Economie

Evaluation Sicomines : Un débat de fond en perspective

L’évaluation de la Sicomines et de l’ensemble du contrat Sino-congolais est très attendue dans l’opinion nationale, et même internationale. Selon nos informations, après un audit aussi bien dans la firme chinoise(Sicomines), mise en place dans la foulée de la signature du « contrat chinois » et à la Gécamines, un rapport préliminaire a été déjà déposé sur la table du comité exécutif de l’ITIE ( initiative pour la transparence des industries extractives). Le même rapport a été envoyé aux audités. En perspective, un débat important est en vue. Il y a quelques semaines, répondant aux questions de Géopolis Hebdo, Jean-Jacques Kayembe, coordonnateur national de l’ITIE, avait promis un « débat public » sur le rapport lorsqu’il sera publié, le tout dans le but de savoir où la RDC en est avec « le contrat du siècle ».

En attendant de savoir ce que le rapport final va contenir, l’intention du gouvernement congolais est claire : il est temps de faire l’état des lieux de l’exécution du contrat Sino-congolais. Car pour l’exécutif national,  » la République Démocratique du Congo accuse un important déficit en termes d’infrastructures ». Or le contrat Sino-congolais prévoyait un prêt de 6,5 milliards de dollars dont 3 milliards devaient être consacrés à la construction des infrastructures, notamment les routes, les chemins de fer et autres. A ce jour, ainsi que le constate le gouvernement, le retard en infrastructures « constitue une entrave » au développement du pays. « Le président de la République, Félix Tshisekedi, s’attèle à trouver des solutions à court, moyen et long terme de manière à mettre le pays sur les rails du développement en promouvant les structures et mécanismes visant à assainir le climat des affaires et ainsi dégager des ressources pour la construction des infrastructures et permettre au pays d’être relié et faciliter les transactions », précise l’exécutif national, avant d’ajouter que « c’est dans cet esprit qu’en 2008, dans le souci de capitaliser toutes les sources disponibles de financement des infrastructures, la RDC avait signé le contrat dit Sino-congolais, renegocié en 2009. L’exécution de grands projets d’infrastructures inscrits dans ce cadre avait été interrompue, notamment pour des raisons techniques liées à l’insuffisance d’énergie électrique pour la production minière. Ce problème étant réglé par le lancement imminente de la centrale de Busanga(Lualaba), la mise en œuvre de ces projets devrait être relancée sans tarder. Le président de la République a demandé au ministre d’État, en charge des infrastructures et travaux publics de présenter lors de la 21e réunion du Conseil des ministres, l’état des lieux de l’exécution technique
et financière des projets inscrits dans le contrat dit Sino-congolais et la ministre des Mines d’en faire autant dans son secteur ».
Autant dire que le gouvernement a besoin d’en avoir le cœur net pour éventuellement réajuster le tir. Au-delà de l’état des lieux que feront le ministre des Infrastructures et la ministre des Mines, l’exécutif national va s’appuyer sur le rapport ITIE pour savoir à quoi s’en tenir. La grande attente s’explique donc.
Voilà pourquoi les bribes d’informations, en rapport avec le rapport technique final, qui sera transmis au gouvernement, ont suscité déjà des réactions vives et passionnées.

Patrick Ilunga

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