Les rideaux sont tombés à l’hôtel Rotana où se tenaient les travaux de la Revue Conjointe de la Stratégie Sectorielle de l’Education et de la Formation 2016 – 2025. Lancés le mercredi 1er décembre 2021 par le ministre national de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), Maître Tony Mwaba Kazadi, en présence de tous les partenaires du système éducatif congolais, lesdits travaux ont été clôturés, le vendredi 03 décembre dernier, par la Ministre de la Formation Professionnelle et Métiers, Mme Antoinette Kipulu Kabenga. Bien avant cette cérémonie et l’adoption des recommandations qui ont ouvert la voie à la préparation de la Revue Sectorielle Conjointe de mi-parcours 2022, les participants ont suivi avec beaucoup d’attention la lecture du rapport synthèse de la Revue sectorielle technique 2021 faite avec maestria par le professeur Valère Munsya, Coordonnateur Général de Secrétariat Permanent d’Appui et de Coordination du Secteur de l’Education (SPACE). A l’issue de ces travaux de trois jours tenus en atelier et après des fructueux échanges sur la mise en œuvre des recommandations de la Revue 2019 et impact de la covid-19 (Jour 1), l’état des lieux de l’avancement des réformes sectorielles et dossiers en cours (Jour 2) et l’adoption des recommandations de la Revue technique et préparation de la Revue sectorielle conjointe de mi-parcours 2022 (Jour 3), les participants et experts du secteur éducatif congolais ont adopté des pertinentes recommandations.
En ce qui concerne l’impact de la covid-19 dans le secteur de l’éducation
Il a été recommandé de limiter la fermeture totale des écoles en envisageant d’autres solutions en période de crise, d’élaborer une stratégie nationale de l’éducation en situation d’urgence, de consulter chaque fois le niveau local et de déconcentrer les prises de décisions, et enfin, de renforcer la confiance de la communauté dans la riposte face à la crise sanitaire.
En ce qui concerne le financement de l’éducation
ll a été recommandé d’assurer l’équité et l’efficience dans la répartition des ressources dans les quatre sous-secteurs de l’éducation, d’assurer l’équilibre en termes d’allocation des crédits entre le niveau central et le niveau provincial, de prendre en compte dans la rémunération les agents des quatre sous-secteurs, d’associer les 26 provinces dans l’élaboration des prévisions budgétaires, de renforcer la gouvernance dans le secteur, d’envisager des mécanismes de financement innovant, et enfin, de mettre en place un mécanisme de suivi permettant de catégoriser le personnel dans les sous-secteurs.
En ce qui concerne les réformes
Il a été recommandé de se donner les moyens pour la mise en œuvre des réformes en termes des politiques, des ressources étatiques et aussi, en mutualisant les acquis des différents sous-secteurs de l’éducation et en coordonnant les interactions avec les autres secteurs, d’interroger les orientations et les objectifs de la Stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation 2016 – 2025, de trouver le lien à la fois logique et chronologique entre ces réformes prioritaires dans l’optique de mutualiser les efforts, de décider chaque fois par quelle réforme prioritaire commencer et vis-à-vis de cette réforme, positionner toutes les réformes dans une feuille de route globale, de définir pour chaque réforme prioritaire une feuille de route fixant les étapes critiques du processus de sa mise en œuvre ainsi que sa perspective temporaire, et enfin, situer la (les) réforme (s) obtenue (s) dans un système éducatif plus large au-delà des ministres en charge de l’Education, du Budget, des Finances et du Plan.
En ce qui concerne les litiges, le suivi et évaluation
Il a été recommandé de mettre en œuvre les recommandations de l’audit organisationnel et technique, d’inscrire dans la Loi des Finances, une ligne budgétaire pour les statistiques de l’éducation dans chaque sous-secteur, de responsabiliser les différents acteurs notamment, notamment ceux de la base, de renforcer les capacités des acteurs et animateurs, d’impliquer le SPACE dans la recherche du financement, de mettre en place un système de suivi et évaluation, de renforcer les capacités des directions Etudes et planification en suivi et évaluation et de mettre en cohérence les différents sous-secteurs.
En ce qui concerne la Revue conjointe 2022
Il a été recommandé de mettre en place un Comité technique représentatif composé des représentants de la Présidence de la République, de la Primature, des quatre Ministères sectoriels, des Ministères du Budget, des Finances, du Plan, du SPACE et des partenaires techniques et financiers chargés de la préparation de la Revue conjointe ainsi que de la société civile et les syndicats, d’organiser des Revues au niveau des provinces et faire remonter les recommandations au niveau central, d’organiser une Revue de bilan et perspective basée sur les éléments factuels, de mener des enquêtes de satisfaction auprès des bénéficiaires des réformes en cours de mise en œuvre en vue éventuellement d’orienter les choix à apporter, d’identifier les réformes prioritaires qui fédèrent et donnent des résultats qui peuvent créer une dynamique de changement au sein du secteur de l’éducation. Cette liste n’est pas exhaustive.
Il sied de noter que la Revue 2021 s’est inscrit dans le cadre d’un dialogue sectoriel inclusif avec l’implication et la participation active de toutes les parties prenantes, aussi bien dans la coordination des activités préparatoires que dans l’organisation de ces assises. A l’ouverture des travaux, le ministre de l’EPST avait, à cette occasion, rappelé à l’assistance l’objectif de la stratégie du Gouvernement Sama Lukonde. Il s’agit de faire de l’éducation la clé du développement de la RDC.
La Stratégie sectorielle 2016-2025 élaborée de manière consensuelle constitue un cadre de référence unique pour toutes les interventions dans le secteur.
Dieudonné Buanali
