Economie

Forum sur la performance où moment charnière du basculement national ? : Leitmotiv : éradiquer la corruption ?

Au cœur de ce Forum sur la performance dans la gouvernance de la Nation se trouve la volonté politique des dirigeants actuels. Cette volonté comprise comme étant l’incitation à donner suite aux engagements déclarés et aux lois. Qui a compris cela a saisi la quintessence de ce forum organisé sous l’autorité personnelle du Chef de l’Etat qui sait que ses promesses électorales ne pourront se réaliser que si les institutions mobilisées pour ce faire deviennent performantes et traduisent au quotidien cette nouvelle exigence de mettre en place une nouvelle République débarrassée de la gangrène de la corruption et animée par une nouvelle génération des hommes intègres et efficaces engagés contre les antivaleurs. L’Hôtel Kempiski, symbole d’une renaissance alors qu’il fut construit sur une philosophie des éléphants blancs qui ont écumé les années post indépendance, est aujourd’hui dans une nouvelle dynamique, comme quoi il n’est pas tard de bien faire les choses quand on a une volonté puissante de changement. Pendant quatre jours des sommités du monde politique, économique, financier, juridique et judiciaire se sont donné rendez-vous pour examiner la question clé de la performance nationale. A la cérémonie d’ouverture plusieurs allocutions de haute portée furent prononcées, témoignant d’une vision renouvelée et d’une volonté affirmée de combattre les anti valeurs qui freinent de manière tragique et dramatique l’essor national. Ils sont venus des sphères savantes et dirigeantes et ils se sont accordés de creuser pendant ce moment critique les fonds de l’espérance nationale pour y puiser la force du changement car de l’avis de tous et indépendamment de l’émotion ambiante, sans changement radical, il n y a pas de salut national en tout cas pas de performance. Changement oui, mais changer quoi et comment ? Ce sont les grandes orientations données par le visionnaire le chef de l’Etat, qui dans ses multiples adresses a martelé sur deux principes majeurs, à savoir l’Etat de Droit et la philosophie du Peuple d’abord. Ce sont les piliers de cette politique de changement dans lesquels doivent se construire les politiques publiques, faites dans le respect des règles et au profit du peuple souverain. A la tribune se sont succédés avec une puissante éloquence, d’abord le Professeur Ilunga Ilukamba, le Premier Ministre, représentant personnel du Chef de l’Etat, Gentiny Ngobila le gouverneur de la ville de Kinshasa, maitre Georges Kampiamba, le président de l’ACAJ, Ghislain Kikangala le coordonnateur de l’Agence de Prévention et de lutte contre la Corruption et jacques Kangudia Mutambayi Le coordonnateur de la cellule de changement de mentalités. Tous sans exceptions ont abondé dans le sens de la gravité de la situation nationale et de la fenêtre d’opportunité qu’offre l’autorité suprême du pays. C’est pourquoi à l’issue de ce forum qui ne veut pas être un des plus, ils voient tous la mise en place d’un pacte républicain qui puisse augmenter le budget de la République. Ils voient la création d’un cadre d’échanges entre les responsables des institutions publiques, les opérateurs économiques et la société civile pouvant améliorer la gouvernance de la Nation. Ils espèrent une instauration de la réglementation et surtout une généralisation de la dimension éthique dans toutes les sphères de la vie nationale. Ce changement sera visible quand la culture de la redevabilité. Avant de revenir au déroulement des travaux et aux conclusions qui interviennent le jeudi prochain Geopolis Hebdo s’est senti dans l’obligation professionnelle de publier l’ensemble des discours prononcés à l’occasion de la cérémonie de lancement des travaux , discours portant sans nul doute cette volonté de basculement.
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Ilunga Ilunkamba : « La bonne gouvernance constitue le premier pilier de notre développement »

 

Lors de son discours d’investiture, Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, annonçait une ère nouvelle marquée par la restauration de l’Etat de droit, par la bonne gouvernance, afin de garantir, sans aucune distinction, la protection de l’État aux citoyens.

Il avait alors appelé les Congolaises et Congolais à se donner la main pour assurer leur marche vers la réalisation d’un destin commun : sortir notre cher pays de la pauvreté et du sous-développement et l’engager sur le chemin de l’émergence économique et sociale.

Pour réussir ce pari, le Chef de l’État a, d’abord et avant tout, mis en avant le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit.

En effet, rien de grand et de vraiment pérenne ne peut se construire sans la démocratie car elle est garante de la sécurité, de la paix et du développement. Avec elle, tous les progrès sont possibles.
C’est pourquoi, sous son impulsion, le Gouvernement s’est engagé à encourager toutes les initiatives allant dans le sens de l’amélioration de la gouvernance publique.

La bonne gouvernance constitue le premier pilier de notre développement. Ce même pilier détermine notre aptitude à inscrire notre action dans la durabilité et l’irréversibilité. C’est pour cette raison que l’amélioration de la Gouvernance et les réformes institutionnelles subséquentes sont au cœur de la vision de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat.
En effet, la bonne gouvernance conduit à des meilleures politiques publiques développées de manière ouverte, transparente et responsable ; elle demande aux décideurs publics de se poser la question : « quelle est la meilleure chose à faire ? » au moment de la prise de décision ; elle promeut la confiance des citoyens en leur gouvernement ; ce qui consolide les institutions démocratiques et stabilise le pays. La bonne gouvernance a vocation d’être le travail de tous les membres de notre tissu social.

Les gouvernants, mais aussi, les gouvernés doivent tous intervenir et avoir une voix pour préserver notre démocratie participative.  Car une démocratie en réalité, c’est le produit de petites décisions constantes prises par toutes ses différentes composantes.

Dans ce cadre, je salue la tenue du Forum axé sur « La performance dans la gouvernance de la nation » dont les travaux démarrent ce jour.
Les présentes assises s’inscrivent dans le cadre d’un dialogue citoyen entre gouvernants et gouvernés que j’espère constructif et bénéfique pour l’intérêt général. Je suis d’autant plus heureux qu’il se tient à un moment historique où le Gouvernement de la République Démocratique du Congo s’emploie, sous l’impulsion de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, à faire de la performance dans la gouvernance publique son leitmotiv permanent.

Permettez-moi dès lors d’adresser mes vives félicitations à l’ensemble des organisateurs, à savoir : l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), la Coordination pour le changement de mentalités (CCM) et l’Agence de prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC).

Les différentes déclinaisons retenues dans le cadre de ce Forum indiquent qu’il sera notamment abordé le rôle du gouvernement et de toutes les composantes de la société Congolaise, dans une articulation renouvelée des fondements de notre philosophie de gestion de l’Etat basée sur la performance et la bonne gouvernance.

La démocratie, c’est un journaliste qui rapporte une information vraie et objective, après avoir estimé sa véracité.  La démocratie, c’est quand un membre de la société civile peut librement exprimer ses critiques. La démocratie, c’est quand un commis de l’Etat, quel que soit son rang, place l’intérêt général au-dessus de toute autre considération personnelle. Cela s’appelle tout simplement le respect de l’ethique de responsabilité.

La répartition des compétences ne se décrète pas une fois pour toutes, elle s’apprécie et se négocie par l’implication de tous les acteurs. Cela suppose, il ne faut pas se le cacher, un changement de comportement de la part des responsables politiques et administratifs pour accepter une logique de partenariat et tout particulièrement, avec les associations de la société civile, qui doivent être non seulement reconnues mais plus encore soutenues.

Les citoyens demandent que l’on tienne mieux compte de leurs intérêts particuliers. Cette évolution a contribué à désacraliser l’État et son fonctionnement. Il s’est produit un changement dans la nature de la représentation. La légitimité de l’État ne tient plus dans l’incarnation d’un principe supérieur, mais, pour l’essentiel, dans sa capacité à bien représenter la diversité de la société.

C’est la dynamique de ce phénomène économique et social autant que politique qui explique la montée en puissance du dialogue citoyen entre la société politique et la société civile qui ont désormais en charge la transformation qualitative de notre société.

Il faut faire le pari de la confiance vis-à-vis des citoyens, en promouvant la transparence et la concertation pour une évaluation exacte de la qualité et de la performance des services publics.

Les réformes actuelles demandent un engagement politique fort du Gouvernement qui doit les expliciter et dégager les moyens nécessaires pour leur succès.

Au niveau du Gouvernement et de toutes les autres structures étatiques, l’exigence de la performance dans la gouvernance de la nation ne se négocie guère. Elle se décline en la responsabilisation des Ministres ainsi que des animateurs des institutions publiques, et dans le suivi proactif de leur performance dans la mise en œuvre de la Politique définie par le Gouvernement de la République.

Cette responsabilisation s’est traduite par la décision de demander à chaque Ministre de soumettre les objectifs, sous-objectifs et actions phares qui les engagent et qui leur paraissent les plus pertinents pour contribuer à l’atteinte des missions assignées au Gouvernement.

Cette démarche leur a permis : (i) de s’approprier les principes du cadre logique, légal et règlementaire de l’action gouvernementale ; (ii) de se familiariser avec les principes, les règles d’éthique, de déontologie et d’exemplarité dans l’exercice de leurs fonctions; (iii) de renforcer l’esprit d’équipe, de cohésion et de solidarité de l’équipe gouvernementale ; et (iv) de se mobiliser autour d’un cadre stratégique concerté et d’objectifs globaux et spécifiques visant l’amélioration des conditions de vie des populations et l’accélération du progrès économique.

Cette nouvelle philosophie de travail gouvernemental introduit donc plus de responsabilité pour les membres du Gouvernement, mais elle engage aussi une plus grande redevabilité et une exigence plus forte de résultats. C’est à mes yeux le seul gage de notre succès.

Je suis conscient que la vocation du Gouvernement, et sa seule raison d’être, c’est uniquement de trouver la réponse la plus satisfaisante possible à la fois à la demande citoyenne d’une meilleure gouvernance et à la demande sociale d’un bien-être chaque jour amélioré des Congolaises et Congolais.

Pour maintenir ce cap et éviter les erreurs du passé, Son Excellence Monsieur le Président de la République a procédé à la mise en place d’une Agence nationale de lutte contre la corruption et d’une Coordination en charge du climat des affaires pour créer et renforcer les conditions favorables à l’investissement et à l’initiative privée. Dans le même ordre d’idées, Il a instruit l’Inspection Générale des Finances de lui soumettre une lettre des missions à travers laquelle elle s’engage à débusquer toutes les malversations qui avaient malheureusement élu domicile au sein de nos différentes administrations. Cela, quels qu’en soient les auteurs ou l’origine.

La mise en place de ces mécanismes et/ou le renforcement de leurs capacités constitue désormais le socle de la bonne gouvernance dans notre pays.

Toutes ces mesures ne peuvent être mises en œuvre que sous le contrôle étroit de la loi. C’est pourquoi, nous nous employons à créer les conditions pour rétablir graduellement la confiance de la population à l’égard de la Justice par une lutte acharnée contre la corruption et l’impunité qui ont longtemps affecté le développement de notre pays.
Je suis plus que jamais convaincu que sans une Justice indépendante, équitable et professionnelle, nous ne pourrons pas lutter efficacement contre la corruption.
C’est pourquoi, nous aspirons à construire un Etat de droit reconstitué dans toute sa plénitude, aligné sur les standards internationaux et une Justice indépendante et équitable, avec une garantie d’effectivité des normes adoptées et leur compréhension par l’ensemble de la population.

C’est en améliorant le climat juridique et judiciaire des affaires que nous parviendrons à rassurer les investisseurs et à sécuriser les investissements indispensables à l’essor économique et social de notre pays.

Nous poursuivrons la lutte contre l’impunité aux fins de construire un Congo où les citoyens sont pleinement conscients de leurs devoirs et contribuent activement au développement national, tout en bénéficiant pleinement de tous les droits humains tels que garantis par la Constitution.
Je crois en l’avenir du Congo et en la détermination de tous les Congolais à vouloir accélérer leur marche vers le progrès et le développement.
Je ne doute aucun instant qu’ils sont prêts à se mobiliser autour de leur Gouvernement pour engager un vaste chantier de réformes et infléchir le cours de l’histoire pour placer la République

Démocratique du Congo parmi les Nations résolument engagées sur la voie de la modernisation.

Au regard du profil scientifique et intellectuel des éminents intervenants et co-débateurs retenus, je forme le vœu que les présentes assises débouchent sur des préconisations susceptibles d’aider le Gouvernement de la République à accroître les ressources publiques.

Aussi, voudrais-je qu’elles produisent de l’intelligence économique et le dialogue citoyen qui seront des instruments stratégiques de pilotage de l’action publique. Ceci permettra à la République

Démocratique du Congo de disposer des informations pertinentes permettant de comprendre et d’anticiper les mutations de l’environnement national et international, facteurs d’opportunités et de menaces, tout en favorisant l’innovation et la créativité.

Avec tous mes souhaits de plein succès, au nom de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, je déclare ouvert le Forum sur « la performance dans la gouvernance de la Nation ».

Georges Kapiamba : « Le présent Forum, loin de se substituer aux institutions étatiques, offre à la société civile une fenêtre d’opportunités incommensurables pour jouer sa partition… »

 

Au nom de l’ensemble des Organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme de la République Démocratique du Congo en général, et spécifiquement en celui des organisateurs et participants, je voudrais saluer votre auguste présence à la cérémonie d’ouverture du Forum sur « La performance dans la gouvernance de la Nation » dont les travaux démarrent ce jour.

Je vous prie de trouver ici l’expression de la gratitude des milliers des Congolaises et Congolais sans-voix dont les organisateurs prétendent modestement être des portevoix en cette occurrence particulière.

Votre auguste présence, loin d’être banale, n’est que la confirmation de ce que vous indiquiez, le 13 décembre 2019, lors de votre premier discours sur l’État de la Nation, prononcé devant les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès.

A cette occasion vous déclariez, je cite : «…Je ressens encore en moi la force et la détermination de mes compatriotes quand, dans un écho grandissant et permanent, ils ne cessent de me rappeler leur leitmotiv, à savoir : le peuple d’abord !…Oui, « le peuple d’abord » est la boussole de notre action et la mesure de notre détermination…L’intérêt du Peuple a toujours constitué et continuera à constituer le fil conducteur de toutes les réformes que j’entends voir le Gouvernement de la République accomplir au cours de mon mandat…C’est à l’aune de sa satisfaction que notre action aura un sens… C’est pour lui, et rien que pour lui, que nous devons accepter privations et sacrifices dans la mesure où il demeure le souverain….Je profite de cette occasion pour relever qu’aujourd’hui plus que jamais que le problème de fond de l’économie congolaise se situe au niveau de l’augmentation durable des recettes dont je fais une priorité nationale impérative : tout sera mis en œuvre pour juguler la fraude et l’évasion fiscale, engager une lutte sans merci contre la corruption et le coulage des recettes…»

Fin de citation.

Ce credo, mieux cette interpellation, ne peut se matérialiser qu’avec le concours actif et déterminé de tous les segments de la société congolaise, c’est-à-dire une chaîne systémique de prise en charge collective partant du citoyen lambda au Président de la République que vous êtes.

Le présent Forum, loin de se substituer aux institutions étatiques, offre à la société civile une fenêtre d’opportunités incommensurables pour jouer sa partition dans une quête courageuse des ressources financières nécessaires à mettre au service des politiques publiques pertinentes guidées par le souci de satisfaction de l’intérêt général.

C’est ici l’occasion pour moi de féliciter et de remercier les services de la Présidence de la République qui se sont investis pour la matérialisation de cette rencontre.

Votre présence dans ce somptueux cadre du Fleuve Congo Hôtel témoigne de votre détermination à accompagner la société civile congolaise à prendre une part active dans le pacte républicain national dont les prémices s’observent depuis l’alternance politique intervenue en République Démocratique du Congo au sortir des élections démocratiques du 18 décembre 2018.

L’idée de ce forum plonge ses racines dans un paradoxe affligeant : la République Démocratique du Congo a toujours été considérée comme un des pays potentiellement les plus riches du monde ; à contrario sa population se trouve être l’une des plus démunies de la planète.

Cela constitue la résultante d’un management public qui était caractérisé par la promotion des antivaleurs, la gabegie, la corruption, l’immoralité, le détournement des deniers publics, l’égoïsme, etc.

Sinon, comment peut-on comprendre que la République Démocratique du Congo, présentée, non sans raison, comme scandale géologique, pointe, Soixante ans après son indépendance, à la queue de tous les indices de développement.

Le Code minier de 2002, révisé en mars 2018 n’est pas parvenu à doper la contribution du secteur minier au budget de l’État. Et pourtant, les redevances et autres taxes fiscales attendues avec une production annuelle de plus ou moins 1,2 million de tonnes auraient pu substantiellement contribuer à l’amélioration des conditions de vie des Congolaises et Congolais. Hélas, la mauvaise gouvernance serait passée par là !

D’aucuns n’ignorent que notre pays est semi-enclavé. Le transport maritime charrie donc l’essentiel des échanges qui fondent le commerce extérieur de la RD Congo.

Et C’est à juste titre qu’il est devenu un terrain où se déterminent certains enjeux socioéconomiques nationaux. Ainsi, pour prétendre jouer un rôle significatif et en tirer le maximum de profit, il aurait été primordial que le Gouvernement définisse une véritable stratégie maritime fondée sur l’optimisation du potentiel qu’offre le débouché sur la façade de l’Océan Atlantique, à Muanda.

Ceci pour assurer, non seulement, sa souveraineté économique, mais également répondre efficacement à l’exigence de diversification des ressources au profit du Trésor public.

Faute d’existence d’une autorité de régulation de la marine marchande, ce secteur à haute portée économique et sécuritaire, a été abandonné à la boulimie de certains politiciens, peu scrupuleux, qui l’ont envahi au mépris de tous les instruments juridiques tant nationaux, qu’internationaux.
Ces deux illustrations, non limitatives, démontrent à suffisance l’impact de la mauvaise gouvernance sur les performances attendues des institutions étatiques. C’est justement pour contribuer à ce fatalisme ambiant que l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), la Coordination pour le changement de mentalités (CCM), l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), ainsi que certaines forces vives du pays ont jugé utile de réfléchir sur les voies et moyens susceptibles de doter la République des leviers renouvelés de performance dans la gouvernance de la Nation.

D’aucuns seraient tentés de s’interroger sur ce qui pourrait s’apparenter à une intrusion des ONG des droits de l’homme dans la sphère politique.

La société civile, en tant que composant crucial de tout système démocratique, doit jouer un rôle crucial dans la conception et la mise en œuvre des réformes, au plan national. Il est important de reconnaitre que les droits de l’Homme, la démocratie et d’autres éléments clés de la bonne gouvernance sont essentiels pour un développement inclusif et durable, et doivent occuper une place de choix dans le dialogue constructif entre gouvernants et gouvernés.
Les Nations-Unies insistent sur le fait que la bonne gouvernance et les droits de l’homme sont complémentaires et que la première est une condition préalable à la réalisation des seconds.
Ces assises s’inscrivent justement dans une quête des meilleures pratiques de bonne gouvernance pour la promotion des droits de l’homme.
En présentant des actions novatrices pour mettre au point et appliquer des réformes de gouvernance, le présent Forum tentera de montrer comment les pratiques de gouvernance peuvent être réformées afin de contribuer à la satisfaction de l’intérêt général.

Le manuel des pratiques de bonne gouvernance pour la protection des droits de l’homme, publié en 2007, par le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’homme, définit la bonne gouvernance comme l’exercice de l’autorité par le biais de processus politiques et institutionnels transparents, dont la responsabilité peut être mise en cause et qui encouragent la participation du public.

Dès lors, on se pose la question légitime de savoir quels sont les liens qui existent entre la bonne gouvernance et les droits de l’homme ?

Les principes relatifs aux droits de l’homme posent un ensemble de valeurs qui visent à guider l’action des gouvernements et des autres intervenants sur la scène politique et sociale.

Ils posent également un ensemble de normes au regard desquelles la responsabilité de ces intervenants peut être mise en cause.

La mise en œuvre des droits de l’homme exige un cadre incitatif et favorable, entre autres des cadres juridiques et des institutions appropriés, ainsi que les processus politiques et administratifs nécessaires pour satisfaire aux droits et aux besoins de la population.

Cette approche, de par son caractère holistique permet de déterminer les normes minimales nécessaires pour garantir une gouvernance au service de la dignité humaine.

En scrutant attentivement cette définition, on y décèle les liens qui existent entre la bonne gouvernance et les droits de l’homme dans quatre domaines : les institutions démocratiques, les services de l’État, l’État de droit et les mesures anticorruption. Lorsqu’elles sont inspirées par les valeurs des droits de l’homme, les réformes qui se rapportent à la bonne gouvernance mettent à la portée du public les moyens de participer à l’élaboration des politiques, que ce soit par le biais d’institutions formelles ou de consultations informelles.

Elles créent également des mécanismes qui permettent d’intégrer des groupes sociaux multiples aux processus décisionnels. Tout comme elles peuvent encourager la société civile à formuler et à faire connaître sa position sur des sujets qu’elle juge importants.

Dans le domaine des services de l’État au public, les réformes qui se rapportent à la bonne gouvernance représentent une avancée pour les droits de l’homme quand elles rendent l’État plus à même d’assumer la responsabilité qui lui incombe de fournir des biens collectifs essentiels à la protection d’un certain nombre de droits de l’homme, tels que le droit à l’éducation, à la santé et à l’alimentation.

Au nombre des initiatives prises en matière de réforme peuvent figurer des dispositifs régissant l’obligation de rendre des comptes et la transparence afin de faire en sorte que les services soient accessibles à tous et acceptables par tous, ainsi que des moyens d’amener le public à participer aux prises de décisions.

En s’appuyant sur ce qui précède, en facilitant une meilleure compréhension des avantages d’une approche axée sur les droits de l’homme envers les politiques et la programmation, en suggérant des actions et des initiatives de mise en réseau, ce Forum qui se veut interactif est conçu pour contribuer à la formalisation d’un pacte républicain dont la finalité serait l’accroissement substantiel des ressources du Trésor public devant rejaillir sur l’amélioration des conditions sociales du plus grand nombre. Le Forum identifiera les meilleures pratiques de gouvernance et mettra en évidence les politiques fructueuses rentrant dans une approche axée sur les droits de l’homme, la bonne gouvernance, ainsi que la lutte contre la corruption.

Des questions liées à l’établissement de structures et de mécanismes de contrôle citoyen permanent, plus simple et plus inclusif pour la participation de la société civile, seront également abordées. Pour atteindre ces objectifs, quatre Panels suivants guideront les discussions du Forum :

  1. Reconstruction de l’État et profil des dirigeants.

Depuis des lustres, la République Démocratique du Congo peine à s’exprimer comme un État digne et au service de sa population. Cerise sur le gâteau, le profil des animateurs des institutions publiques ne cessent de scandaliser. L’élitisme semble lointain. Depuis les accords de Sun-City, le recrutement du personnel politique obéit à des critères de clientélisme politique et autres ethniques sans aucune considération des prérequis et/ou pré acquis. N’importe qui devient Ministre, Mandataire public et que sais-je encore. L’essentiel c’est d’être militant et/ou membre de la famille ethnique ou provinciale du décideur ! Le Forum se propose de dégager les outils nécessaires pour la reconstruction d’un État véritablement au service de l’intérêt général, ainsi que des dirigeants transformateurs.

2. Mobilisation des ressources publiques, gestion et redevabilité.

L’absence de l’État et le recrutement peu rigoureux des dirigeants tel que décrit supra conduit les gestionnaires à sombrer dans une patrimonialisation des institutions publiques. Dans un tel environnement, ces dernières deviennent des machines à sous pour leurs animateurs et leurs mandants respectifs. Le contrôle et la redevabilité s’effacent. Les performances sont dès lors évaluées par la capacité contributive au fonctionnement du parti politique et à l’enrichissement ostentatoire. La mobilisation des ressources publiques disparait tout simplement du vocabulaire managérial.

Le Forum réfléchira sur les mécanismes idoines susceptibles de déboucher sur la mobilisation, l’accroissement et la sécurisation des ressources publiques.

3. Mécanismes de lutte contre la corruption, blanchiment des capitaux et détournements des deniers publics.

La corruption gangrène toutes les sphères étatiques de notre pays. Elle est nuisible, car elle fait obstacle à la croissance et au développement économique, entame la confiance du citoyen dans la légitimité et la transparence des institutions et entrave l’adoption de lois justes et efficaces, ainsi que l’administration et l’exécution des lois et l’action des tribunaux.

Dans la société congolaise lorsqu’on est élevé en dignité, on ne réalise plus la responsabilité que représente le service au profit de l’État. Par contre, une nomination est présentée comme une aubaine pour quitter la misère et rivaliser d’ardeur dans des affichages dispendieux. Des montages ingénieux sont mis en place pour détourner l’argent du contribuable.

Le Forum aura la vocation d’insister sur l’importance de l’état de droit en tant que condition essentielle de la prévention et de la répression de la corruption, blanchiment des capitaux et détournements des deniers publics.

4. Règlement des arriérés fiscaux et non fiscaux : amnistie ou transaction ?

S’inspirant d’expériences vécues dans d’autres pays et conformément aux instruments juridiques tant nationaux, qu’internationaux, le Forum dégagera des recommandations sur les différentes pistes à explorer quant au règlement des arriérés fiscaux et non fiscaux dans le cadre, notamment, d’une coopération plus étroite entre la RD Congo et d’autres États.

Pour votre gouverne, le Forum combinera les séances plénières, suivies par de petits groupes de travail, afin de créer un environnement plus participatif et inclusif pour les discussions et les recommandations. En fonction des contraintes de temps, il y aura des discussions interactives supplémentaires, des questions de suivi et des observations générales, avant de clore le sujet par les brefs commentaires du modérateur et des panélistes. Le compte rendu des recommandations clés des différents panels se fera lors de la dernière séance plénière.

Dans votre discours évoqué en introduction de mon propos vous affirmiez, je cite : « Avec une volonté politique affirmée et le changement des mentalités qui lui est nécessaire, nous avons l’opportunité de renverser le rapport à la pauvreté dans laquelle notre peuple a longtemps croupi ». Fin de citation.

La société civile s’inscrit dans cette démarche. Elle peut jouer le rôle de contrôle, d’évaluateur des politiques, mais est aussi un partenaire vital en quête d’une relation positive entre l’État et ses citoyens.

Avant de clore mon mot, je voudrais réitérer toute mon appréciation pour la confiance, l’écoute et l’estime que vous ne cessez de témoigner aux mouvements de la société civile. Ces derniers s’engagent à consolider le pacte républicain naissant entre eux et la société politique.

Jacques Kangudia : « Pendant les 60 années d’indépendance, nous avons passé beaucoup de temps à détruire les bases de l’essor de notre pays »

 

C’est un honneur pour moi de prendre la parole du haut de cette tribune à l’occasion de la cérémonie solennelle d’ouverture et de lancement des travaux du Forum sur la Performance dans la gouvernance de la Nation organisé conjointement la CCM, l’ACAJ et l’APLC.

Forum qui s’inscrit dans la quête de voies et moyens pour concrétiser la vision du Chef de l’Etat plaçant l’homme au centre de l’action gouvernementale à travers un ensemble d’initiatives

Nationales pouvant concourir au changement de mentalités et aux bonnes pratiques.

Je saisis cette opportunité pour exprimer à Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, ma profonde gratitude et mes sincères remerciements pour la confiance qu’il a placée en ma modeste personne pour conduire la Coordination pour Changement de Mentalités.

Par cette même occasion, je tiens à le remercier du fond de mon cœur pour avoir accepté de patronner et de présider personnellement ce Forum dont les résolutions doteront la République des leviers de performance de la gouvernance.

Je voudrai enfin, réitérer à vous tous les mots de bienvenue prononcés par le Gouverneur de la Ville Province de Kinshasa et, vous remercier pour avoir accepté, malgré vos agendas chargés, de disponibiliser de votre temps pour faire bénéficier ce Forum de vos réflexions et de votre expertise afin d’atteindre les objectifs lui assignés.

Le 30 juin de cette année, nous avons célébré le 60ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté Nationale et Internationale. Nous l’avons célébré dans un contexte international et National particulièrement difficile, marqué par la crise sanitaire due à la pandémie de la Covid-19 qui a emporté nombre de nos concitoyens, pour qui nous gardons une pensée pieuse.

Cette crise a aussi bousculé les paramètres de la gouvernance de notre pays dans tous les secteurs, désorienté toutes les prévisions et complexifié la situation qui était déjà délicate.

La crise sanitaire due à la pandémie de la Covid-19 est une situation conjoncturelle qui a révélé les défis structurels de la gouvernance de notre pays pendant ces 60 années d’indépendance.

Une gouvernance qui n’a pas été à la hauteur des rêves des pères de l’indépendance, des aspirations du peuple congolais, et de la vocation de notre chère patrie dans le concert des Nations.

En effet, pendant les 60 années d’indépendance, nous avons passé beaucoup de temps à détruire les bases de l’essor de notre pays.

Nous avons excellé dans les querelles byzantines, dans la division, dans les guerres qui ont fragilisé la cohésion Nationale, pourtant indispensable pour la construction d’une Nation forte au cœur de l’Afrique.

Nous avons développé la culture de prédation qui a privé notre pays des ressources nécessaires à son progrès économique.

Nous nous sommes distingués dans l’immoralité sous toutes ses formes au point de jeter les ténèbres sur le destin du pays.

En 60 années d’indépendance, nous avons marché à reculons, pris dans le piège d’un prisme déformant, la tête en bas, les pieds en l’air, si bien que tout nous paraît à l’envers. Par conséquent, nous avons érigé le mal en bien et le bien en mal. Nous avons normalisé les anomalies et dévalorisé les valeurs. Dans cette foulée, notre égocentrisme a supplanté la solidarité Nationale.

Nous avons fait de nos ambitions personnelles notre leitmotiv et le baromètre de l‘action politique. Chacun de nous cherche à bâtir son bonheur individuel sur la spoliation et la misère de la communauté.

Le résultat de ce mode de gouvernance de la Nation est là : la RD Congo figure parmi les 10 pays les plus pauvres de la planète, en dépit de ses ressources humaines et naturelles. Plus grave, encore, le pays semble évoluer sur une double trajectoire : celle des États rongés de l’intérieur par la discorde et dont la continuité des élites au pouvoir dépend en grande partie de leur capacité à instrumentaliser la violence et, celle des sociétés ayant perdu leur « état civil» et qui ont basculé dans le désordre et dans l’anarchie.

Dans un tel contexte, on peut élaborer de politiques et d’excellents programmes de développement, mais si on n’arrive pas à acquérir une autre mentalité ; et, précisément, l’éthique dans la responsabilité, jamais le pays ne sortira de cette crise et ne pourra décoller ni devenir un pays émergent.

Un tel défi requiert un autre style de gouvernance, piloté par des femmes et des hommes nouveaux, ayant une nouvelle conception de la Nation, de l’intérêt général, de la chose publique. Des femmes et des hommes qui se démarquent totalement de l’ancienne manière de faire, caractérisé par le manque d’une vision claire, formulée en termes d’idéal citoyen et républicain.

Des femmes et des hommes qui regardent dans la bonne direction et qui sont déterminés à engager le pays sur la voie du progrès. Il s’agit d’une nouvelle génération des dirigeants qui se départit de la déraison, de l’irresponsabilité, de l’inconscience individuelle et collective pour s’inscrire dans une Détermination nouvelle, propre à tout Etat de droit, démocratique, moderne, responsable et prospère.

C’est pour relever ce grand défi que Son Excellence Monsieur le Président de la République a eu l’idée salutaire de créer au sein de son Cabinet, par l’Ordonnance n°19/067 du 25 juillet 2019 la CoordiNation pour le Changement de Mentalités, CCM en sigle, qu’il a investie de la mission d’assurer :

  • La prévention ;
  • La sensibilisation ;
  • La lutte contre toutes les sortes d’antivaleurs ;
  • Le suivi des divers programmes actions et campagnes pour le changement de mentalités, menés ou exécutés par les organismes publics et privés sur toute l’étendue du territoire National ;
  • La conception et l’élaboration de la politique Nationale dans cette matière.

Dans cette perspective, la CCM œuvre pour asseoir dans la conscience des congolaises et des Congolais, le sens de l’Etat, Éduquer les citoyens, en général, et les enfants, en particulier, à l’éthique, au sens patriotique, à l’engagement citoyen, à la solidarité, à la défense de la patrie et au respect des biens publics.

En clair, la mission assignée à la CCM est d’œuvrer pour le réarmement moral et civique des acteurs de toutes les sphères de la vie Nationale afin de faire émerger une nouvelle génération des dirigeants capables d’assurer une gouvernance responsable et performante de notre pays.

Les présentes assises vont réfléchir sur le cadre à mettre en place pour favoriser l’émergence de cette nouvelle génération des dirigeants soucieux de la bonne gouvernance de notre pays. Sans anticiper sur les réflexions qui seront développées au cours de ce Forum, permettez-moi de donner quelques indications sur le profil de cette nouvelle génération des dirigeants tel que pensé au niveau de la CCM.

La nouvelle génération des dirigeants que la Coordination pour Changement de Mentalités appelle de tous ses vœux pour assurer la performance dans la gouvernance de la Nation est celle dont l’action publique se trouve guidée par l’éthique.

Une génération des dirigeants conscients de la lourde charge de décider du destin des millions des concitoyens, agissant dans le sens de l’intérêt, recherchant le bien commun et plaçant les intérêts de la Nation au-dessus de ceux des individus et de leurs groupements politiques. Une génération des dirigeants dont l’action est sous-tendue par la quête de la grandeur et de la puissance de la

République Démocratique du Congo dans le concert des Nations et prête à répondre de l’intégralité de sa gestion et d’en assumer les conséquences.

Celle qui ne se défausse pas, lorsque ces conséquences ne sont pas celles qu’elle avait laissé espérer à ceux qui lui ont fait confiance, en invoquant la « logique du système » ou la méchanceté des autres.

La responsabilité de cette génération des dirigeants sera jaugée à l’aune de son éthique de conviction, c’est-à-dire des principes et des valeurs qui orientent son action.

Ainsi, dans son agir public, cette génération des dirigeants devra donner la primauté au patriotisme, à la transparence, à la redevabilité, au respect du bien commun, à l’équité, à la justice, à la solidarité, etc.

Ces valeurs sont la lumière de son action et à partir desquelles elle peut justement répondre de ses actes. Pour tout dire, la performance dans la gouvernance de la Nation recherchée dans le cadre de ce Forum appelle tous ceux qui détiennent une parcelle de responsabilité et de pouvoir d’action dans la sphère publique, privée ou associative, à l’appropriation d’une authentique éthique de responsabilité appuyée sur une solide éthique de conviction.

L’enjeu de la performance dans la gouvernance de la Nation implique un véritable changement de mentalités dans le chef de ceux qui ont la responsabilité de la gestion du pays à tous les niveaux.

Sa finalité, c’est-à-dire l’engagement des acteurs étatiques et non étatiques dans la bonne gouvernance et la transparence totale, exige l’adoption de nouvelles habitudes : celles des hommes et des femmes épris du souci du bien-être collectif.

A travers les thèmes qui seront débattus, ce Forum se veut un moment d’autocritique, d’engagement au civisme fiscal et de renoncement aux pratiques qui privent l’Etat des moyens de sa politique. Les réflexions qui seront développées devront circonscrire les dimensions de la performance de la gouvernance de la Nation, d’en déterminer les modalités et la faisabilité, de suggérer des mesures concrètes pour sa matérialisation. Pour la Coordination pour Changement de Mentalités, il sera question d’examiner les possibilités d’introduire la dimension éthique dans toutes les sphères de la vie nationale et de promouvoir la culture de la redevabilité sociale dans le chef de tous les dirigeants à tous les niveaux.

Notre souhait le plus ardent est que la performance dans la gouvernance de la Nation devienne notre identité collective, notre mode de penser et d’agir afin qu’ensemble nous puissions vaincre la pauvreté et assurer le développement de notre cher et beau pays, la République Démocratique du Congo.

Ghislain KIKANGALA : « la corruption est l’un des principaux obstacles au développement économique, politique et social »

 

En tant que membre du comité organisateur, je vous souhaite la bienvenue et vous remercie pour votre participation à ce forum sur la performance dans la gouvernance de la nation, destinée à réaffirmer notre engagement et notre détermination à lutter contre la corruption.

Je voudrais remercier particulièrement le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui a fait du combat pour la bonne gouvernance, son cheval de bataille.

Mes remerciements vont également à l’endroit de l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice, ACAJ en sigle, représentée ici par son président, Maître Georges Kapiamba, ainsi que le coordonnateur de la coordination pour le changement des mentalités, CCM en cigle, M Jacques Kangudia pour leur précieuse contribution à l’organisation de cet événement, et surtout pour l’initiative.

Excellence Monsieur le Président de la République, le monde entier est témoin de votre détermination à combattre la corruption et à l’éradiquer. L’une des preuves les plus éloquentes de cette détermination, c’est indiscutablement l’ordonnance datée du 28 mars 2020, portant création, organisation et fonctionnement de l’agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC, en sigle) que vous avez établie comme l’autorité nationale de référence en matière de lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo, avec la responsabilité de définir la stratégie nationale de lutte contre la corruption.

La création de l’APLC est considérée par les congolais et par les partenaires extérieurs, comme un signal fort qui annonce que l’heure du changement a sonné !

Excellence Monsieur le Président, l’histoire retiendra que c’était sous la présidence de Tshisekedi que la lutte contre la corruption était devenue véritablement une réalité.

J’avais déjà eu le privilège et l’honneur de m’adresser à vous, Excellence Monsieur le Président, lors de ma nomination. Permettez-moi à nouveau de vous remercier pour la confiance que vous avez placée en moi et mon équipe, pour contribuer à la réalisation de l’un des objectifs essentiels de votre mandat, ainsi que de votre politique.

Les citoyens de la République Démocratique du Congo attendent de nous des résultats ; et le monde entier, à travers nos partenaires et les acteurs économiques (nationaux et internationaux), nous observe.

Je suis heureux de voir ici un si grand nombre d’éminentes personnalités intéressées par la question de la bonne gouvernance. Je ne doute pas que nous serons capables de travailler ensemble pour parvenir à ce résultat.

Comme nous le savons tous, la corruption est l’un des principaux obstacles au développement économique, politique et social durable qui affectent les pays développés comme les pays en voie de développement.

La corruption est un phénomène aux multiples facettes qui résulte, entre autres, de systèmes de gouvernance faibles et d’institutions défaillantes entretenant entre eux de nombreuses interactions.

Elle menace la stabilité et la sécurité de notre société, nos institutions et les valeurs démocratiques, les valeurs éthiques et la justice, le développement durable et l’Etat de droit. Elle est aussi un phénomène transnational qui frappe tous les Etats et toutes les économies.

Le Forum Economique Mondial estime que le coût de la corruption s’élève à plus de 2,6 mille milliards de dollars américains, soit 5% du PIB mondial. La Banque Mondiale pour sa part indique que plus de 1000 milliards de Dollars US sont payés en pots de vin chaque année.

En plus de ce coût immense, la corruption :-Entrave la conduite des affaires ; -Conduit à des pertes ou à l’usage inefficient des ressources publiques ;- Exclut les pauvres du bénéfice des services publics et perpétue la pauvreté ; -Détruit la confiance du public, mine l’Etat de droit, et finalement alimente le dysfonctionnement politique et la désunion sociale.

Selon un indicateur de référence sur l’état de la perception de la corruption dans le secteur public, l’indice de Transparency International, notre pays, la République Démocratique du Congo, est classé parmi les pays les plus corrompus au monde, à la 168 ème place sur 180, avec un indice 19 sur 100.

Il est temps que cela change ! Cela ne dépend que de nous Congolais. Mon équipe et moi-même sommes résolus à relever le défi de l’inversion de cette tendance négative. L’Agence, en collaboration avec tous les partenaires au niveau national, et grâce à l’indépendance nécessaire qui lui a été octroyée, s’engage à exercer efficacement ses fonctions à l’abri de toute influence indue.

Elle envisage également de collaborer avec des partenaires transnationaux pour lutter contre la corruption à l’échelle internationale, tout en espérant recouvrer les Actifs logés indument dans les paradis fiscaux.

Conscient du fait que la corruption est liée à un état d’esprit, à une mentalité, l’APLC prévoit qu’au-delà de la répression des actes répréhensibles posés, la prévention puisse être utilisée comme outil pour décourager les antivaleurs.

Nous n’allons ménager aucun effort pour assainir le climat des affaires, pour rendre le secteur financier Congolais exempt des flux illicites, pour restaurer la confiance dans nos institutions, ainsi que la réputation de nos entreprises.

La sécurité et la prospérité étant inextricablement liées, la corruption au niveau de nos ports et de nos frontières ne peut en aucun cas être ignorée. Et pour sécuriser notre prospérité future, nous sommes appelés à faire de la RDC l’une des places les plus sûres et les plus transparentes pour les affaires, aussi bien pour les entrepreneurs Congolais que pour les investisseurs étrangers. De manière générale, nous entendons promouvoir la transparence tant dans la sphère politique qu’économique.

Comme nous le savons tous, le président Tshisekedi prendra dans quelques mois la Présidence de l’Union Africaine. L’APLC considère cela comme une opportunité pour la RDC de promouvoir, au-delà de nos frontières, les valeurs que prêche son leader, à savoir, l’intégrité, la transparence et la bonne gouvernance, afin de parvenir à une Afrique nouvelle, ayant à sa tête un nouveau type de leadership.

Notre agence est prédisposée à travailler avec tous les partenaires conscients de la nécessité de lutter contre la corruption, notamment la Société civile.

Le forum qui nous réunit en ce lieu, est une occasion pour toutes les parties prenantes de pouvoir échanger sur les idées, et apprendre comment nous pouvons mutualiser nos efforts pour promouvoir la bonne gouvernance, chacun dans sa sphère de compétence.

Je ne doute pas que nous sortirons de cet endroit avec une meilleure compréhension des actions que nous pouvons tous entreprendre pour promouvoir la bonne gouvernance.

Excellence Monsieur le Président de la République, distingués invités en vos titres et qualités, Mesdames et Messieurs, la corruption est l’affaire de tous ; de chacun d’entre nous. L’Agence de prévention et de lutte contre la corruption, cette nouvelle agence dont j’assume la coordination, entend faire autre chose que de simples effets d’annonces. Elle compte mener des actions concrètes et obtenir des résultats satisfaisants !

 

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