Economie

Réduction des importations et protection de l’industrie locale : Le Gouvernement Sama approuve onze (11) mesures économiques urgentes

Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a approuvé, au cours de la septième réunion du Conseil des Ministres, présidée par le Premier
ministre, Chef du Gouvernement, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, le vendredi 11 juin 2021, parvisioconférence, onze (11) mesures économiques urgentes préconisées par le Ministre du Commerce Extérieur, Jean-Lucien Bussa Tongba. En effet, en dépit des efforts fournis par les différents Gouvernements, les grandes crises économiques connues par la RDC depuis les années 1970, et qui se sont accentuées plus tard, n’ont jamais été résolues de façon profonde et durable. Le secteur productif, par exemple, reste toujours exigu et déficitaire par rapport à l’offre de consommation. Quant au secteur commercial, celui-ci demeure peu compétitif par rapport à d’autres économies. D’où l’impératif de changer les paradigmes avec comme objectifs : 1) Améliorer l’offre intérieure, 2) Créer plus d’emplois, 3) Accroitre le revenu national, 4) Réduire la pauvreté, 5) Améliorer l’offre des devises ; et enfin, 6) Garantir la stabilité du marché de change en économisant les devises destinées souvent à financer ces importations faute de convertibilité de la monnaie nationale, le Franc Congolais (CDF).

Réunis en Conseil des Ministres, les Warriors du Gouvernement de l’Union Sacrée ont discuté sur les cinq (5) points, à savoir : 1) Communication du Premier ministre, Chef du
Gouvernement ; 2) Points d’informations ; 3) Approbation d’un relevé des décisions du Conseil des Ministres ; 4) Examen et adoption des dossiers ; et enfin, 5) Examen et adoption des textes.

Concernant l’examen et adoption des dossiers, le ministre du Commerce Extérieur, Jean-Lucien Bussa, a présenté au Conseil les mesures économiques nécessaires en vue de la réduction de la dépendance du pays aux importations, de la réduction de la facture des importations et de la protection de l’industrie locale.

Les mesures envisagées sont motivées par le constat selon lequel le pays du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo exporte 95% de produits primaires et moins de 5% des produits manufacturés alors que ses principales importations comprennent au moins 70% des produits manufacturés et 25% des produits de première nécessité.

Selon le ministre J.-L. Bussa, l’implémentation d’une série de mesures économiques conjoncturelles et structurclles adaptées (à court et
moyen termes) auront l’avantage de :
1) Réduire la facture des importations et de ce fait, la dépendance du pays à
certaines importations ; 2) Protéger l’industrie locale menacée par des importations massives des produits
similaires ; et enfin, 3) Susciter la création des nouvelles industries dans les secteurs jugés stratégiques du point de vue économique et sanitaire.

Après débat et délibérations, le Conseil des Ministres a approuvé, moyennant amendements et enrichissements, les onze (11) mesures économiques urgentes préconisées par le Ministre du Commerce Extérieur, lesquelles s’organisent en six (6) axes ci-après :
1) Cablage des secteurs qui disposent des avantages comparatifs indéniables et améliorer des avantages compétitifs conséquents en leur faveur ; 2) Mise en place de la politique d’import substitution ciblée dans certains secteurs, par le développement industriel dans le domaine des montages de véhicules en RDC, des fabrications des produits pharmaceutiques national en favorisant le partenariat public-privé ; 3) Prise des mesures de protections commerciales de la production locale des produits tels que : les ciments gris, les bières et boissons gazeuses, les clinkers, les sucres bruns, les barres de fer, de l’huile
de palme, principalement ; 4) Limitation des quotas d’importations des produits similaires à ceux produits localement, essentiellement pour le besoin de complément à l’offre intérieur ; 5) L’opposition aux importations superflues en les réduisant au strict
minimum par une politique des quotas et le relèvement de droits des douanes. Il s’agit notamment des produits tels que l’eau aromatisée, le tabac roulé, les maisons préfabriquées, les vêtements usagés, les faux cheveux ; et enfin, 6) Transformation des matières premières produites localement pour lesquelles la facture d’importation des produits finis est élevée.

Principaux secteurs économiques en RDC

Selon la Banque mondiale (BM), le secteur agricole représentait 20% du Produit intérieur brut (PIB) en 2019 et employait 64% de la population. La grande majorité de la population est engagée dans des activités agricoles pour leur subsistance et non à des fins commerciales. Les principales cultures sont le manioc, les plantains, les ignames, le riz et le maïs.

Le secteur industriel, quant à lui, représentait 40,7% du PIB en 2019 et employait 10% de la population. Le pays est doté de vastes ressources naturelles, le secteur minier jouant un rôle majeur dans l’économie et étant la principale source de recettes d’exportation. Le grand Katanga est particulièrement riche en minéraux, dont le cuivre, le cobalt, le zinc, la cassitérite, le manganèse, le charbon, l’argent, le cadmium, le germanium (un élément fragile utilisé comme semi-conducteur), l’or, le palladium (un élément métallique utilisé comme catalyseur et dans les alliages ), de l’uranium et du platine. La RDC possède également des gisements de gaz (méthane) et de diamants. Le secteur manufacturier joue un rôle marginal dans l’économie du pays, en raison du manque de main-d’œuvre qualifiée et de machines.

Le secteur des services représentait 35,4% du PIB en 2019 et employait 26% de la population active. Le système bancaire est dominé par des entreprises étrangères, mais seule une fraction des Congolais a un compte bancaire. Le tourisme est également sous-développé en raison des problèmes de sécurité du pays, surtout dans sa partie Est.

Une chose est d’adopter des mesures économiques, une autre est de les mettre en application. Qu’on se le dise !

Dieudonné Buanali

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top