et la croissance voulue inclusive.   » Malgré les efforts inlassables du Gouvernement pour améliorer l’environnement des affaires en RDC, les Micros, Petites et Moyennes Entreprises continuent à faire face à des obstacles affectant gravement leur capacité d’expansion ou de survie. Il s’agit, notamment : du faible appui au développement des MPME, de l’accès difficile au financement, de la complexité de la parafiscalité, de la prévalence de l’informel, de la persistance des tracasseries de toutes sortes, etc  », a dit Jean-Pierre Mbuku Mbumba. Avis partagé par la 1ère Vice-présidente de l’ASSOFE qui pense que l’essor de l’entrepreneuriat local constitue une gage pour une RDC prospère de demain. Pour y arriver, Pierrette Gene Vungbo a dit qu’il faut d’abord enlever les entraves à l’entrepreneuriat féminin dont la femme elle-même, les préjugés culturels, la crainte du risque, le choix des secteurs d’investissement.  » Malgré ces entraves, la femme demeure un acteur majeur et un maillon important dans le développement du pays. Elles ont donc besoin de l’accompagnement de l’État, des autres institutions et surtout, de l’Agence-conseil du Gouvernement en matière de promotion du climat des affaires et des investissements.

A également pris part à cette journée qui se voulait aussi celle de partage d’expériences, le Directeur Général de l’Autorité de régulation de la Sous-traitance dans le secteur Privé en RDC (ARSP). Profitant de l’occasion ainsi offerte, Ahmed Kalej Nkand a sensibilisé les entrepreneurs locaux sur les avantages qu’offre le nouveau cadre normatif contraignant pour réglementer la sous-traitance dans le secteur privé en RDC. Afin de promouvoir les petites et moyennes entreprises locales, le législateur congolais a adopté la Loi n°17/001 du 8 février 2017 pour encadrer les activités de la sous-traitance dans le secteur privé en RDC. Une aubaine pour les entrepreneurs locaux.

Dieudonné Buanali

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