Société

Dans les marchés d’éxtension du Grand marché de Kinshasa : Les vendeurs délocalisés s’inquiètent du bas niveau d’écoulement des marchandises

C’est depuis le 20 janvier 2021 que le gouvernement provincial de la ville de Kinshasa a décidé de la fermeture d’une grande partie du marché central de Kinshasa, communément appelé Zando, en vue de rendre possible les travaux de réhabilitation et assainissement de ce haut lieu de négoce. Pour atténuer le choc à l’endroit des milliers de vendeurs qui y exerçaient leurs activités commerciales, l’hôtel de ville de Kinshasa a pensé à créer des marchés d’extension. A vrai dire, ces marchés ont été érigés il y a plusieurs mois, pendant les moments de confinement dus à la première vague de la pandémie de Coviid-19. Une mesure qui, en son temps, n’a pas abouti non seulement suite aux refus catégoriques des vendeurs, mais aussi aux malentendus qui ont opposé le gouverneur de la ville Gentiny Ngobila Mbaka et le Vice Premièr ministre en charge de l’intérieur Gilbert Nkankonde Malamba. Ce sont en fait des petits marchés créés dans les communes environnantes du marché central, dont celui se trouvant au croisement des avenues Kasavubu et Itaga ainsi que celui sur le croisement des avenues Kabinda et Plateau que les membres de l’équipe de la rédaction de Geopolis Hebdo ont eu le devoir de visiter.

Au marché de Kasavubu-Itaga la vente est au ralenti

Dans le marché d’extension de Kasavubu-Itaga, l’ambiance prend déjà l’allure d’un lieu de négoce vivant, les étalages sont moyennement occupés par les offreurs. Avec des produits liés spécifiquement à la beauté et aux vêtements tel que les bijoux, les peruques connu plus sous l’appellation de Kabelo ainsi que les prêts à porter. En revanche, l’écoulement de marchandises ne suit pas. un vendeur de peruques Kabelo à ce marché, visiblement lassé par le temps qui passe sans vendre lâche qu’il n’a rien livré, il faisait déjà 11h, alors que normalement ses marchandises se vendent tous les jours en grande quantité. A lui d’ajouter que : << au grand marché, je vendais jusqu’à 1 000 dollars americains le jour. Tel qu’aujourd’hui depuis le matin que je suis ici, je n’ai fait aucune entrée.>>, a laissé entendre ce jeune vendeur. Cette réalité pourrait trouver son explication par le fait que le marché soit nouveau, poursuit-il, et que la route Kasavubu à côté de laquelle ce marché se trouve, ne permet que la sortie des gens du marché vers la cité car elle est à sens unique. Contrairement au grand marché qui fait l’objet de travaux actuellement, où il exposait ses étalages, il y a deux routes, Kasaï et Bokasa à sens unique toujours, permettant l’entrée.

Les marchés pirates rendent le marché d’extention de Kabinda inopérant

Au marché d’extension de Kabinda, les installations sont presque vides.On y trouve juste quelques vendeurs qui d’ailleurs se plaignent de l’absence des clients et leurs collègues vendeurs et demandent au gouverneur de procéder à la coupure du ruban afin qu’il soit opérationnel. « Nous ne comprenons pas pourquoi nos camarades ne veulent pas venir ici alors que le marché est plus propre. Nous demandons au gouverneur de la ville de ramener ceux qui occupent les avenues environnentes du grand marché pour nous permettre de recevoir les clients sur ce nouveau marché car nous ne pouvons pas venir nous asseoir du matin au soir sans vendre, alors que les autres vendent sur les rues, » a déclaré une dame vendeuse des chaussures trouvée sur le site du nouveau marché. L’administrateur adjoint de ce marché dit savoir la raison de ce vide. Pour lui, le bouroumestre de la commune de Barumbu et celui de la commune de Kinshasa ne leurs facilitent pas la tâche. A l’en croire, ces deux cités installent sur les avenues de leurs municipalités respectives les vendeurs délocalisés du marché central, cela moyennant des petites sommes d’argent. Ce qui fait que les vendeurs, avec ceratins qui ont déjà souscrit pour commercer dans le marché, souhaitent étaler ailleurs.

Délocaliser les vendeurs du grand marché de Kinshasa et créer des marchés d’extension est une bonne chose certes, mais favoriser les conditions d’activité de ces nouveaux lieux d’échanges est beaucoup plus mieux.

Fiston Oleko/Edouard Funda

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