Editorial

Éditorial / RDC-RWANDA : Faut-il encore croire à une paix négociée ?

C’est peut-être un cœur de fer qui s’enveloppe d’une carcasse de velour. Un velour longiligne qui ne peut plus tromper quiconque, espérons-le. Même les bons offices d’Emmanuel Macron ne sauraient peut-être offrir une paix durable là où tout ou presque s’est soldé par un retour tragique à la case départ. Car l’Est de la République démocratique du Congo a tant espéré, et déchanté, à plusieurs reprises. Chaque pas en avant a été succédé de deux pas en arrière. Pour s’en convaincre, il faut regarder toutes les opérations menées dans cette zone pour la recherche de la paix les 20 dernières années; les forums ; rencontres, et aujourd’hui, avec le président Félix Tshisekedi, il y a eu même la stratégie de mettre en place des accords de coopération économique et commerciale pour tenter d’instaurer une paix durable. En vain ? Espérons que non, cette fois-ci.

Ceux qui auront la flemme de faire un flash back dans ces 20 dernières années de la vie politique, diplomatique et même militaire de la vie de l’Est de la RDC, n’ont qu’à écouter et réécouter le discours du président Félix Tshisekedi à l’assemblée générale des Nations Unies pour se faire à l’idée des efforts fournis, en vain.

Doit-on croire au gant de velour tendu,  lorsque la main, elle, est restée de fer ? Pire encore, cette main s’est armée d’un poignard invisible, semant la mort par elle-même, quand elle ne se contente plus d’agir en sous main via des rébellions. Étonnant que le monsieur qui s’est toujours employé à dérouler ses dénégations sur son implication et sa responsabilité sur les rebellions et la guerre de l’Est, soit celui avec qui le retrait du M 23 des localités occupées doit être négocié. N’est-ce pas déjà là, qu’il admet implicitement qu’il est le vrai patron des rebelles ?

Chacun doit sérieusement s’interroger sur le comportement du leader de Kigali. Pourquoi doit-on retrouver les éléments de langage et les arguments des rebelles congolais chez le dirigeant Rwandais alors qu’il a toujours clamé que la question du M 23 est interne au Congo et qu’il n’a rien à voir à cette rébellion ? Au regard de la succession des rébellions au Congo dont les leaders ont eu la bénédiction de Kigali, on peut croire qu’une paix négociée, presque quémandée, n’est qu’un sanctuaire de guerre en puissance. Le Congo est forcé dans un jeu où s’il ne change pas l’angle de regard de ces différents conflits, il se retrouvera longtemps encore le dindon de la farce.

Patrick Ilunga

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