Economie

Zone de Libre-Echange Continentale africaine (ZLECAf) : Jean Lucien Bussa explicite les enjeux auprès de la FEC

La fédération des entreprises du Congo (FEC) a organisé hier Jeudi à Kinshasa une matinée d’informations et de sensibilisation sur la mise en œuvre de la Zone de Libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Cette matinée avait pour objectif essentiel d’échanger sur les questions liées à la mise en œuvre de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine. Convié à ces assises, le ministre du Commerce Extérieur Jean Lucien Bussa a non seulement épinglé les efforts déjà entrepris jusque-là par la République Démocratique du Congo dans le processus de ratification de l’Accord portant création de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine mais aussi et surtout mis un accent particulier, à l’intention des entreprises membres de la FEC, sur les enjeux de la ZLECAf pour la République Démocratique du Congo.

En termes des avancées enregistrées dans le processus, Jean Lucien Bussa a évoqué le projet de Loi portant ratification par la République Démocratique du Congo de l’Accord portant création de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine qu’il a déjà présenté à l’Assemblée Nationale, et cela depuis le mardi 10 décembre 2019 dernier. Après débats et délibération, ledit Projet a été jugé recevable et renvoyé en Commission mixte ECOFIN-Relations Extérieures pour examen approfondi.

Il a également fait allusion à la finalisation des éléments techniques essentiels à la mise en œuvre, entre autres les listes de concession tarifaires. « Au cours des travaux organisés par la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) du 1er au 8 septembre 2020, auxquels les délégués de mon Ministère et ceux de la FEC ont entre autres pris part, le Projet de listes de concessions tarifaires de la RDC dans le cadre de la ZLECAf ont été révisé et finalisé », a laissé entendre le ministre du Commerce Extérieur.

Mais quels sont les enjeux de la ZLECAf pour la République Démocratique du Congo ?

A ce sujet, le ministre du Commerce a souligné que la Zone de libre-échange continentale africaine ambitionne de faire de l’Afrique l’un de plus grands marchés communs du monde, avec comme objectif la réduction des barrières douanières et la promotion des échanges intra-africains. A en croire Jean Lucien Bussa, les projections de la Commission Economique de l’Union Africaine y relatives révèlent que la mise en œuvre de la ZLECAf aura entre autres pour effet : « le développement des échanges commerciaux intra-africains, attendu à 52,3 %, soit un total de 34,6 milliards d’USD, partant de 17 % actuellement, pour un marché de plus de 1,2 milliards des consommateurs et, de 2,5 milliards en 2050 ; la hausse des salaires réels des travailleurs non qualifiés ; la transformation structurelle et industrielle de l’Afrique ainsi que la création de chaines de valeurs régionales et continentales, voire mondiales, la réduction considérable des barrières tarifaires et la suppression des barrières non tarifaires, résultant de la pluralité de CER, et la facilitation des échanges qui en découlent et qui consacrent l’élargissement de marchés pour le commerce des marchandises et des services, avec des externalités positives.

Devant les membres de la FEC réunis à cette matinée d’informations, Jean Lucien Bussa n’a pas manqué d’aborder quelques contraintes à la mise en œuvre effective de la ZLECAf en République Démocratique du Congo. Il cite notamment « l’extraversion de l’économie congolaise, l’insuffisance de production intérieure, l’absence de politique des exportations, l’absence de politique d’industrialisation, l’absence de définition des secteurs prioritaires, le délabrement des infrastructures et déficit énergétique, la perte des recettes douanières, la non-détermination des produits faisant l’objet de libre-échange avec les autres pays africains, la suppression des mécanismes de protection de l’industrie, la situation sécuritaire alarmante, le manque de synchronisation entre la ZLECAf et la multi-appartenance de la RDC aux Communautés Economiques Régionales (CER), etc.

Pour que le secteur privé de la RDC tire davantage profit de la mise en œuvre de la ZLECAf, le patron du Commerce Extérieur souligne que dans cette perspective, le Gouvernement a entrepris un certain nombre d’actions.

 

Et concrètement, parmi les actions entreprises, qui rentrent dans la sphère de la mise en œuvre de la ZLECAf, il y a lieu de relever : « La mise en place du Comité National de mise en œuvre de la ZLECAf en RDC. Le Projet d’ordonnance portant mise en place de ce Comité a été adopté au cours de la 48ème Réunion du Conseil des Ministres du vendredi 11 septembre 2020. Le Comité National de mise en œuvre de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine en République Démocratique du Congo (CN-ZLECAf) aura pour mission d’assurer la coordination stratégique et le suivi-évaluation de la mise en œuvre de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine en République Démocratique du Congo (ZLECAf).


Il faut rappeler que la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine vise principalement, en termes d’objectifs, à créer un marché unique pour les marchandises et les services facilité par la circulation des personnes afin d’approfondir l’intégration économique du continent africain et conformément à la vision panafricaine d’une « Afrique intégrée, prospère et pacifique » telle qu’énoncée dans l’Agenda 2063, créer un marché libéralisé pour les marchandises et services à travers des cycles successifs de négociations, contribuer à la circulation des capitaux et des personnes physiques et faciliter les investissements en s’appuyant sur les initiatives et les développements dans les États parties et les CER, poser les bases de la création d’une union douanière continentale à un stade ultérieur, promouvoir et réaliser le développement socio-économique inclusif et durable.

Mais pour y parvenir, les États parties sont appelés à éliminer progressivement les barrières tarifaires et non-tarifaires au commerce des marchandises, de libéraliser progressivement le commerce des services, à coopérer en matière d’investissement, de droits de propriété intellectuelle et de politique de concurrence, à coopérer dans tous les domaines liés au commerce, dans le domaine douanier et dans la mise en œuvre des mesures de facilitation des échanges. Ils devront aussi établir un mécanisme de règlement des différends concernant leurs droits et obligations.

Théodore Ngandu

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