Politique

Denis Kadima, Portrait d’un président de la CENI qui aura défrayé la chronique

Son nom a fait la une des journaux, des dizaines, ou même des centaines d’émissions télé et radio ont été produites pour débattre autour de son nom et de sa désignation par 6 confessions religieuses comme président de la CENI. La vague qu’a suscité le processus de sa désignation a traversé les cadre des frontières de la RDC jusqu’à figurer dans le rapport du secrétaire général de l’ONU, qui a fait part au Conseil de Sécurité du manque de consensus autour de la désignation des animateurs de la CENI. Mais tous se sont mis d’accord sur un fait : la technicité et l’expertise de Dénis Kadima sur les questions électorales ne font pas débat. Le fait que certains ont semblé vouer aux gémonies Kadima trouve sûrement une explication ailleurs. Chacun a ses bonnes raisons de défendre sa position. Même ceux qui ne le connaissent pas, sont tentés d’avoir un avis sur ce probable successeur de Corneille Nangaa (en attendant l’ordonnance du chef de l’État). Kadima intrigue, suscite la curiosité. Mais qui est-il réellement ?

Né le 21 septembre 1961 en RDC, Dénis Kadima est présentement le directeur exécutif de l’Institut Électoral pour une Démocratie durable en Afrique (EISA).

Ancien directeur du référendum et élections de l’ONU au Soudan (juillet 2010 à mars 2011) et conseiller technique principal du
PNUD en Tunisie (avril à juillet 2011), il est aussi licencié en sciences politiques et administratives de l’Université de Lubumbashi (1987).

En outre, il détient un master en sciences politiques et un diplôme post-universitaire en administration des affaires de l’université de Witwatersrand située à Johannesburg, en Afrique du sud (1997 et 1999).
Dénis Kadima est un expert en élections, démocratie et bonne gouvernance. Il est doté de plus de 30 ans d’expérience professionnelle. Il a à son actif des compétences solides dans les domaines du leadership, la planification stratégique, la conception et la direction des programmes, la levée de fonds (fundraising, ndlr), la gestion axée sur les résultats, le réseautage, la gestion des ressources humaines et la gestion financière.

De 1987 à 1992, il a été tour à tour chef de service et gérant de succursale à la Banque Commerciale Zaïroise (RDC) et de 1995 à 1998, il a dirigé le Programme de l’Ashoka Innovateurs pour le Public basé en Afrique du sud.

Ses réalisations…

En tant que directeur de l’EISA, il a entre autres, transformé avec succès cette organisation sous-régionale centrée sur l’Afrique australe en une ONG panafricaine et continentale respectée et influente et a développé et mis en œuvre une stratégie de levée de fonds ayant résulté à une augmentation des revenus de 33% en moyenne par an, sur une période de 10 ans. « Le revenu annuel moyen de l’EISA s’est élevé à 12 millions de dollars américains, contribuant à faire de l’Institut la plus grande et la plus influente des ONG africaines œuvrant dans le domaine des élections, de la démocratie et de la gouvernance », souligne-t-il.

En Tunisie où il a occupé le poste de conseiller principal du PNUD en 2011, Dénis Kadima a notamment, mis en place et dirigé l’équipe électorale de l’ONU, élaboré des stratégies et plans opérationnels appropriés pour l’organe tunisien de gestion électorale (ISIE) et intégré la dimension genre dans toutes les stratégies opérationnelles.

En dehors de cela, il a mis en place une division référendaire et électorale intégrée et initié avec succès une diplomatie électorale auprès des États et bailleurs, et obtenu une levée de fonds qui a permis l’augmentation des ressources pour le fonds commun du PNUD au Soudan entre 2010 et 2011.

Sur le plan électoral, Dénis Kadima a dirigé et appuyé plusieurs missions d’observation et d’évaluation d’EISA et autres institutions durant sa carrière professionnelle.

Visions et perspectives

Avec ses 30 ans d’expérience professionnelle dont 21 dans le domaine des élections, de la démocratie et de la bonne gouvernance, il ambitionne d’apporter à la CENI « l’intégrité morale, le professionnalisme, l’impartialité et l’objectivité qui sont vérifiables dans les institutions où il a travaillé ».

S’il était nommé à la tête de la CENI, il entreprendrait ce qui suit : Renforcer l’indépendance, l’impartialité et la transparence de la CENI ; être à équidistance et fédérer toutes les forces politiques nationales, sans distinction d’origine ethnique, géographique, religieuse ou de Genre ; mener de meilleures consultations avec les acteurs électoraux à travers des cadres de concertation qui fonctionnent effectivement ; pérenniser l’expertise de la CENI et davantage professionnaliser cette institution et améliorer son sens du service ; mettre en œuvre des programmes de prévention et gestion des conflits électoraux afin de mettre fin aux contestations et violences cycliques; améliorer les relations entre la CENI et la Communauté internationale ; assurer une meilleure communication avec le public et ; améliorer la redevabilité de la CENI vis-à-vis des parties prenantes et du public.

Un programme ambitieux, une vision qui se veut claire. Reste à le confronter à l’épreuve du terrain, faite de pression des politiques, des pressions de l’opinion nationale et internationale et à la contrainte du temps.

Patrick Ilunga

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