Non classé

Joseph Kabila, Accord de la CENCO : Discours de la dernière chance pour une paix des braves en RDC

C’est finalement ce mercredi 05 avril 2017 que les instances concernées ont fixé la tenue du Congrès pendant lequel le Président de la République Joseph Kabila Kabange va s’adresser à la Nation via les deux chambres du Parlement. Pour un homme public avare des paroles, sa prestation est attendue avec un maximum d’angoisses, mais aussi un grand espoir, car le peuple du Congo sait que son Président connait son attachement à la paix et se donnera les moyens de la lui garantir. C’est un vœu populaire, d’un peuple devenu impopulaire à ses propres yeux, qui se noie dans des autoflagellations tant il se méprise lui-même au regard de l’image narcissique qu’il se renvoie. Discours exceptionnel pour une période exceptionnelle, le message du Président de la République revêt une triple symbolique au regard du contexte lui-même récessif et décisif.

D’abord, c’est le premier discours prononcé devant un Congrès totalement en prolongation de mandat, c’est-à-dire ayant un fond résiduel de légitimité. Portés par une légalité constitutionnelle, les élus du peuple savent que l’intérêt du peuple est le lien qui les unit encore à celui-ci surtout qu’au moment où les dangers viennent de partout, il est essentiel de consolider la cohésion autour de l’essentiel.

En prenant la parole devant les élus, le Président Joseph Kabila affirmera sans doute l’existence d’un destin collectif solidaire entre les filles et les fils de ce pays.

En s’adressant à ses compatriotes, il prendra l’histoire à témoin pour que la volonté de garantir à ce peuple ses droits acquis soit le devoir suprême du magistrat suprême. Ces droits acquis sont le pouvoir de décider de son sort en choisissant ses dirigeants librement. C’est l’occasion pour le Président de la République de réaffirmer que le processus électoral est irréversible en ce qu’il va aboutir à l’organisation d’un scrutin dans le respect des règles de l’art. C’est une occasion que JKK ne pourra certainement pas rater.

La deuxième symbolique de cette prestation présidentielle est sans doute le pouvoir qu’aura ce discours à colmater les fissures intervenues au sein de la classe politique, fissures qui ont entamé lourdement la confiance entre les partenaires politiques qui ont décidé autour de leurs différents agendas d’ignorer le seul agenda qui vaille la peine, celui de l’intérêt général. Il pourra, le Président, faire appel aux congolais de bonne volonté, à ceux qui sont partout de se doter des nouveaux angles pour percevoir les défis qui désormais menacent d’affaisser tout l’Etat congolais.

En appelant à l’unité nationale, le Président va créer les conditions d’une route de paix car chaque camp va se déterminer par rapport à sa contribution à cette paix. Faire la politique, c’est plus qu’occuper un poste dans un Gouvernement, c’est porter très haut les idéaux de progrès et de bonheur pour la République.

A cette occasion, le Président pourra expliquer à son peuple les raisons de la détérioration des conditions sociales et économiques et les moyens d’y mettre fin.

Troisième symbolique de cette prise de parole, c’est de confirmer que malgré l’échec des négociations de la Conférence épiscopale nationale du Congo, CENCO, il existe des espaces encore intactes au sein de la République pour que les hommes d’Etat se rencontrent et qu’ils se donnent les moyens politiques de servir leur patrie en toute liberté sans forcément porter le poids des alliances adultères qui plombent leur engagement patriotique.

Les paroles de Lumumba de ‘’ Voir s’écrire l’histoire du Congo au Congo ‘’ n’ont jamais été aussi actuelles et les craintes d’une république-comptoir dirigée par des proconsuls est tenace.

Dernière chance pour tous ces hommes de pénétrer avec panache dans l’histoire politique de grandeur en s’éloignant des caniveaux de la honte et de la trahison qui exhalent des puanteurs putrides et morbides et qui disqualifient une classe politique qui aura montré ses accointances d’aliénation inédites.

Le Président Joseph Kabila parlera et il aura fait de sa parole le verbe qui réconcilie, le pont qui unit, le glaive qui sépare les faux du vrai, les larmes qui consolent les victimes des tueries et assassinats, l’espoir de ceux qui en ce jour désespèrent de leur pays et ont besoin de savoir que celui qui est aux commandes connait leur misérable existence et en fait son combat. Ce verbe sera le ciseau avec lequel le Chef de l’Etat va coudre le nouveau costume de l’Accord de la CENCO et le fil de son application. Alors le peuple sera heureux et le comptera davantage parmi ses fils méritants et se lèvera contre tous ceux qui mettront ce verbe en doute. Le Président Kabila pourra offrir ainsi une paix des braves.

En attendant ce jour j, le Président de la République consulte ce lundi et mardi les différentes parties prenantes des négociations politiques du centre interdiocésain afin de trouver une issue à la crise actuelle.

Adam Mwena Meji

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top