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Réunion spéciale à New York : Le Conseil de Sécurité renouvelle le mandat de la Monusco

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a renouvelé le mandat de la Mission de des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) le 6 décembre à New York. L’organe suprême des Nations Unies s’est réuni autour de la situation en République démocratique du Congo. Une réunion qui a vu la participation des membres permanents et non permanents du Conseil, mais également la représentante du secrétaire général de l’ONU en RDC, chef de la Monusco, le représentant de la RDC et aussi le président du Comité des sanctions 1533 contre la RDC, l’Ambassadeur Abdou Abarry.

A cette occasion, la représentante du secrétaire général des Nations Unies et chef de la Monusco Bintou Keita a présenté un briefing du rapport d’Antonio Guterres sur la situation en RDC. Cette réunion s’est tenue presque une semaine après le lancement par l’UPDF (l’armée Ougandaise) et les FARDC ont lancé des offensives militaires aériennes et terrestres pour traquer les rebelles ADF à l’Est de la République Démocratique du Congo.

Madame Keita a souligné la nécessité pour les autorités des deux pays de mettre en place des mécanismes opérationnels de coopération afin d’assurer la sécurité des casques bleus, de permettre à la Monusco à continuer de protéger les civils et d’appuyer les FARDC dans l’effort de neutrasation des groupes armés conformément au mandat qui lui a été donné par le Conseil de Sécurité. Bintou Keita a indiqué que ces mécanismes sont en train d’être  mis sur pied. « A cette fin, le commandant de la force de la Monusco s’est rendu à Kampala le 2 décembre pour définir avec les autorités les modalités pratiques de cette coordination tripartite qui couvrira entre autres les aspects liés à la sécurité de l’aviation, la protection des forces participantes aux opérations et l’accès humanitaire aux populations affectées ». Après Kampala, le commandant de la forces de la Monusco a poursuivi le dialogue initié en Ouganda. Ainsi, comme l’a annoncé Bintou Keita, le 7 décembre, le commandant de la Monusco a rencontré les autorités militaires de la RDC parmi lesquelles le chef d’État-Major des FARDC, le général Célestin Mbala Munsense pour finaliser la mise en place du mécanisme de coopération.

La chef de la Monusco déclare que dans le cadre de son mandat la mission des Nations Unies va continuer à suivre et dénoncer toute violation des droits humains sur le territoire congolais. La représentante du secrétaire général de l’ONU déclare que, comparé à la période avant mai 2021, la RDC a enregistré une augmentation de 10% des cas de violation et abus des droits de l’homme dans la province de l’Ituri et du Nord-Kivu, pendant la période de l’état de siège. « Ces violations et abus sont attribuables aux groupes armés et aux forces de sécurité », selon Bintou Keita.

La chef de la Monusco indique que « la situation humanitaire continue à se détériorer à l’Est de la RDC en raison de l’insécurité et des épidémies, combinées à un accès limité aux services de bases. Le nombre des déplacés internes est à près de 6 millions, dont 51% des femmes. Il s’agit du nombre le plus élevé des déplacés internes en Afrique. A cela s’ajoute l’apparition out une nouvelle fois du virus Ebola ». Madame Keita salue l’implication des partenaires humanitaires qui ont aidé le ministère de la santé à prévenir la propagation du virus Ebola. « Je saisi cette occasion pour réitérer l’appel aux partenaires internationaux et aux donateurs pour redoubler leurs efforts dans la réponse humanitaire pour la RDC qui n’a reçu à ce jour que 34% du financement nécessaire », a noté Bintou Keita.

La représentante du secrétaire général de l’ONU a rappelé que la situation en RDC dépasse le cadre militaire. Pour madame Keita, l’état de siège a mis en exergue les limites d’une approche strictement à la protection des civils et la neutralisation des groupes armés. La situation de conflit à l’Est de la RDC nécessite « un engagement politique plus large pour s’attaquer aux causes profondes des conflits afin que la stabilité revienne à l’Est de la RDC », insiste la chef de la Monusco. Cette approche plus holistique a été souligné aussi par le représentant du Kenya au Conseil de Sécurité. Selon ce représentant du Kenya « la menace sécuritaire ne peut être sauvé par les seuls moyens militaires. Les approches incluant la mise en place d’un programme de désarmement et réinsertion communautaire doivent être soutenues pour la stabilisation de la région ».

Au-delà de cette stratégie globale, Bintou Keita ajoute que « l’État doit réussir à restaurer et à maintenir la confiance de la population en sa capacité à protéger, administrer, délivrer la justice et répondre à ses besoins essentiels ».

Renouvellement du mandat de la Monusco

Alors que son mandat allait expirer le 20 décembre, le Conseil de Sécurité a renouvelé ce mandat. Un renouvellement important selon le représentant de la RDC qui a déclaré, « ce renouvellement est important parce que derrière cet exercice, des vies peuvent être sauvées ». La République Démocratique du Congo qui a signé avec la chef de la Monusco un plan de transition pour le départ échelonné de la mission onusienne de la RDC, souhaite néanmoins que la mission onusienne « renforce son efficacité dans les zones où la sécurité est préoccupante ; et qu’elle renforce sa capacité de géolocalisation et s’adapter à la guerre asymétrique ». La RDC souhaite aussi que la Monusco élargisse son mandat en  « donnant la priorité aux opérations d’offensive contre les groupes armés, en plus de la protection des civils », a souligné le représentant du Congo à la réunion du Conseil de Sécurité.

Pour ce qui est des sanctions contre la RDC, le représentant du pays a réitéré les appels de son pays afin d’obtenir la levée de ces mesures imposées par le paragraphe 5 de la résolution 1807 pour toute importation des faits militaires par la RDC, d’autant plus que  » la mission constitutionnelle du gouvernement est d’assurer la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national », a souligné le représentant de la RDC, avant d’ajouter une deuxième demande :  » la prise des sanctions sévères et exemplaires contre tous les réseaux mafieux d’exploitation illégale des ressources naturelles. Qu’il s’agisse des pays de transit ou des pays de destination ou encore les multinationales qui exploitent illégalement les ressources de mon pays et alimentent les conflits, en fournissant aux groupes armés, des armes et munitions, pérennisant ainsi le conflit en RDC et dans la région ».

Le représentant de la RDC a ainsi emboîté le pays au représentant du Kenya, qui a établi un lien entre les conflits armés et l’exploitation illégale des ressources naturelles

Patrick Ilunga

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