Politique

Lutte contre la corruption : L’APLC signe un mémorandum d’entente avec l’EACC du Kenya

L’Agence de prévention et de lutte contre la Corruption(APLC) et la commission d’éthique et de lutte contre la corruption (EACC, Ethics and Anti-Corruption Commission) ont signé un mémorandum d’entente ce jeudi à Kinshasa. Les deux structures vont cheminer ensemble dans un partenariat qui s’inscrit dans le cadre des accords bilatéraux conclus en avril 2021 à Kinshasa entre le président Félix Tshisekedi et son homologue Kenyan Uhuru Kenyatta pour lutter contre la corruption, le blanchiment des capitaux et les crimes transfrontalières en matière économique. La signature des accords est intervenue, à l’Institut national de formation judiciaire (INAFORJ,  ministère de Justice), en présence du gouvernement congolais représenté par la ministre d’État en charge de la Justice Rose Mutombo. La délégation Kenyane conduite par Twalib Mbarak, chef exécutif de l’EACC, a compté un conseiller spécial du président Uhuru Kenyatta.

Arrivée en République démocratique du Congo le 2 novembre, la délégation venue de Nairobi poursuit sa « mission de partage d’expérience » qui prévoit plusieurs rencontres, notamment avec la Banque Centrale du Congo. L’APLC, créée en mars 2020, à qui le chef de l’État a assigné la mission de prévenir et de lutter contre la corruption, espère tirer le profit du partenariat conclu, grâce à l’expérience de l’EACC, structure qui existe depuis 23 ans.

« Nous espérons qu’il y aura renforcement de capacités de l’APLC parce que nos frères Kenyans ont plus d’expérience. Nous voulons le changement et espérons que sur le terrain, il y aura une nouvelle façon de gérer et de lutter contre la corruption. Nous voulons des résultats, nous voulons le changement. Nous souhaitons qu’à travers cet accord, la corruption qui a fait un grand pas dans notre société, puisse s’arrêter », a déclaré la ministre de Justice.

Pendant une semaine, les deux agences vont travailler pour approfondir la coopération. Il s’agira d’étendre la collaboration, touchant même le domaine judiciaire. Selon Thierry Mbulamoko, coordonnateur national de l’APLC, les échanges entre les deux agences vont être désormais permanents. L’accord prévoit les échanges des informations, les échanges des renseignements, mais aussi la lutte contre les crimes économiques transfrontaliers. « Cela nécessite une collaboration internationale », insiste Thierry Mbulamoko qui ajoute que l’APLC va s’inspirer des méthodologies de l’EACC et de la législature implimentée afin de mieux mener sa mission.

Soutien technique

Dans son mot d’ouverture, Twalib Mbarak a affirmé que le rôle l’EACC au côté de l’APLC sera aussi et surtout de lui apporter « un soutien technique ». Ce soutien technique consistera à aider l’agence congolaise à recourir au système de gestion informatisée. « Le Kenya a une certaine avance par rapport au volet numérique. Plus nous numérisons, moins il y a la fraude, moins il y a la corruption », a déclaré Thierry Mbulamoko. L’un des domaines dans lequel l’EACC va partager son expérience avec l’APLC ce sont les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Pour Twalib Mbarak, les pays africains connaissent une grande corruption à cause d’une évolution lente de nouvelles technologies de l’information et de la communication. « La plupart des transactions se font de manière manuelle, ce qui favorise la fraude et la corruption », a-t-il souligné.

« Il est question de la circulation des flux financiers. Donc les preuves sont très importantes ». « Sur base de notre expérience au Kenya, lorsqu’on amène des dossiers au niveau judiciaire, il arrive que les avocats des personnes impliquées ne se cramponnent que sur la problématique des preuves. Et il n’est pas rare que plusieurs dossiers tombent au niveau judiciaire, faute des preuves », affirme Twalib Mbarak.

L’EACC va donc partager son expérience sur le système de gestion intégrée. Un système informatisé qui a trois aspects : comment recevoir les plaintes; le stockage et préservation des preuves et comment transmettre des cas pour des poursuites judiciaires.

Partageant les expériences de sa structure dans la traque des corrupteurs et des corrompus, Twalib Mbarak déclare : « l’EACC existe depuis plus de 20 ans, mais nous ne sommes pas venu en grand frère, mais plutôt comme partenaire égal. Nous voulons des solutions africaines aux problèmes africains. Le Kenya et la RDC ont le même défis. Chacun a un rôle à jouer dans la lutte contre la corruption. J’ai toujours dit que pour combattre la corruption, il faut aussi des médias vibrants ».

Un appel à la responsabilité de tous, réitéré également par le coordonnateur de l’APLC.

Patrick Ilunga

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