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Travaux de Luanda entre la RDC, le Rwanda et l’Angola : Les soldats de la force régionale bientôt déployés à l’Est du pays

La force régionale d’Afrique de l’Est devrait être déployée incessamment en République démocratique du Congo. C’est ce qu’a annoncé le Vice-premier ministre ministre des affaires étrangères Christophe Lutundula lors d’une conférence de presse tenue samedi 23 juillet aux côtés de son collègue de communication et médias, Patrick Muyaya. Le Vice-premier ministre résumait ainsi les conclusions des travaux de la commission mixte permanente entre la République démocratique du Congo et la République du Rwanda sous la médiation de l’Angola.
Selon le communiqué final signé entre les délégations des trois pays et rendu public le 21 juillet dernier, les trois parties ont convenu de la nécessité de la cessation des hostilités qui inclut le retrait du M23 et l’éradication des FDLR (Force démocratique pour la libération du Rwanda).

Le VPM Christophe Lutundula a informé la presse que, comme décidé lors du conclave de Nairobi, la force régionale d’Afrique de l’Est s’apprête à être déployée dans trois provinces de la RDC (Nord -Kivu, Sud-Kivu et Ituri) en vue d’y déloger toutes les forces négatives n’ayant pas souscrit aux processus politique de Nairobi. « Et pour celà, nous demandions, au médiateur de l’Union Africaine (Angola) de peser sur la balance pour que cette force soit opérationnelle le plus rapidement possible. Et d’après les éléments que nous avons, qui datent d’ailleurs du moment où on a tenu la dernière rencontre du sommet des chefs d’Etat de la communauté de l’Afrique de l’Est, cette force devrait se déployer dans les semaines qui suivent», a-t-il fait savoir.

De la question de l’organisation de cette force, le Vice-Premier Ministre a daigné à ne donner les informations que sur le financement de ces opérations qui n’incluent pas le Rwanda bien entendu. Selon lui, chaque pays va financer l’action de son armée sur terrain, bien qu’il aura également l’intervention des partenaires tel que l’Union européenne qui examine la possibilité, l’Union Africaine qui crée un fonds de paix consacré à intervenir dans des conflits dans le continent. Il y a aussi la Communauté d’Afrique de l’Est qui a décidé, à en croire Christophe Lutundula, lors de son sommet d’Arusha en Tanzanie, de mettre en place un fonds spécial pour la gestion de la crise à l’Est de la RDC.

il s’est avéré, toujours dans le cadre de ces travaux dans la capitale angolaise, que les deux pays, la RDC et le Rwanda, s’accusent mutuellement des attaques et soutiens aux groupes rebelles par un contre l’autre et vice versa. Le Président de l’Angola qui mène la médiation a été appelé par les délégations de Kigali et de Kinshasa de nommer un officier général de son pays qui sera assisté par les officiers de liaisons à nommer par le Rwanda et la RDC afin d’opérationnaliser le mécanisme ad-hoc de vérification de ces accusations mutuelles. Les deux États ont aussi décidé que leurs autorités militaires respectives soient de manière permanente en contact pour faire renaître la confiance. S’agissant du mécanisme de vérification de la CIRGL activé en premier, le VPM a signalé que les parties ont convenu de confier la tâche au Médiateur désigné par l’Union Africaine.

Concernant les questions de coopération, la volonté a été exprimée dans le communiqué, allant dans le sens de travailler pour la paix afin que le commerce transfrontalier se poursuive. Bien plus, les Ministres responsables du commerce extérieur et de migration de deux pays devront organiser, selon les engagements pris, des rencontres pour la revisitation et la redynamisation des accords existants, notamment les trois signés en juin 2021 entre Félix Tshisekedi et son homologue Paul Kagame.

Pour la question des réfugiés, la possibilité de réactionnner un accord de 2010 a été aussi mise sur la table. Un accord signé entre la RDC, le Rwanda et le Haut commissariat des Nations Unies pour le réfugiés. Il faut noter qu’aucun pays n’a approuvé sa responsabilité ou son appui à un groupe armé, FDLR ou M23 soit-il. Dans l’entre-temps, une autre réunion de la commission permanente mixte est prévu, bien que la date et le lieu ne sont pas encore dévoilés.
A ces travaux de la commission mixte permanente tenus à Luanda, la RDC a été représentée par son Vice-Premier Ministre des affaires étrangères Christophe Lutundula; le Rwanda par son Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale Vincent Biruta et l’Angola par son Ministre des relations extérieures, l’ambassadeur Tête Antonio.
Dans l’opinion, il y a certaines méfiances en ce qui concerne le déploiement de cette force régionale. A l’exemple du Docteur Mukwege qui suggère qu’à la place du déploiement de cette force : « prioriser une profonde réforme du secteur de la sécurité, donner les moyens aux FARDC et maximiser les potentialités de la résolution 2612 fixant le mandat de la MONUSCO» a-t-il proposé.

En réaction, le Ministre de la Communication et médias a dit n’avoir pas constaté des contradictions dans l’absolu entre ce que propose le Prix Nobel et ce que fait le gouvernement actuellement. « Parce qu’il recommande des choses, la réforme de service de sécurité est en cours. Nous avons adopté la loi sur la programmation militaire qui va nous permettre de nous engager comme on ne s’est jamais engagé pour l’armée de toute l’histoire. Parce qu’on va mettre un milliard de dollar par an c’est le minimum pour commencer…» a répondu le Ministre.

Pendant ce temps, la cité de Bunagana est encore sous l’occupation des forces négatives, en claire le M23, avec qui le gouvernement congolais ne veut avoir aucune négociation.

Fiston Oleko

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