Politique

UNION SACREE : Entre l’efficacité et le positionnement, un courant politique est né

L’objectif est noble, réunir un maximum des bonnes volontés sous le label de la république et avec une masse critique suffisante pour procéder au basculement vers la réalisation des promesses contenues dans le programme du Chef de l’Etat, Felix Antoine TShisekedi Tshilombo. Pendant deux ans, la coalition en place n’est pas parvenue à trouver les voies et moyens de réaliser ces engagements. C’est pour cela que le Président de la République a lancé cet appel à une union sacrée pour un sursaut national vers les sujets essentiels qui sont les attentes légitimes d’un peuple qui a beaucoup donné mais qui a peu reçu.

Aujourd’hui conscient de l’obligation qui lui incombe de mobiliser toutes les institutions vers un même résultat à savoir le bon fonctionnement de notre démocratie et la satisfaction des besoins des masses laborieuses, le Président a ouvert les portes pour la construction d’une nouvelle majorité, seul moyen pour lui de garantir l’efficacité des réformes attendues. Dans une optique de conduire la Nation vers les rivages de la prospérité partagée, le chef de l’Etat a procédé à des consultations pour recueillir des avis et considérations des larges plages de l’opinion publique. De son propre témoignage, il dit avoir trouvé des fortes coïncidences entre sa propre réflexion et les points de vue partagés par un grand nombre des personnes consultées. En clair, une évidence s’est imposée à savoir : la nécessité de mettre fin à la coalition FCC-CACH qui était selon lui arrivée à une impasse tant elle était devenue incapable de porter les desiderata de sa naissance. A la place, il a fait appel à la mise en place d’une union sacrée sans préciser à qui il pensait mais en se mettant à la disposition de tous ceux qui auront manifesté leur volonté de porter leur pierre à l’édifice en construction.

Ils sont venus de partout les congolais désireux de répondre à l’appel du Premier des Citoyens. Ils ont défilé pendant trois semaines devant Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo pour lui apporter leurs contributions au dossier sous examen. Ils sont venus avec leurs qualités et leurs défauts. Ils sont venus remplir les rangs de l’union sacrée comme ils ont par le passé remplis ceux de FCC-CACH, comme auparavant ceux de l’AMP ou de la MP. Ils sont des politiques aguerris à esprit du groupe et au positionnement personnel dans le sens du vent. Ils sont venus sentant que quelque chose d’important était en train de se dérouler. Ils se sont dit qu’il ne fallait pas rater ce train même si pour certains d’entre eux ce train devrait prendre la destination de la satisfaction de leurs intérêts personnels. Ils sont venus pensant faire diversion, mais Felix Antoine Tshilombo vient de démontrer à ceux qui en doutaient encore qu’il est un fin politique, un tacticien de talent qui sait par-dessus tout évoluer en terrain hostile. Il saura à coup sûr faire le tri entre ceux qui sont réellement engagés dans ce combat d’installer un véritable Etat de Droit et les autres qui sont guidés par l’instinct de positionnement.

Pour bien saisir la notion de positionnement et de prendre en compte la Rd Congo, il convient d’emprunter à la science po la notion d’échiquier politique qui est une expression idiomatique qui rapproche métaphoriquement le positionnement des partis politiques, mouvements politiques, et courants politiques d’une société au positionnement des pièces d’un jeu d’échecs sur un échiquier. Dans cette image de l’échiquier, les partis politiques et autres organisations sont placées, telles des pièces d’un jeu d’échecs, à gauche si elles appartiennent à la gauche et à droite si elles se reconnaissent de la droite. Il est vrai que ces pièces n’ont pas la même importance car elles diffèrent selon leur puissance. On peut dans le langage assimiler à un échiquier n’importe quelle représentation d’un paysage politique. On peut revenir en RDC pour comprendre que les différentes forces en présence à partir du moment où l’échiquier a changé de posture par la fin de la coalition FCC – CACH, il était question à chacun des membres de cet espace de se positionner. C’est-à-dire de choisir s’il garde sa position antérieure ou s’il se sent obligé en fonction de sa lecture du jeu et des intérêts en présence, de changer et de se positionner autrement.

Pour ou contre l’Union sacrée ? Telle est la question non posée mais à laquelle chacun a répondu. Ils vont se concerter en fonction de leur poids politique et de leur ascendance historique sur la nouvelle configuration politique du pays. Chaque acteur politique est censé porter sa réflexion sur le positionnement actuel et doit donner sa position sur l’efficacité de l’Etat. Aujourd’hui comme hier, il faudrait pour le président de trouver un juste équilibre entre les besoins de l’Etat et la dynamique personnelle des acteurs qui risquent encore une fois de bloquer la machine politique par des intrigues.

Robert Tanzey

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