Santé

Santé publique : Les ravages de la nouvelle drogue « Bombé »

Laissant endormir debout ses consommateurs, « bombé » la nouvelle drogue aux effets jamais aperçus chez les consomateurs des drogues connues semble très dangereuse.
Découverte à Kinshasa, une ville dont la montée de la délinquance juvénile s’accentue au jour le jour, cet opium a suscité une réaction quasi-unanime de rejet. A l’ère des réseaux sociaux et à l’ère de la circulation de l’information à la vitesse de la lumière, les vidéos des Kinois, hypnotisés par cette drogue n’ont pas laissé indifférent. Ces vidéos ont suscité la stupeur autant que la drogue provoque la torpeur chez ses consommateurs. Une cuite qui plonge le consommateur en somnolence genre chaos debout, on n’avait jamais vu ça. Mais quelle est donc cette drogue qui tetanise autant ? D’où provient-elle? Quelle est sa nocivité ? Éléments de réponse dans cette enquête de la rédaction.

Kinshasa ville de paradoxe, ville de musique, de divertissement et même d’addiction, a dit non à la nouvelle drogue, à en croire les réactions indignées des habitants de la grande ville. Comment expliquer que la capitale de la RDC, si friande de nouveauté résiste à une drogue qui s’est insinuée dans le quotidien de toxicomanes ? Les investigations de Géopolis Hebdo renseignent d’abord que « Bombé n’est rien d’autre que des résidus tirés des tuyaux d’échappement des véhicules que des
mécaniciens ont découvert lors de la réparation des véhicules, a affirmé Wata, un mécanicien trouvé dans un garage de Kinshasa. De couleur « Chocolat, noire ou autre, la teinte et l’apparence de l’opium
dépend généralement d’un véhicule à l’autre », a t- il ajouté.

À N’djili, l’une des communes de la capitale congolaise, où la récupération et le recyclage des automobiles vieillis ont fait fleurir les garages. Ces endroits de la débrouille constituerait aussi la pépinière de la drogue nouvellement découverte. Au-delà de N’djili, le business toxique a essaimé dans plusieurs coins de Kinshasa.
Un revendeur de la nouvelle drogue qui a requis l’anonymat avoue l’existence de la drogue bien qu’elle est difficile à trouver et confirme son achat chez les mécaniciens.
« Nous achetons par gramme chez nos coopérants mécaniciens qui viennent nous le vendre. Elle coûte chère, parce qu’elle est rare et c’est une marchandise qui s’écoule rapidement à la vente par rapport à d’autres produits. Nous le revendons à une valeur allant jusqu’à 2500 Fc pour 1 gramme  » affirme-t-il. Donc, au-delà, de toutes considérations, ici, il s’agit aussi d’une opportunité d’affaires que les mordus de l’argent facile ont saisi.

Et ceux qui s’en mettent pleines les narines avec délectation expliquent, chacun comment ils utilisent leur drogue. Il y en a pour tous les goûts : mélangé à du chanvre, ou mélangé à du tabac de narine, chacun selon sa lubie, ses caprices de consommation. « Je le prends associé au tabac. D’abord pour me faire plaisir, comme tout fumeur,
ensuite, personnellement pour bien dormir et éviter des douleurs corporelles car, je travaille dur la journée », a affirmé l’un des consommateurs. L’argumentaire avancé par ce toxicomane a glissé presque vers le domaine de la nécessité pour reposer le corps. Pas loin de la question de santé, donc.

Les conséquences à la santé

Selon Serge Mundi, médecin généraliste, cette drogue a forcément un effet nocif sur la santé. Le médecin énumère des effets néfastes de la drogue et lance à l’occasion un SOS aux autorités compétentes car des conséquences seront catastrophiques pour la société.
« Responsable de l’hypertension artérielle et provocateur des nombreuses maladies du foie, du pancréas ou de l’estomac, il peut également être constaté également chez les consommateurs de ces drogues des problèmes sexuels et de fertilité, des problèmes cardiaques, infarctus ou crises cardiaques, des états dépressifs, des cancers du poumon, des problèmes de vue et d’audition, etc. Et sur le cerveau les effets de la drogue sont si puissants qu’ils peuvent conduire à des troubles mentaux irréversibles. Il est donc professionnellement déconseillé de consommer cette drogue », a martelé le médecin, avant d’ajouter, avec une pointe d’insistance : « les autorités devront prendre des mesures idoines pour arrêter rapidement la vente et la consommation de ce produit. C’est notre communauté qui est mise en danger avec la présence de cette nouvelle drogue ».

Les autorités, justement, se mettent déjà ensemble pour f.reiner l’expansion de ce produit toxique. Yves Bunkulu, Ministre de la Jeunesse et initiation à la Nouvelle Citoyenneté a été reçu mardi 17 août 2021 à l’hôtel du gouvernement par son collègue Jean-Jacques Mbungani, Ministre de la Santé Publique, Hygiène et prévention.
Question d’étudier des stratégies en termes de sensibilisation et prévention afin de sauver la jeunesse congolaise en vue de mettre hors état de nuire ce phénomène très inquiétant qui risque d’entraîner les jeunes dans la perdition.
Sans attendre la commission qui sera mise en place par les autorités compétentes, les jeunes Kinois ont d’ores et déjà lancé une campagne contre la fameuse drogue.

Edouard FUNDA & Patrick Ilunga

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