Société

Ton combat, femme noire, première pièce de théâtre kongolaise axée sur le gender (1974) : deux décennies avant l’adoption de ce concept (1993)

« Leadership féminin pour un futur dans le monde de la COVID 19. » Tel est le thème de la 164ème Journée Internationale de la Femme, le 8 mars 2021.

Il est intéressant, mieux instructif, de noter que la pièce de théâtre, mise en exergue ci-dessus, fut reçue le 20 août 1974, au numéro 2 B avenue du Plomb/Quartier Léo/Commune de Panda/Ville de Likasi/Katanga ; à moins d’un kilomètre, à vol d’oiseau , de la pelouse de l’Ecole Primaire Quartier 2 Garçons/Panda, dont un coin – en face de la Direction – avait servi de scène, sur laquelle était monté notre dramaturge, alors âgé de 9 ans – ce 4 juillet 1959, pour la première fois, afin d’interpréter le rôle principal de la Comédie Musicale, conçue et mise en scène par Monsieur MUKADI André, son Enseignant, et avec la participation active de tous les Ecoliers de la Troisième année ; à l’occasion de grandioses manifestations de la clôture de l’année scolaire 1958-1959. Le dramaturge algérien, YACINE, avait raison d’affirmer que Tout homme est dans l’Enfant.

Dans ses Mémoires rassemblés en 9 tomes, sous presse aux éditions de CEPROLA

L’auteur s’étend sur la chronologie de la réception, le 17 novembre 1969, à Lubumbashi,  du titre d’un futur ouvrage intitulé Ton Combat ô ! Femme Noire ; le 30 avril 1970, il transforme le titre en Ton combat, femme noire ; en avril 1974, en vue de participer à un concours des Bandes Dessinées, organisé à Kinshasa, il compose un scénario tiré de son roman non encore édité Tant qu’on y est… sous le même titre Ton combat, femme noire. Terrassé par la malaria, il n’a pas pu amener ce projet jusqu’au bout. C’est plus tard qu’il va réaliser pourquoi l’impulsion intérieure l’avait poussé à quitter Kinshasa, gravement malade, fin juin 1974, pour regagner Panda/Likasi, à un kilomètre de son ancienne école, et d’y recevoir la pièce de théâtre intitulée Ton combat, femme noire ; quelques mois avant l’institution, par l’ONU, de 1975 : l’Année Internationale de la Femme. Tout se tient et se comprend. Quand le destin s’y mêle et permet qu’il soit engagé le 18 novembre 1974 par la Société Africaine d’Explosifs, AFRIDEX, de Kakontwe ; afin qu’il dispose des moyens financiers pour supporter les lourdes charges d’un Théâtre Indépendant des Sociétés, des Eglises et des Ecoles : La Compagnie du Théâtre Kalonda Lolango en juillet 1975… Début 1985, à l’occasion du dixième anniversaire de sa création, la pièce est publiée et tirée à 1.000 exemplaires par les éditions de l’Union des Ecrivains Zaïrois, UEZa, sous le financement du Centre d’Edition et de Diffusion pour la Promotion du Théâtre, CEDPT… Le 18 novembre 2004, à l’occasion du trentième anniversaire de sa création, la pièce, dédiée à Mademoiselle Ursula DINTER (1936-2012), Directrice du Lycée Mwanjadi de Mbujimayi/Kasaayi oriental, pour ses 50 ans consacrés entièrement au combat de la jeune fille kongolaise ; est publiée, grâce au soutien de La Compagnie Minière de Sakania, COMISA, filiale de First Quantum Minerals Limited, FQML, et tirée à 2.000 exemplaires.

Monsieur MUKADI (André)

Par un heureux concours de circonstances que seul sait organiser le destin, Monsieur MUKADI (André), attiré par la diffusion, en 2006, d’une émission consacrée à son ancien écolier sur Antenne A de Kinshasa, est parvenu par l’assistance de Monsieur KALENGAYI à rencontrer Katsh Katende, plus de quarante ans plus tard. Celui-ci, à l’aide de WAMUSHALA sur la RTNC, va immortaliser le temoignage de son premier metteur en scène. Agé de plus de 70 ans, il va étonner les nombreux téléspectateurs par le volume de son vocabulaire. Et là, il va s’attarder sur la façon dont il a découvert Katsh Katende, âgé de 8/9 ans, toujours entouré de ses condisciples pendant les deux recréations journalières en train de raconter des histoires. C’est ainsi qu’il l’avait choisi comme acteur principal de sa Comédie Musicale. Et qu’il n’est pas du tout étonné d’apprendre qu’il en a fait un ami fidèle tout au long de sa vie active…

Le Professeur MUIKILU Ndaye

Le premier spécialiste de l’Histoire du théâtre kongolais a salué, lors du Colloque international qu’il a organisé et animé, du 27 au 29 novembre 2014, au Siège du Centre de Promotion de l’Art – CEPROLA à Kinshasa/Kasavubu, à l’occasion du Quarantième anniversaire de la réception de Ton combat, femme noire, cet Acte dramaturgique en ces termes : « (…) le 20 août 1974, à Likasi en RDC, alors Zaïre, M. Katsh Katende rédigeait, mieux achevait la rédaction de sa première pièce de théâtre intitulée Ton combat, femme noire. Sans y prêter attention, c’était le début d’une carrière fulgurante faisant de lui, le dramaturge le plus prolifique de la RDC. L’auteur compte actuellement, à son actif, une cinquantaine de pièces de théâtre composées dont une dizaine d’éditées. Et il n’est encore fini. L’écriture dramatique n’est pas son activité principale, mais une réelle passion (…)1 »

Le Professeur MUIKILU, en novembre 2014, avait vu juste. A date, début mars 2021, le catalogue de Katsh Katende se présente de la manière ci-après : 70 pièces reçues dont 51 éditées par le CEPROLA.

Le dramaturge met à profit son temps pour amenager Le Premier Musée du Théâtre Kongolais, MTK, à Kinshasa/Kingabwa-Madrandele.

Le Professeur MUMBAL’IKIE Namupot Mas (1953-2020)

Dans une brillante communication « Katsh Katende, Précurseur du gender en RDC, une lecture critique de Ton combat, femme noire », défendue, avec maitrise, au Colloque International sur l’Acte dramaturgique organisé à Kinshasa, à l’occasion du quarantième anniversaire de Ton combat, femme noire, le Professeur MUMBAL, Paix à son âme, a conclu que Katsh Katende est le premier dramaturge kongolais ayant suscité le débat sur l’épineux problème de l’équilibre homme-femme ; le premier qui a soulevé l’injustice et la dicrimination entre l’éducation donnée au garçon et celle donnée à la jeune fille… L’injustice et la discrimination ainsi décriées freinant particulièrement l’émancipation et l’épanouissement de la jeune fille… L’intérêt pédagoqique de Ton combat, femme noire, pièce de Katsh Katende, réside dans le fait que cette dernière débouche sur des propositons concretes comme pistes des solutions pour l’amélioration de la situation sociale de la femme noire considérée comme un objet de plaisir, un instrument de procréation, une machine à travailler la terre et à alimenter un foyer, un objet de désir, la dispensatrice de plaisir et la menagère…

Bref ! Le Professeur MUMBAL invite toutes les associations féminines à se ressourcer auprès du dramaturge. D’autant plus que le Théâtre est l’art le plus éminent, l’art de la parole, l’art dramatique…

Cette communication a été éditée en 2018 par les éditions du CEPROLA/Kinshasa.

Muena Ngenyi wa Kumvuila

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